Naissance d’un Cloud scientifique pour ouvrir la voie des nuages en Europe

Le projet «Helix Nebula - The science Cloud», en réunissant un consortium de 10 entreprises privées et d’instituts de recherche, espère ouvrir la voie du Cloud en Europe en présentant trois applications scientifiques très critiques dans les nuages. La plate-forme de base devrait servir de socle aux administrations européennes et aux entreprises privées.

La crainte du Patriot Act américain fédère la communauté scientifique. La semaine dernière, dans ce qui peut s’apparenter à une offensive clé du Cloud Computing en Europe, s’est inauguré officiellement le projet «Helix Nebula - The science Cloud». Un projet 100% européen dont l’objectif premier est de fournir une infrastructure en nuage pour le monde scientifique, et - c’est probablement la clé de l’initiative - d'ouvrir la voie du cloud tant aux administrations du Vieux Continent qu’à ses entreprises privées. Une façon de lancer le Cloud en Europe et d’exploiter en partage la matière grise scientifique pour montrer l’exemple.

Car «Helix Nebula - The science Cloud» n’est pas anecdotique. Ce projet repose sur la création d’un consortium composé de 18 entreprises privées et instituts de recherche, les plus influents en Europe. «Un partenariat paneuropéen entre le monde académique et l'industrie», comme l’indique un communiqué de presse, qui réunit Atos, Capgemini  CloudSigma, Interoute, Logica, SAP, SixSq, Telefonica , Terradue, Thales, Orange Business Services (ces deux derniers font partie du projet de cloud tricolore Andromède), The Server Labs et T-Systems, ainsi que la-Cloud Security Alliance, le projet OpenNebula et l'European Grid Infrastructure. Ces prestataires de services et acteurs technologiques du Cloud seront associés dans le cadre du projet au Cern, à l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et à l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL), trois grands acteurs de la recherche scientifique en Europe... et gros consommateurs de puissance de calculs.

Ce consortium, orchestré autour d’un partenariat public-privé, constitue ainsi la clé de voute du projet «Helix Nebula - The science Cloud», souhaité par Neelie Kroes et initié en janvier 2011. Si son objectif est de «travailler ensemble à construire une plateforme cloud computing fédérée, haute performance et sécurisée», qui de plus crédible que le Cern ou l’ESA pour montrer la voie à suivre ? Ainsi dans un premier temps, le projet doit répondre à une mission de recherche scientifique essentielle : «accélérer la recherche sur le "boson de Higgs", l'analyse génomique en recherche biomédicale, et l'étude des catastrophes naturelles». Pour cela, il développera trois applications pour chacun des instituts de recherche, durant une phase pilote de deux ans, sur cette plate-forme. Le Cern y adossera son accélérateur de particules, le Grand Collisionneur de Hadrons, afin d’y stocker ses données. Le Laboratoire Européen de Biologie Moléculaire exploitera Helix Nebula  pour la mise en place de nouveaux services visant à «simplifier l'analyse de grands génomes». L’Esa entend enfin collaborer avec le Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) en France et l'agence spatiale allemande (DLR), notamment pour faire de Helix Nebula la base d’une plate-forme d’observation des tremblements de terre et des volcans.

De quoi «enflammer le marché européen du cloud computing», expliquent les responsables du projet, insistant sur le fait que ce dernier sera fondé sur les standards ouverts et répondra  ainsi «aux problématiques de confidentialité des données en Europe, à grande échelle». Une manière de pointer du doigt la polémique autour du Patriot Act, qui avait fait vaciller la communauté du Cloud européen en juillet 2011.

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