Les entreprises françaises abordent le cloud computing pianissimo

Une connaissance très superficielle du paradigme, des difficultés à s’intéresser à une technologie pas encore mature, une absence d'envie de se confronter aux problèmes de sécurité ou d’intégration : les entreprises françaises abordent le cloud computing sur la pointe des pieds, selon une étude. Mais la flexibilité promise, les économies attendues et une évangélisation galopante pourraient très vite renverser ces obstacles.

Les entreprises françaises apparaissent plutôt circonspectes face au cloud computing, si l’on en croit l’étude menée par Avanade, société de conseils spécialisée sur les plates-formes Microsoft. Tandis que dans le monde – périmètre de l’étude –, 5 % des entreprises déclarent avoir d’ores et déjà opté pour une infrastructure informatique reposant sur le cloud, il ne s’en trouve aucune sur le territoire hexagonal. Et seules 27 % des entreprises françaises interrogées affirment utiliser un service applicatif reposant sur le nuage, mais en combinaison avec leurs systèmes informatiques existants.

Rien d’étonnant selon Nicolas Marry, d’Avanade France, pour qui les Français ont un double problème : ils ne voient pas encore quel niveau de différenciation peut leur amener les infrastructures de cloud computing et les définitions mêmes de ce nouveau paradigme ne sont pas réellement maîtrisées. De fait, l’étude montre que le terme « cloud computing » est familier de seulement 34 % des sondés français, un pourcentage qui s’inscrit bien en deçà de la moyenne mondiale (61 % selon Avanade).

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Ce qui n’empêche plus de 60 % des organisations hexagonales d’estimer que le concept qui a percé en 2008 est bien plus qu’une mode. Du coup, 55 % des décideurs IT interrogés affirment avoir prévu de tester la technologie dans l’avenir, même s’ils n’en font pas réellement une priorité. 23 % sont sûrs de le faire en 2010 et 18 % très prochainement. Mais, selon Nicolas Marry, « il ne faut pas s’attendre à une bascule massive. Les entreprises auront à apprendre à gérer les projets en terme d’intégration et à fédérer les services autour d’une architecture qui sera pour partie interne et pour partie externe ». Car, aujourd’hui, on n'en est pas encore à envisager la bascule de systèmes critiques. Les fonctions candidates à la migration vers le nuage relèvent plus volontiers de la relation clients (CRM), de la messagerie ou encore du stockage. Avanade voit également émerger de nouveaux projets autour du collaboratif et des réseaux sociaux.

Mais, globalement, si « le cloud computing peut se traduire par des réductions de coûts, bon nombre d’entreprises ne l’ont pas encore adopté par crainte de problèmes d’intégration avec les systèmes existants ». Le cabinet de conseil estime cependant que si ces réticences rendent difficile le développement à court terme en dépit de l’engouement annoncé, la modularité du paradigme devrait permettre une accélération des déploiements dès lors que les premiers tests auront été concluants. Pour Nicolas Marry, l’une des caractéristiques des entreprises françaises résident en effet dans leur prudence face aux TIC : elles « choisissent d’adopter de nouvelles technologies après qu’elles aient fait leurs preuves et aient été testées ».

Rendre les mises à jour transparentes

Les entreprises devraient donc commencer par tester des applications non critiques, mais autonomes. Ce qui rendra plus facile l’évaluation d’un ROI dont tout le monde s’accorde à penser qu’il est important. Surtout en comparaison de systèmes internes qui – pour la moitié des sondés - s’avèrent très onéreux. Selon Avanade, « les Français attendent de cette technologie qu’elle facilite les mises à niveau (45 %) et qu’elle permette aux entreprises de toujours disposer des technologies les plus récentes (45 %) ».

Reste tout de même à améliorer l’évangélisation autour du cloud computing,, notamment pour lever les doutes concernant la sécurité d’accès, la fiabilité ou encore le contrôle sur les données. « Autant de doutes qui existaient également lors du développement du web et des réseaux sociaux et qui ont été levés depuis », note Nicolas Marry.

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