Plan de relance : Nicolas Sarkozy évoque le numérique sans s’y attarder

En présentant son plan de relance, Nicolas Sarkozy a bien évoqué les secteurs à forte croissance – notamment celui du numérique –, mais les investissements, d'un montant de 26 milliards d’euros, iront plutôt aux transports et au logement. Alors même que l’agenda de Lisbonne est déjà totalement dépassé.

Nicolas Sarkozy vient d’annoncer un vaste plan de relance de l’économie pour faire face à la crise qui s’amplifie. D’un coût total de 26 milliards d’euros - dépensé essentiellement en 2009 -, il est censé permettre, selon les termes du Président de la République, « de rattraper les retard de compétitivité qui se sont accumulés depuis 30 ans ». Pour Nicolas Sarkozy « la réponse du gouvernement à la crise, c’est l’investissement (…) car nous avons des retards considérables parce que, depuis des décennies, l’on sacrifie l’investissement aux coûts de fonctionnement ». Et d’ajouter notamment que la France « doit prendre le tournant des changements numériques ». Puis… plus rien sur ce sujet.

Pour soutenir l’activité et se moderniser, l’Etat prévoit bien d’accélérer les investissements publics, mais sans qu'aucune annonce d’accélération des investissements informatiques ne suivent. Et ce, alors même que le retard est patent par rapport à l’agenda de Lisbonne, notamment en matière de recherche comme tendait à le montrer une récente étude menée par la Commission européenne.

Crédit impôt recherche remboursé par anticipation

Pour les entreprises – nombreuses dans le secteur IT – qui investissent justement en R&D, une bonne nouvelle cependant : Nicolas Sarkozy annonce « le remboursement en 2009 par anticipation du crédit impôt recherche » qui devait normalement intervenir en 2010. De quoi permettre de nouveaux investissements à ce niveau. Par ailleurs, pour ce qui est des start-up, le dispositif Oseo sera étendu aux PME jusqu’à 500 salariés, alors qu’il était jusqu’à présent réservé aux TPE.

Dans les faits donc, si le Président de la République réitère de manière générale le besoin d’entrer dans une économie du numérique et de la connaissance – de même que dans celle du développement durable –, l’argent mis sur la table ira essentiellement aux infrastructures immobilières de l’Etat, aux transports et à la mise aux normes sanitaires ou pour les handicapés. En dehors de la finance déjà « servie », deux secteurs - il est vrai particulièrement touchés par la crise et surtout gros employeurs - sont privilégiés par les mesures de l'exécutif : le logement et de l’automobile.

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