Adobe stoppe Flash Catalyst et supprime des fonctions de Flash Builder

Lors d’une conférence développeur Flex aux Etats-Unis, Adobe a confirmé l’arrêt de Flash Catalyst ainsi que la suppression de certaines fonctions, réservées aux débutants, de son IDE Flash Builder. Une rationalisation des investissements, en ligne avec la stratégie de repositionnement du groupe, mais également une conséquence directe de la soumission de Flex à la Fondation Apache.

Adobe poursuit sa politique de ré-ajustement de ses activités et de ses investissements. Lors d’une conférence qui a réuni la communauté des développeurs Flex la semaine dernière aux Etats-Unis, le groupe de San José a annoncé l’abandon prochain de son produit Flash Catalyst et la suppression de plusieurs fonctionnalités de Flash Builder, l’IDE du groupe.

Cette conférence, baptisée Flex Community Summit, avait notamment pour objectif de rassurer les développeurs du groupe, adeptes de Flex, qui s’interrogeaient sur l’avenir du framework depuis sa soumission par Adobe à la fondation Apache, en novembre dernier. Cette initiative est l’une des nombreuses étapes franchies par le groupe dans le cadre d’un vaste programme de ré-alignement de ses opérations autour des activités de Digital Marketing et Digital Media, d’une mutation vers le Cloud, et d’un virage technologique (comme par exemple l’arrêt d’un plug-in Flash pour les terminaux mobiles. Sans compter les 750 suppressions d’emploi prévues par le groupe.

En ligne avec cette stratégie globale, Adobe traduit donc également ces ré-ajustements, dans ses gammes de produits, en coupant certains investissements. Flash Catalyst est de ceux-là. Cette application nous avait été présentée en juin 2009 comme étant une passerelle entre le monde du design et celui des développeurs. Il s’agissait en fait de créer un lien technologique entre les créatifs et les développeurs en permettant aux premiers de poser des interactions sur leurs créations sans taper une ligne de code, et de transmettre leurs travaux aux développeurs Flex qui avaient quant à eux la charge de coder - dans Flash Builder -  la logique métier et les connexions aux bases de données et autres sources de données hétérogènes.

Visiblement, ce produit n'a plus sa place dans le nouvel Adobe. « Dans le cadre des changements de priorités communiqués par Adobe, il a été décidé qu’il n’était pas viable de continuer les développements de Flash Catalyst. Flash Catalyst CS5.5 sera la dernière version du produit qui ne fera plus partie des prochaines versions de la Creative Suite», explique un porte-parole du groupe dans un email envoyé à la rédaction. Il est également fort probable que ce produit n’ait pas été un succès financier suffisant pour assurer sa pérennité dans le futur éco-système que tisse actuellement Adobe.

Flash Builder, privé de certaines fonctions

Dans cette même conférence, Adobe a également affirmé que certaines fonctions de Flash Builder, un IDE bâti sur Eclipse pour le développement Flex, seront supprimées. Si, logiquement, le workflow avec Flash Catalyst disparait, la suppression de la vue «Design» et du module Data-Centric Development n’ont pas touché leur cible (les débutants). Surtout, en plaçant Flex dans la fondation Apache, Adobe ne contrôle plus la feuille de route et les développements du framework. L’intégration de certaines fonctions, liées aux évolutions de Flex, s’est alors complexifiée, voire est devenue plus couteuse.

«Le Flex SDK étant maintenant en "open gouvernance", les nouveautés du projet Apache Flex ne seront pas pilotées par Adobe. Du coup, pour les équipes qui codent Flash Builder, cela va être très difficile d'adapter des fonctionnalités par rapport aux évolutions du SDK», résume le porte-parole du groupe. La vue «Design», qui permettait ainsi de composer des interfaces via de simples glisser-déposer, «doit avoir connaissance de tous les composants Flex et de leur comportement dans le SDK», commente-t-il. Une fonction difficile à maintenir donc.

La fonction « Data-Centric Development», qui permet aux débutants de créer des connexions avec des sources de données sans avoir à écrire une ligne de code, n’a quant à elle pas décollé chez les développeurs. «Cela génère du code automatiquement [...] mais les développeurs n'aiment pas les outils de génération automatique de code; ils préfèrent tout maitriser, donc nous n'apporterons pas d'améliorations dessus», nous confirme le porte-parole d’Adobe.

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