Groupe Ares et Manco en liquidation judiciaire

Sans surprise, la holding cotée détentrice du capital d’Ares se déclare à son tour insolvable. Un soulagement pour les petits porteurs qui peuvent espérer faire bientôt constater leur moins-value fiscale.

Le fantôme d’Ares bouge toujours. Sept mois après la mise en liquidation d’Ares SA, c’est au tour de la holding cotée, Groupe Ares, de se déclarer en cessation de paiement (23 juin) et d’être mise en liquidation (27 juin). Une nouvelle qui réjouira les petits porteurs car elle leur permet d’espérer une radiation rapide de la cote de titres aujourd’hui sans valeur et pour lesquels ils continuent de payer des frais de garde. Une radiation qui leur permettrait surtout de faire constater fiscalement leur moins-values en vue les déduire de leur plus-values.

Malgré les déclarations de Michel Berjamin, l’ex-pdg du groupe, qui laissait entendre à l’époque que Groupe Ares pourrait survivre à la disparition d’Ares SA et poursuivre son activité de holding, cette issue ne surprendra personne. L’essentiel des fonds propres de Groupe Ares étaient constitués de créances sur Ares SA, laquelle était par ailleurs son unique source de revenus. Or cette holding avait des charges : selon son dernier bilan connu, elle avait notamment trois salariés, dont le PDG et le directeur financier. Elle payait également un loyer, et aurait même financé des leasings automobiles.

Reste un certain nombre de questions aujourd’hui sans réponse. Pourquoi la société a-t-elle poursuivi ses activités quatre mois après la cession des derniers actifs d’Ares SA à GFI ? Une période durant laquelle elle aurait continué à supporter le salaire du directeur financier. Dans quelle mesure le passif d’Ares SA (aujourd’hui évalué à 27 M€) est-il remonté dans les comptes de la holding ?

Cette liquidation suit d’un mois et demi celle de Manco, une société qui avait été créée pour servir de support à la participation de Michel Berjamin et des principaux cadres de la société à l’augmentation de capital de Groupe Ares en 2006, et qui détenait un peu plus de 3% du capital de la société. Manco avait contracté pour plusieurs millions d’euros d’emprunts qui avaient été investis dans des actions Ares. Ne pouvant plus payer les intérêts par la vente d’actions, la société s’est déclarée insolvable.

Outre Michel Berjamin, qui détenait plus de 50% des parts, une vingtaine de cadres avaient investi initialement plus de 1,2 M€ de leurs deniers personnels dans cette société. Ils étaient encore quatorze actionnaires au moment de la liquidation.

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