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Offensive Cloud : Google veut rattraper son retard et pousse son Iaas en Europe

par Cyrille Chausson

Dans ce qui peut s’apparenter à une course au cloud public, Google tente un coup : venir jouer les trouble-fêtes de la première conférence utilisateur d’Amazon Web Services. Alors que se prépare outre-Atlantique, AWS re:Invent,  la première conférence utilisateurs d’Amazon Web Services (du 27 au 29 novembre, à Las Vegas), la firme de Mountain View a décidé de mener une vaste offensive sur le terrain du cloud d'infrastructure (Iaas) public. A la clé, une baisse drastique du prix de certains services de Cloud Platform, sa plate-forme cloud, l’annonce de nouvelles fonctions, et surtout, la promesse d’un hébergement des données en Europe. 

Si Google est un acteur historique des services Cloud, le nom Cloud Platform n’est apparu qu’en juin dernier, lors du lancement du Google Compute Engine. Cette brique, qui forme l’infrastructure cloud du groupe (un service de provisioning de machines virtuelles) est venue compléter l’arsenal de services d’infrastructure déjà en place : App Engine (Paas), Cloud SQL (base de données), Cloud Storage (un service de stockage) et BigQuery (pour analyser les Big Data), pour n’en citer que les principaux. C’est donc finalement en retard que Google est arrivé sur ce segment du Iaas public, derrière le pionnier du genre Amazon Web Services. 

Google passe aujourd’hui la sur-multipliée. D’abord sur le terrain des prix. Le prix de Cloud Storage baisse ainsi de 20%. A partir du 1er décembre 2012, le prix  pour 1 To max de données stockées sera abaissé de 0,025 $ par mois à 0,095$. Soit 0,025$ moins cher que ce que propose Amazon avec S3. Baisse des prix toujours : le pricing des quatre instances proposées en standard depuis le lancement de Cloud Compute est également mis au régime (-5% environ, selon Google). Si l’on se réfère à la grille tarifaire sur le site de Google, il en coute, pour l’instance de base (single-core, 3,75 Go de Ram, 420 Go de disque), 0,151$ par heure pour un hébergement en Europe. Une façon pour Google de parler le même langage qu’Amazon qui mène une stratégie de baisse agressive des prix  - liée notamment à des économies d’échelle. 

Cette baisse des prix des instances Google de base est accompagnée d’une multiplication des instances disponibles. Quelque 36 modèles d’instances font leur apparition auxquelles s’ajouteront, dans les semaines qui viennent précise Google, trois types de configurations : High Memory Instance, pour les applications gourmandes mémoires ; High CPU Instance, une option à prix réduit pour le calcul plus intensif ; et Diskless Configuration, pour les applications qui ne nécessitent pas de disque local, mais un disque persistant, explique Google. En somme, un renforcement de l’offre Iaas pure. 

Localisation des données en Europe garantie 

A cela s’ajoute également l’annonce de nouveaux services : ainsi Mountain View présente un outil de sauvegarde baptisé Persistent Disk Snapshotting qui crée un instantané du disque et doit selon Google, aider à le déplacer d’un datacenter à l’autre. Le groupe présente également Durable Reduced Availability (DRA), un service à bas coût dont la vocation est de stocker les données dites non opérationnelles, ainsi qu'Object Versioning, un outil de versioning des données. «L'utilisateur peut aussi l'utiliser pour se prémunir contre des erreurs de manipulation, d'effacement ou de remplacement de données », commente Google. 

Mais l’un des points clés de cette offensive Google sur le terrain de l’infrastructure est certainement la garantie pour les entreprises européennes de pouvoir stocker leurs données en Europe. Un point qui a longtemps fait défaut dans les infrastructures de cloud et qui constitue encore un frein à l’adoption du Cloud sur le Vieux Continent - notamment pour des raisons de protection des données et de conformité. Ainsi Mountain View a officialisé la création d’une zone d’hébergement dans l’Union européenne, assurant ainsi aux entreprises que la Cloud Platform est désormais alignée sur les régulations en vigueur sur le Vieux continent et que les données sont hébergées sur le territoire européen. Cela permet également une gestion des données et du trafic plus fine, notamment en matière de redondance. Pour l’heure, seuls Google App Engine, Google Cloud Storage et Google Cloud SQL bénéficient de cette zone en Europe, mais Google promet le support de Compute Engine pour bientôt.

27 nov. 2012

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