HP présente des résultats en demi-teinte

Après 12 trimestres de recul, le CA de la firme est reparti à la hausse lors de son 3e trimestre fiscal. Mais le logiciel, les services et la division serveurs critiques continuent à souffrir.

HP a présenté hier des résultats en demi-teinte pour son troisième trimestre fiscal 2014, clos le 31 juillet dernier. La principale bonne nouvelle pour la firme est le retour à la croissance de son chiffre d’affaires, après douze trimestres consécutifs de baisse. Au cours du trimestre, le CA du constructeur a progressé de 1,3% sur un an, pour atteindre 27,58 Md$. La croissance a notamment été tirée par la bonne santé de l’activité PC. La division entreprise d’HP affiche également une progression de ses ventes de 2%. En revanche, la division impression est toujours en recul, de même que les services et le logiciel. Le bénéfice net, quant à lui, s’inscrit en recul de 29,1% à 985 M$.

Le PC qui rit, l’impression qui pleure

Au cours du trimestre, les différentes divisions du groupe ont affiché des performances contrastées. Le principal gagnant a ironiquement été la division PC, celle dont HP avait voulu se séparer à l’ère Leo Apotheker.  Selon HP, ses ventes en unités ont progressé de 13% sur un an, tandis que les revenus progressaient de 11,8%. Les ventes ont notamment été tirées par la demande des entreprises, en progression de 14%, tandis que les ventes grand public affichaient une croissance plus modeste de 8%. Plus intéressant encore, le résultat opérationnel de la division a continué à s’améliorer pour s’établir à 346 M$, soit 4% du chiffre d’affaires.

La division impression, la principal contributrice au profit d’HP, a poursuivi sa déprime. Les ventes ont reculé de 5%, notamment du fait du recul de 6% des ventes d’imprimantes aux particuliers et du recul de 5% des ventes de consommables. La marge de la division a toutefois progressé de près de 2 points sur un an. La division impression d’HP affiche ainsi un résultat opérationnel d’un peu plus de un milliard de dollars pour un CA de 5,6 Md$.

Unix aux enfers, le stockage en baisse, les serveurs x86 et le réseau en hausse

Du côté de la division entreprise, la performance des différentes activités a été très variable. La division serveurs critiques (BCS), qui revend les serveurs Itanium de la marque, a vu ses ventes continuer leur descente aux enfers. BCS affiche ainsi un CA en recul de 18% à 233 M$, un chiffre qui en dit long sur l’agonie que subissent les ventes de serveurs Itanium de la firme depuis le coup de poignard infligé par Oracle, lorsqu’il avait décidé de stopper le développement de ses logiciels pour HP-UX. La situation ne devrait guère s'améliorer à l'avenir : HP a déja annoncé la mise en maintenance d'OpenVMS et son portage sur x86 via un accord avec VMS Software) et le portage de NonStop sur x86. La firme doit encore produire une génération de serveur, avec l'arrivée de la puce Itanium Kittson, mais la gamme Itanium devrait ensuite être mise en maintenance, de même qu'HP-UX, l'OS Unix d'HP pour lequel la firme n'a officiellement aucun plan de portage sur x86.

Les ventes de systèmes de stockage continuent elles aussi leur recul pour s’établir à 796 M$, soit une baisse de 4% sur un an, tandis même que les ventes de services de support et de maintenance associés aux serveurs reculent de 3% à 2,09 Md$. À l’inverse, les ventes de la division réseau poursuivent leur croissance pour s’établir à 672 M$ (+4% sur un an) et les ventes de serveurs x86 bondissent de 9% pour atteindre 3,09 Md$. Au total, la division entreprise affiche un CA de 6,89 Md$, en hausse de 2% par rapport à l’an passé.

Les services poursuivent leur recul, le logiciel déprime

Comme nous le soulignions dans notre dernière analyse des résultats d’HP, juste après l’annonce par HP de 16 000 suppressions d’emploi, les services et le logiciel sont les deux canards boiteux du groupe. L’activité services, issue notamment de l’acquisition d’EDS, n’en finit pas de décevoir avec des ventes en recul de 6% sur un an, largement liées à la contre-performance des activités d’outsourcing (-8% sur un an) qui représentent près des 2/3 du CA de la division. 

La division logicielle, qu’HP voyait comme un axe de croissance avant l’acquisition calamiteuse de l’Anglais Autonomy, voit quant à elle son CA reculer de 5% sur un an, à 959 M$, du fait notamment d’un recul de 16% des ventes de licences. Dans le même temps, toutefois, les revenus SaaS progressent de 8%. Résultat de cette contre-performance, la marge opérationnelle qui dépassait les 30% lors du troisième trimestre fiscal 2013, flirte désormais avec les 22% du CA…

Notons pour terminer que c’est dans la zone Europe/Moyen-Orient et Afrique qu’HP a affiché sa meilleure performance avec des ventes en hausse de 5% (aidées par les effets de change). Dans la zone Amériques et dans la zone Asie-Pacifique, la croissance n’a été que de 1%.

 

 

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