Les cyber-attaques à grande échelle restent un risque pour le monde

Le risque de telles attaques continue d’être évalué au-dessus de la moyenne, en 2015, tant pour l’éventualité qu’elles surviennent que pour l’impact qu’elles auraient.

L’édition 2015 du rapport du Forum Economique Mondial sur les risques pesant sur le monde continue de faire la part belle à l’informatique. Le risque de cyber-attaques à grande échelle est ainsi évalué « au-dessus de la moyenne », tant pour l’éventualité qu’elles surviennent que pour l’impact qu’elles seraient susceptibles d’avoir.

Pour les auteurs du rapport, cette évaluation traduit « le développement de l’hyperconnectivité, avec un nombre croissant d’objets physiques connectés à Internet et de plus en plus de données personnelles sensibles – y compris financières et de santé – stockées par des entreprises dans le Cloud ».

Un Internet des objets au vaste impact

Le rapport identifie ainsi en particulier un Internet des Objets qui « va apporter des innovations mais qui va également entraîner de nouveaux risques ». Des risques de sécurité, parfois physique, mais aussi d’atteinte à la vie privée.

Et les auteurs de souligner que « l’infrastructure actuelle d’Internet n’a pas été développée avec de telles considérations de sécurité à l’esprit ».

Mais l’Internet des Objets pourrait également avoir un impact économique majeur, poussant « de nombreux grands acteurs de différentes industries à se transformer radicalement en même temps », avec le « risque systématique potentiel » que cela implique, tant pour les marchés du travail que financiers.

Autre point mis en avant : l’interconnexion des risques. Ainsi, l’Amérique du Nord est-elle appréhendée comme particulièrement mal préparée aux cyberattaques et de défaillance d’infrastructures critiques. L’Europe apparaît plutôt concernée par les risques liés au chômage et au sous-emploi.

Face à ces risques et à leurs interconnexions, les auteurs du rapport soulignent enfin que « le rythme de l’innovation et la nature hautement distribuée d’Internet requièrent une nouvelle approche de la gouvernance mondiale d’Internet. Alors que plus de personnes s’appuient sur Internet, la question de sa gouvernance devient de plus en plus importante », qu’il s’agisse de sujets techniques ou de questions telles que la cybercriminalité, la neutralité du Net, la vie privée, et la liberté d’expression.

La gestion des sujets transfrontaliers en question

Les auteurs du rapport se satisfont des réponses apportées au volet technique par l’IETF, le W3C, les registres Internet régionaux, et l’Icann.

Mais ils déplorent l’absence d’organisations et de processus comparables pour les autres questions : « en conséquence, les gouvernements se sentent sous pression pour adopter des mesures nationales répondant aux préoccupations de leurs citoyens pour leurs données et leur vie privée ».

D’où des lois assurant, sinon forçant, une certaine souveraineté des infrastructures – des solutions « de court terme plus faciles » susceptibles, hélas, de conduire à une forme de balkanisation d’Internet dont beaucoup s’inquiètent déjà depuis plusieurs années.

Pour éviter cela, le Forum Economique Mondial indique s’être lancé dans une « initiative stratégique pluriannuelle pour rassembler les leaders des secteurs public et privé, avec des leaders de la société civile et de la communauté technique, pour répondre à ces questions avec un dialogue impartial, de haut niveau ».

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