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Rémunérations et volume d'offres continuent leur progression en 2018 (Robert Walters)

Les cadres ont été à la fête en 2017, ils le seront encore plus en 2018. Rémunération, mobilité, volume d'offres, tous les indicateurs sont en hausse. C'est ce qui ressort de l'étude de rémunération 2018 du cabinet Robert Walters.

Comme chaque année, le cabinet de recrutement britannique Robert Walters publie une étude sur les tendances en recrutement et en rémunération des cadres dans le monde et en Europe. « 2017 a été une très bonne année pour les cadres en recrutement et en rémunération un peu partout dans le monde et surtout en Europe continentale », se félicite Antoine Morgaut, président Europe et Amérique Latine de Robert Walters. « Pour la France, tous métiers confondus, le capital confiance est énorme, on n'avait pas vu cela depuis 2007 ».

Un chômage de friction

L'étude consolide les données recueillies au cours de 500.000 entretiens annuels dans le monde, dont 50.000 en France, menés au téléphone ou de visu par les consultants lorsqu'ils rencontrent un candidat. Chacun d'eux est interrogé sur sa rémunération actuelle et celle qui l'inciterait à changer de poste. Tous les montants publiés dans l'étude sont du salaire brut annuel fixe pour des cadres, hors primes variables, intéressement et autres.

En ce qui concerne le marché de l'emploi des cadres en France, il se porte bien avec quelque 200.000 recrutements par an. Estimé à 3 millions d'emplois, ce marché connaît un taux de chômage inférieur à 4 %.

Pour le cabinet, c'est un chômage dit “de friction”, « cela n'exclut pas des histoires individuelles qui peuvent être pénibles, mais les cadres français sont privilégiés », affirme Antoine Morgaut.

Ce relatif optimisme en matière d'économie favoriserait la mobilité. En France, 53 % des cadres envisagent de changer de poste au premier semestre 2018.

Tous les indicateurs en hausse

En France, les rémunérations devraient augmenter de 7% à 15% cette année.

Dans un contexte de pénurie de talents, la hausse permet d'attirer – et de fidéliser – les meilleurs profils. Mais c'est loin d'être la principale motivation des cadres. Pour 70 % d'entre eux, l'intérêt du poste prime sur la rémunération et les avantages.

Dans les métiers de l'informatique et du numérique, les rémunérations ont progressé de 7 % et le volume d'offres de 8 % au cours de l'année 2017.

« L'informatique est en demande permanente depuis le début des années 2000, mais on observe des disparités fortes entre les métiers », remarque Antoine Morgaut. Les DSI et les Chief Digital Officer (CDO), ont vu leurs rémunérations moyennes progresser respectivement de 13 % et de 10 %, mais certains d'entre eux ont bénéficié d'augmentation allant jusqu'à 20 %.

Les spécialistes de la cybersécurité et les Data Scientists bénéficient eux aussi d'augmentations supérieures à 10 %.

De plus, la pénurie de candidats expérimentés dans ces métiers les fait bénéficier d'une surcote par rapport aux autres postes de l'IT. Ainsi, la rémunération annuelle brute d'un Data Scientist ayant de 5 à 8 ans d'expérience professionnelle progresse de 60 – 68 k€ en 2017 à une fourchette de 65 – 75 k€ en 2018. A comparer au salaire d'un ingénieur infrastructure, qui est compris entre 45 et 60 k€, ou à celui d'un chef de projet digital (50 – 60 k€). Le salaire annuel d'un RSSI ayant entre 8 et 15 ans d'expérience passe lui de 105 – 110 k€ en 2017 à 100 – 130 k€ en 2018.

Vers une guerre des talents

Bien sûr, il s'agit là de moyennes, mais la tendance est clairement à la hausse. « On n'observe pas d'explosion salariale dans le secteur, mais la progression est constante », remarque Laurent Hurstel, directeur Robert Walters. « En revanche, depuis 2 ou 3 ans, on constate que les DSI sont plus souvent rattachés directement au comité de direction et au directeur financier. A noter aussi que la dimension métier s'ajoute aujourd'hui aux profils recherchés. Les entreprises recherchent un chef de projet ERP par exemple, mais avec une compétence en Supply chain ».

Pour 2018, Robert Walters affirme que la sécurité reste le domaine le plus en tension. Les failles techniques et les attaques se multipliant, les entreprises recherchent toutes les mêmes candidats, qui sont en nombre insuffisant.

Plus généralement, le rapport souligne que la pénurie de candidats dans l’IT va s'accroître encore sur quelques années. Jusqu'à ce qu'arrivent sur le marché de nouveaux acteurs mieux formés aux enjeux du secteur. Pour Antoine Morgaut, pas de doute : « On va vers une guerre des talents ».

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