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Cloud hybride : complexe, coûteux, mais un choix stratégique nécessaire

Selon une étude menée par Sungard Availability Services, les coûts d’exploitation augmentent en moyenne de plus de 133 000 euros par an avec des environnements hybrides. Une augmentation liée à une complexité mal maîtrisée.

Si les entreprises françaises vivent l’hybridation de leurs systèmes comme un élément positif, vecteur de réussite, il apparait aussi que cela augmente considérablement la complexité et les coûts associés. C’est l’une des conclusions que l’on pouvait retenir d’une étude menée par Sungard Availability Services, réalisée auprès de 500 entreprises européennes de plus de 500 salariés (dont 150 françaises).

Une étude qui vient alors jeter un pavé dans la mare des grands fournisseurs IT du moment, à l’image de HP, IBM ou encore Microsoft – pour n’en citer que certains. Les environnements hybrides, qui mêlent systèmes historiques et Cloud (privé et/ou public), étant considérés comme la prochaine étape des entreprises en matière d’évolution de systèmes.

Ainsi, lorsqu’on parle d’environnements hybrides aux entreprises françaises sondées dans le cadre de cette étude, plusieurs scenarri émergent logiquement : ils sont constitués d’infrastructures sur site à 14,77%, de Cloud public (27,30%), Cloud privé (23,61%), Saas (18,54%), d’hébergement de co-location (10,68%) et enfin de technologies héritées (5,10%). De quoi alors du pointer l’un des principaux problèmes de l’hybridation, relève Jean-Philippe Sohier, Senior Vice-président en charge des ventes en Europe chez Sungard Availability Services, dans un email envoyé à la rédaction. « L’hybride peut aussi cacher de très grandes diversités de choix d’hébergement d’infrastructures », résume-t-il.

Et justement : de là nait une complexité inhérente. « Si l’on compare l’approche IT hybride à une approche d’infrastructure mono-plateforme, les infrastructures hybrides apparaissent de plus en plus complexes pour la quasi-totalité des répondants de l’étude (96% en Europe) », précise Sungard Availibility Services dans un communiqué. En France, 28% des responsables informatiques français estiment cette forme d’infrastructure « très » ou « extrêmement » complexe.

+ 113 840 euros par an

Conséquence logique de  cette complexité accrue, liée à l’hybridation de leurs environnements, l’indissociable hausse des coûts. L’étude révèle ainsi que le passage à un environnement hybride a provoqué une hausse de 133 840 euros par an en moyenne. Autre donnée intéressante de l’étude, les entreprises dépensent en moyenne 985 300 euros par an pour la maintenance de leur environnement hybride (couvrant les coûts matériels, humains et organisationnels).

Concernant la hausse des coûts d’exploitation, Jean-Philippe Sohier y voit plutôt une illustration des lacunes en matière d’intégration et d’intéropérabilité. « D’après notre étude, ce sont des préoccupations majeures des entreprises, 35% en France déclarant avoir du mal à intégrer les environnements Cloud publics dans leur infrastructure informatique (contre 25% en Europe), et 31% le Cloud privé (contre 24% en Europe). » Et d’ajouter : «  Les DSI français pensent aussi que la meilleure façon d’améliorer leur approche hybride passe par plus d’intégration (à 43%), utiliser moins de Cloud privé (à 39%), moins d’infrastructures sur site (33%),  utiliser plus de services de Cloud hybrides (31%) et moins de Cloud public (29%). Ces hybridations dans l’hybridation auront donc elles aussi un coût, même si elles sont aussi une approche agile pour obtenir de nouveaux avantages concurrentiels. »

A ce manque de compétence d’intégration de ces nouvelles formes d’infrastructure s’ajoute d’autres manques en matière de sécurité. 32% des entreprises européennes sondées estiment « ne pas posséder les compétences nécessaires pour gérer les questions de sécurité ». Plus globalement, « l’hybridité amène bien sûr des questions sur les compétences nécessaire pour gérer la sécurité mobile, la sécurisation du cloud, mais plus largement, ce sont des réflexions globales que la DSI doit avoir avec sa direction générale sur le rôle de l’informatique dans la transformation numérique de toute l’entreprise », poursuit-il.

La faute à un outil peu mature ? Non répond, Jean-Philippe Sohier.  « La réduction de la complexité passe par des bonnes pratiques plus que des outils, par exemple, réduire le nombre de fournisseurs,  mettre en place une orchestration et des processus maitrisés. Cela amène aussi les questions des compétences IT nécessaires pour gérer des environnements hybrides mais qui malheureusement sont insuffisantes. »

Reste qu’en dépit de tout cela, les entreprises françaises considèrent à 99% de façon positive les environnements hybrides. Par exemple, 43%  estiment qu’ils peuvent accroître l’agilité de l’entreprise alors que 39% pensent que cela peut améliorer le service client. Paradoxalement, 44% estiment même que l’IT hybride permet de réduire les coûts de gestion – illustrant ainsi la variété des scénarri et donc de perception. Globalement, pour 60% des responsables informatiques, le passage à une infrastructure hybride était « un choix stratégique afin de rester compétitif ».

Les environnements hybrides sont « un passage obligé des systèmes traditionnels vers des services Cloud, mais un passage complexe et coûteux qui nécessite une feuille de route et un accompagnement », conclut enfin Jean-Philippe Sohier. Comprendre que cela ne se fait pas du jour au lendemain et que la transition vers le Cloud est quelque peu douloureuse.

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