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Open Telekom Cloud : l’allemand T-Systems se dote d'un IaaS public

T-Systems vient de lancer officiellement Open Telekom Cloud, un Cloud public qui complète son Cloud privé, ses solutions professionnelles hébergées et ses services d’intégration pour les entreprises. Son objectif : battre AWS et les acteurs américains du secteur depuis son datacenter de Bière (Saxe-Anhalt).

« Nous ajoutons une nouvelle offre cloud à notre portefeuille actuel de services de cloud privé, facilement accessible depuis l'Internet public ». C'est par ces mots que Tim Höttges, PDG de Deutsche Telekom (maison mère de T-Systems), a introuduit Open Telekom Cloud au Cebit de Hanovre. « C’est une étape importante dans notre ambition de devenir le fournisseur numéro 1 de services Cloud aux entreprises en Europe. »

En octobre 2015, Jean-Paul Alibert, Directeur Général de T-Systems France, affichait une même ambition : dépasser la barre des 500 millions d'euros de chiffre d'affaires à l'horizon 2020 dans le pays en clair multiplier par 5 son chiffre d'affaires, et entrer dans le Top 10 des SSII françaises.

Un Cloud OpenStack sur du matériel Huawei

« Notre cible, c'est le SBF 120 international et plus particulièrement les entreprises de ce classement qui veulent se transformer », ajoutait-il, « Nous voulons amener le plus de valeur possible à nos clients en prenant le plus de complexité possible à notre charge. Nous avons ce double ADN en étant à la fois une société de services et en ayant une capacité d'opérateur à investir dans des infrastructures pour ensuite délivrer un service. ».

Dans cette course à la Cloudification, la filiale de Deutsche Telekom veut offrir une alternative « locale » complète sur un marché ultra-dominé par des concurrents américains. « De plus en plus de clients découvrent les avantages du cloud public. Mais ils veulent une alternative européenne », confirme Anette Bronder, Chef de la Division Digitale de T-Systems en charge de l’activité Cloud.

Jusqu’à présent, T-Systems s'appuyait sur l'offre Dynamic Cloud Platform - qui intègre notamment Office 365, SAP, Salesforce.com, Informatica ou SugarCRM – et proposait une quarantaine de solutions SaaS.

Ce catalogue s'agrandit donc aujourd’hui d’un Cloud public motorisé par OpenStack et des serveurs Huwaei (et qui s'appuie sur l'infrastructure réseau de sa maison mère). Les API ouvertes et standardisées de la plateforme OpenStack rendraient ainsi « beaucoup plus simples l’intégration des applications existantes [des entreprises et des partenaires] ».

Un IaaS « 15% moins cher qu’AWS »

Le premier partenaire d'Open Telekom Cloud – également partenaire historique de longue date de l'entreprise – est SAP. « Nous sommes impatients d’étendre la valeur de nos solutions par le biais de la plateforme de cloud public de T-Systems. », se réjouissait Bernd Leukert, membre du Conseil Exécutif de SAP SE, Products & Innovation lors de la présentation de l'offre.

Le nombre de services proposés par Open Telekom Cloud devrait se développer étape par étape. Dans un premier temps, il sera possible louer « en quelques clics » une infrastructure IT sur un portail de réservation centralisé. « Ces ressources seront alors disponibles en quelques minutes ». Bref, un IaaS allemand hébergé en Europe.

T-System revendique des tarifs qu’il qualifie de « peu coûteux » et de « très économique ». Chacun se fera une idée par lui-même (d’autant plus que la tarification à la demande n’est jamais des plus transparentes) mais le fournisseur revendique des tarifs « 15% inférieurs à AWS ». T-Systems donne deux exemples pour appuyer son propos : une VM sous Windows Server (pas d’autre précision sur la version de l’OS) avec deux vCPU et 2 Go de RAM pour « moins de 17 centimes d'euro de l’heure », et un Linux avec deux vCPU et 8 Go de RAM, « pas plus de 12 centimes d'euro par heure ». 

Un IaaS à Bière, et bientôt un Cloud Privé en France (bientôt)

En France, une deuxième offre est annoncée pour 2016 avec « l’arrivée de notre cloud privé hébergé en France. Nos clients ont désormais la liberté de choisir entre deux modèles d’offres cloud complètes, adaptées à leurs besoins » se félicite Jean-Paul Alibert.

Open Telekom Cloud, lui, sera mis en place dans un Datacenter situé dans le länder de Saxe-Anhalt, plus exactement dans la ville de Bière, dans la grande banlieue de Magdebourg. « Le centre de données de Bière, et son centre jumeau à Magdeburg, accueillent la quasi-totalité de l'écosystème technologique de T-Systems et de ses partenaires du logiciel, une véritable "House of Clouds" », explique la filiale de Deutsche Telecom.

Double atout mis en avant de cette « Maison des Clouds », les données sont soumises aux lois allemandes, réputées strictes en ce qui concerne la protection des données. Et « les environnements applicatifs entiers peuvent être transférés facilement du cloud public à un cloud privé ».

Un concurrent européen aux Quatre Mousquetaires américains du Cloud

Avec Open Telekom Cloud, l’objectif de T-Systems est ambitieux. Il s’agit de doubler son chiffre d'affaires généré par cloud d’ici fin 2018. Et de tailler des croupières dans l’hégémonie des Trois Mousquetaires du IaaS : AWS, Azure, Google et IBM.

Pour mémoire, Deutsche Telekom affichait un CA de 62,7 Milliards d’euros en 2014 (en guise de comparaison, Orange a réalisé 39.4 milliards de revenus sur la même période). T-Systems seul représente 8,6 milliards d’euros. Il est également « le plus grand cloud SAP au monde » avec 65 millions de SAPS (SAP Application Performance Standard, une unité de mesure de performance de SAP) et 2,6 millions d’utilisateurs SAP dans le Cloud. De quoi rendre crédibles ces ambitions. En tout cas plus que certains projets souverains qui affichaient le même objectif.

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