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HPE complète sa gamme de serveurs hyperconvergés

HPE vient de compléter sa gamme de serveurs hyperconvergés avec le HC 380 un serveur sur base de Proliant 380 qui vise le marché des PME. La gamme HC d'HPE reste toutefois à la traîne sur ce marché face aux nouveaux entrants du secteur.

Hewlett Packard Enterprise (HPE) a récemment complété son portefeuille d’appliances serveurs hyperconvergées en dévoilant le serveur Hyper Converged 380 (HC 380). Construit sur la base d’un serveur HPE ProLiant DL380, le HC 380 s’appuie sur les mêmes composants logiciels que les autres membres de l’actuelle gamme Hyper Converged, à savoir l’hyperviseur VMware vSphere pour la partie virtualisation et l’appliance logicielle StoreVirtual VSA pour la gestion de la partie stockage.

Selon HPE, l’interface de configuration fournie avec le HC 380 permet à une PME de déployer une configuration en moins de 15 minutes. Comme avec les autres machines de la gamme HC, les nouveaux nœuds serveurs sont détectés automatiquement et ajoutés de façon transparente au cluster existant. La limite maximale de nœuds serveurs est de 16 machines par cluster (ce qui est en fait une limite imposée par la technologie StoreVirtual).

HPE fournit également une suite d’outils analytiques permettant d’analyser la consommation des VM et d’ajuster de façon optimale les ressources allouées en fonction des besoins. La firme explique pouvoir réduire de près de 90 % la surallocation des ressources aux VM. 

HPE : Une offre hyperconvergée qui peut encore progresser

Le HC 380 est un ajout bienvenu à la gamme hyperconvergée d’HPE, jusqu’alors composé du seul HC 250 (un serveur quadri-nœud sur base de serveur HPE Apollo 2000). Mais il n’est pas sûr qu’il soit suffisant pour permettre à la firme de faire face à ses concurrents sur le marché de l’hyperconvergé.

HPE a certes l’avantage de proposer une solution relativement économique avec sa gamme HC (la question du prix du HC 380 reste posée puisque ce dernier ne sera connu que le 31 mars), mais sa technologie de stockage reste très en retard sur le plan fonctionnel par rapport aux solutions concurrentes, comme celles proposées par Nutanix, Simplivity, Scale Computing, etc. (voir à ce propos notre prise en main rapide des solutions HP et Nutanix réalisée à l'été 2015)…

Hérité du rachat de LefHand, StoreVirtual est certes fiable mais il est plutôt inefficace en matière de gestion des capacités. La technologie de stockage d’HPE requiert une protection RAID locale des données en plus du « network RAID » entre nœuds, ce qui fait que le ratio capacité utile sur capacité brute est en général nettement inférieur à celui proposé par les technologies concurrentes. De plus, StoreVirtual ne met en œuvre aucune technologie d’optimisation (compression ou déduplication), des fonctions de plus en plus standards chez les concurrents. StoreVirtual gère en revanche le tiering de données et fournit un ensemble riche de services de données (snapshots, clones, réplication…).

En l’état, la technologie est bien adaptée aux PME ou aux petits sites, mais elle nous paraît en retrait des meilleures offres hyperconvergées du marché sur le plan stockage pour des usages plus évolués. Pour concurrencer plus efficacement les nouveaux entrants de l’hyperconvergé, HPE a donc encore du pain sur la planche.

Il sera intéressant de voir quel sera le chemin que va prendre la société. HPE pourrait choisir de refondre en profondeur son offre StoreVirtual pour améliorer son efficacité et la doter des attributs qui lui font aujourd’hui défaut. La firme pourrait aussi choisir de recommencer à pousser l’offre VSAN de VMware, VMware ayant levé les contraintes autrefois imposées par EVO :Rail. Contraintes en partie responsables de l’abandon par HPE de la solution hyperconvergée de VMware durant l'été 2015. Enfin, la firme dirigée par Meg Whitman pourrait aussi choisir d’acquérir l’un des acteurs montants du secteur de l’hyperconvergé. Selon nos informations, la firme aurait déjà fait des avances à Nutanix aux États-Unis, mais ses propositions auraient jusqu’alors été repoussées, Nutanix jugeant le prix proposé trop bas. Une combinaison entre les deux sociétés aurait pourtant du sens, et pourrait constituer une alternative puissante face au futur couple Dell/EMC. À suivre…

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