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Le client léger mobile répond à des besoins spécifiques

Vice-président senior et directeur général de l’activité solutions poste client de Dell, Steve Lalla partage sa vision du marché de la virtualisation du poste de travail et des clients légers.

LeMagIT : La virtualisation du poste de travail, avec ses nombreuses évolutions récentes, est-elle arrivée à maturité ou quelque chose comme le DaaS ne consiste-t-il qu’à déporter les problèmes historiques du VDI sur une infrastructure externe ?

Steve Lalla :  C’est une question délicate, parce que nos clients ont des approches différentes de la manière dont ils veulent fournir des postes de travail et des applications basés sur le Cloud. Certains le font dans des clouds publics, d’autres en mode hybride, d’autres encore en passant par des services managés. Et il y a encore un grand nombre de clients qui produisent ces ressources eux-mêmes, en local. 

Maintenant, si la question est de savoir si les barrières au déploiement et à l’exécution du VDI ont progressivement été réduites, je pense que la réponse est oui, de manière considérable. Par exemple, ai-je besoin d’être un expert du réseau ou des entrées/sorties par seconde ? Depuis cinq ans, nous proposons des architectures de référence pour aider les clients à adresser les types de goulots d’étranglement et les principaux problèmes qu’ils sont susceptibles de rencontrer avec un déploiement VDI. Et aujourd’hui, nous disposons d’appliances très efficaces qui aident encore plus simplement à fournir du VDI à l’échelle d’un groupe de travail comme d’une organisation complètement sans beaucoup de contrainte. Et je pense que cela aide.

Ensuite, il y a des technologies telles que celles d’App Volumes et d’Unidesk, pour dissocier les applications en couches, qui aident à obtenir une meilleure efficacité du stockage dans le centre de calcul par rapport à des postes virtuels complets. En outre, le déploiement des postes clients et leur administration ont été largement simplifiés, qu’il s’agisse de clients légers, de postes Linux ou Windows. Un large éventail de nos clients continue d’ailleurs de déployer les technologies de virtualisation sur des PC traditionnels avec des clients logiciels. 

Donc, oui, je pense que la préparation, le déploiement et l’exploitation du VDI ont été considérablement simplifiés au cours des cinq dernières années.

Les technologies utilisées pour apporter aux utilisateurs leurs outils de travail virtualisés ont également évolué. Et je pense notamment à des protocoles adaptatifs comme Blast Extreme. Alors qu’est-ce qui freine encore l’adoption du DaaS ? 

Commençons par parler de la définition du terme, car je pense que ce concept peut être utilisé de manières radicalement différentes. Dans certains cas, le DaaS est une façon d’acheter ses équipements, en payant des frais mensuels pour l'ensemble de son centre de calcul et de son environnement client. Mais le tout reste en local, autogéré, avec un mode de financement spécifique. Et c'est un extrême du poste de travail en mode service. L'autre extrême consiste à commencer cela à partir d'un cloud public. 

Aujourd’hui, nous voyons beaucoup de nos clients soit dans le service autogéré, soit dans un service managé - en local ou dans un centre de calcul administré par un partenaire et consommé au mois et à l’utilisateur. Nous observons des entreprises qui vont vers ce que j'appellerais le « cloud public pur », en particulier les petites et moyennes entreprises. Mais là, certaines questions, comme la connectivité et la bande passante, peuvent être un peu moins critiques.

[…] Il n'y a pas de recette qui fonctionne pour tous les profils d’usages. On ne peut pas dire: « je vais consommer cela à partir du cloud et mon col bleu va obtenir le même niveau de service, de performance et de coût que mon ingénieur qui aura besoin d’utiliser des ressources GPU. […]

Les clients équilibrent donc local, managé et Cloud en fonction du type de tâches. Donc, nous travaillons avec nos partenaires et nos clients en veillant à optimiser où et comment chacun de des différents traitements doit être pris en charge.

Le grand gagnant de la virtualisation du poste de travail n’est-il pas le client léger, voire le client zéro ?

Cela dépend de si vous migrez dans le Cloud. Avez-vous besoin d'un poste de travail complet ? Êtes-vous en train de livrer certaines applications et d'effectuer d'autres tâches localement ? Cela a un impact considérable sur le choix du terminal. Mais supposons que, pour des raisons de sécurité, ou d'autres, vous ayez déplacé vos données, vos applications, et peut-être votre poste de travail dans le cloud. Alors, fournir un périphérique facile à gérer, hautement sécurisé, et à longue durée de vie, que nous avons tendance à appeler client léger, est ce que beaucoup de nos clients choisissent.

Les collaborateurs deviennent de plus en plus agiles : on travaille au bureau, à la maison. Dès lors, nous avons des clients qui, par exemple, au bureau, au lieu d'attribuer des PC à chacun […] installent un client léger pour chaque bureau, avec un moniteur de 28 pouces, peut-être un moniteur incurvé, peut-être aussi un lecteur de carte à puce pour accéder immédiatement à l’environnement de travail à partir du cloud. Et partout où qu’il s’installe, chaque utilisateur  obtient exactement ses applications et son bureau.

Cela vaut aussi pour les collaborateurs travaillant à distance : le client léger offre un environnement hautement sécurisé, facile à administrer. Pour quelqu’un qui travaille de chez lui, il est tentant de suggérer de télécharger simplement un client logiciel. Mais si c'est tout ce dont dispose l'employé pour interagir avec les actifs de l’entreprise, et que quelque chose ne fonctionne pas, la société devient soudainement le support technique du PC domestique. Donc, ce que nous recommandons, c’est un client léger comme le Wyse 3040 que nous venons d’annoncer.

Mais c'est un client léger incroyablement petit, efficace, mais puissant et qui est parfait pour envoyer à un travailleur distant. Il suffit de le brancher sur son réseau Ethernet et à un moniteur pour avoir immédiatement un environnement de travail alternatif, maîtrisé, fortement administré, et qui fonctionne marche. […]

Je pense que les clients légers vont devenir de plus en plus populaires en tant que solution alternative à ce que de nombreux clients font encore, comme déployer des PC ou des ordinateurs portables en y installant des clients logiciels.

Quel avenir voyez-vous cependant pour les clients légers mobiles, compte tenu de la concurrence des tablettes ou des grands smartphones ?

Commençons par les faits. Selon IDC, les clients légers mobiles représentent un pourcentage relativement faible du nombre total de clients légers vendus chaque année. Ce que je dirais, c'est que nous offrons deux clients légers mobiles - et nous en aurons plus à notre catalogue plus tard cette année. Car parfois dans certains cas, ils sont importants : il s’agit d’aider les employés de nos clients à atteindre leur plein potentiel en leur permettant d'être aussi productif que possible, mais de manière sécurisée et maîtrisée.

Au Japon, où la taille de l'espace de travail est limitée dans de nombreux cas, les clients légers mobiles sont souvent utilisés comme comme alternative au poste de travail. Nous y vendons des clients légers mobiles dans de nombreux établissements bancaires. Il existe également des clients qui évoluent dans des secteurs où la sécurité des données est importante. Ils nous demandent, et c'est pourquoi nous avons nos clients légers mobiles, de plus en plus d'aider à fournir un moyen d'accès sur le réseau local ou étendu pour les applications métiers et les environnements de travail de leurs utilisateurs.

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