Nutanix termine son année fiscale 2017 en fanfare

Pour sa première année fiscale en bourse, Nutanix a enregistré une croissance de près de 72%. Au cours du dernier trimestre la firme a même dépassé ses prévisions. La perte nette reste significative, mais la position de trésorerie de la firme est plus que solide.

Nutanix a terminé son année fiscale 2017 (achevée le 31 juillet) sur une performance supérieure aux prévisions de la firme et de ses actionnaires. Au cours du trimestre, le pionnier de l’hyperconvergence a vu ses ventes bondir de 61,7 % sur un an. Elles ont atteint 226,1 M$ alors que la société avait à l’origine prévu un CA compris entre 215 et 220 M$. Le bénéfice net reste toutefois dans le rouge à -90,7 M$ contre -49,9 M$ l’an passé à la même période et -112 M$ au trimestre précédent.

Dans un entretien accordé vendredi 1er septembre au MagIT après l’annonce des résultats, Dheeraj Pandey, le CEO de Nutanix s’est félicité d’un excellent trimestre et a expliqué qu’il n’était pas inquiet du niveau de perte nette : « Nous sommes encore une start-up », explique Pandey, « et nous sommes avant tout concentrés sur notre position de cash. La rentabilité viendra avec le temps et avec la croissance ».

Et en la matière, Nutanix peut se féliciter d’avoir fait des progrès. Sur le trimestre écoulé, la position de trésorerie de la firme a progressé de 39 M$. La firme dispose désormais de 211 M$ placés à court terme et de 138 M$ en banque. Et elle a aussi accumulé 233 M$ de revenus différés.

Sur l’ensemble de l’année fiscale 2017, Nutanix affiche un CA de 766,9 M$ (en hausse de 72,4 %) et une perte nette de 444,9 M$, en hausse de 164 %.

 Le logiciel et le cloud pour accélérer la croissance

Dheeraj Pandey, CEO de Nutanix

La société compte désormais plus de 7050 clients (+87 % sur un an), dont 559 font partie du classement des 2000 plus grosses entreprises mondiales (contre 372 l’an passé). Cette aptitude à séduire les grands comptes est l’une des différences par rapport à l’exercice 2016. Une autre différence est l’adoption croissance de l’hyperviseur Acropolis (AHV) par la base installée du constructeur. Celui-ci est désormais installé sur 24 % des nœuds Nutanix, alors que ce chiffre n’était que de 17 % au début de l’année fiscale. Autre bonne nouvelle, les revenus logiciels ont cru de 96 % sur un an.

Le logiciel et le cloud sont vus par Pandey comme des enjeux stratégiques de croissance pour la firme. « Il y a trois grands axes de revenus pour Nutanix. Le premier est le business des appliances. Le second est celui des OEM, auquel s’ajoutent les revenus du logiciel — dans le cas des déploiements sur serveurs HPE et Cisco, et prochainement IBM —, mais aussi les revenus dérivés de la pile Calm et des autres logiciels. Enfin, il y a les revenus du cloud ».

Pour l’instant, les revenus des appliances continuent à progresser, de même que ceux des OEM. Les ventes de licences logicielles sont aussi en croissance. Par exemple, les ventes 100 % software sur serveurs Cisco ont doublé entre le 3e et le 4e trimestre. Les ventes de services cloud n’ont pas encore débuté, mais Pandey estime qu’elles contribueront rapidement à doper les revenus de Nutanix et qu’elles contribueront aussi à une transition en douceur vers un modèle de revenus à base d’abonnements.

La clé du succès : une plate-forme qui va au delà de l'infrastructure

Nutanix n’est-il pas inquiet de la concurrence de VMware et de l’émergence de nouveaux acteurs comme Microsoft, HPE ou NetApp ? Pour Pandey l’ensemble des concurrents souffrent de la performance de Nutanix et de l’ensemble Dell-EMC VMware. « Nous sommes tous deux en train de bâtir de vraies architectures ».

Et Microsoft Azure Stack ? Selon Pandey, « il est encore trop tôt pour juger de ce que sera la performance d’Azure Stack ». Pour le CEO de Nutanix, l’une des forces de Nutanix est sa capacité d’innovation et aussi son aptitude à tirer parti des avantages de l’open source dans sa pile technologique. « Nous avons développé une vraie discipline d’intégration de l’open source dans notre plate-forme et nous en tirons parti pour accélérer notre innovation ». Nutanix mènera-t-il des acquisitions pour grossir ? « Nous nous appliquons la règles des 90/10 ; nous pensons qu’au moins 90 % de notre innovation doit être organique. Nous sommes convaincus que les meilleures sociétés n’acquièrent que de petites sociétés en phase de développement ».

Pandey a aussi rappelé que si Nutanix profite aujourd’hui à plein de l’appétit des clients pour l’hyperconvergence, cette dernière n’est pas une fin en soi, mais un moyen d’aider les entreprises à simplifier leur infrastructure et à la transformer pour tirer parti, à terme, des avantages du Cloud hybride.

Au passage, il a indiqué que les services de cloud Xi, annoncé lors du dernier Nutanix .Next, ne seraient pas limités à Google, mais proposés aussi avec d’autres partenaires, opérateurs de cloud ou hébergeurs. Nous souhaitons accroître l’impact de la technologie en la rendant aussi omniprésente que possible et en étendant sa distribution géographique. L’enjeu pour la plate-forme de Nutanix en général « est d’être disponible sur plus de plates-formes, d’avoir plus d’applications certifiées et d’être consommable de multiples façons différentes ». 

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