Les contributeurs Ooo.org adoptent le parti pris de LibreOffice

Une trentaine de contributeurs de la communauté d’OpenOffice.org ont décidé de se ranger derrière le projet LibreOffice de la Document Foundation. Un ralliement qu’ils veulent salvateur pour faire évoluer le projet, estimant que la gouvernance d’Oracle restera inchangée, et donc peu fertile.

Entre OpenOffice.org et LibreOffice, certains contributeurs de la communauté semblent avoir fait leur choix. Quelque 33 contributeurs d’OpenOffice.org ont décidé d’abreuver de leur temps non plus le projet de suite bureautique, aujourd’hui entre les mains d’Oracle, mais celui de la très jeune Document Foundation. Une organisation créée fin septembre avec pour objectif de donner au projet de suite bureautique une indépendance plus Open Source hors du réceptacle Oracle. A la clé, la fondation met à disposition un dérivé d’OpenOffice.org, baptisé LibreOffice.

C’est justement derrière cette application qu’a décidé de se ranger un pan de la communauté de développeurs, invoquant notamment le fait qu’une coopération technique entre les deux projets semblent impossible, au regard du mutisme de la firme de Larry Ellison quant à la gouvernance du projet, déclarent-ils dans une lettre ouverte publiée sur la mailing-list du projet.

“La réponse des signataires de la présente est claire : nous souhaitons que la communauté change et donner au logiciel qui y est développé l’opportunité d’évoluer. Pour cette raison, nous supporterons désormais la Document Foundation et, nous, en tant qu’équipe, nous développerons et mettront en avant LibreOffice. Nous espérons que beaucoup nous rejoignent dans cette décision”, écrivent les 33 signataires.

Il est important de noter que parmi ses signataires, peu sont véritablement impliqué dans les lignes de code pures et dures du projet OpenOffice.org. Seuls 5 créditent cette activité. La majorité ont des missions - également cruciales pour un projet Open Source - de traduction, de documentation et de contrôle de la qualité logicielle tandis que d’autres sont liés au site Internet ou servent de relai et de contact.

Reste une question. L’inflexible Oracle qui, suite à la création de la Document Foundation, avait tout simplement rejeté toute vélléité de coopération, mais également sommé les membres du comité d’OpenOffice (Community Council), présents dans la fondation, de démissionner, pourrait-il revoir sa position ou maintiendra-t-il le cap sur un futur OpenOffice ?

Selon nos confrères Ars Technica, qui citent les chiffres de Cédric Bosdonnat, contributeur à OpenOffice.org pour le compte de Novell, un volume important des contributions au projet LibreOffice serait l’oeuvre de nouveaux contributeurs, tant au niveau des lignes de codes, que de la localisation du logiciel. Quelque 60 nouveaux venus auraient contribué au projet. LibreOffice et Document Foundation semblent donc vouloir faire leur nid indépendamment.

Et l’affaire MySQL devrait jeter un peu plus de l’huile sur le feu. Alors qu’une alternative à la base de données passée dans le giron d’Oracle se construit - via la société de Monty Widenius, Monty Program, et SkySQL, une SSII qui rassemble les ex consultants de Sun - , Oracle a décidé d’augmenter - et de façon considérable - les tarifs du support de MySQL. La communauté devrait apprécier.

Oracle et l’Open Source, un vrai problème culturel, rappelait récemment Erik Sherman, chez nos confrères de bnet.com, qui résume très bien la situation : la firme de Larry Ellison a visiblement mal compris et assimilé la culture de Sun …. et celle de ses clients.

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