NFC : le pôle de compétitivité normand TES cherche la clef pour développer les usages

Pour fêter ses cinq ans, le pôle de compétitivité normand Transactions électroniques sécurisées (TES) a tenu à rappeler qu’il se concentrait sur les usages du sans-contact, avec un fort accent mis sur le multi-services NFC. Un scénario très concret qui doit définitivement installer le pôle sur ce créneau et le positionner pour le Grand Emprunt.

Usages, usages et encore usages. Si on devait retenir un seul mot clé pour résumer les messages véhiculés lors du 5e anniversaire du pôle de compétitivité normand, TES (Transactions électroniques sécurisées), ce serait celui-ci. Le pôle dont la spécialité est le très tendance créneau du sans-contact et des technologies NFC (Near Field Communications - communications en champ proche) doit aujourd’hui passer un cap : donner une concrétisation en matière d’usage aux efforts qu’il a consentis pendant 5 ans - date du très important appel à projet de l’Etat pour la création des pôles de compétitivité -, et aux quelque 88 projets labellisés portés par le pôle.

Pour ce pôle qui a pris le parti-pris de l’usage dès sa création, la tâche n’est pas simple, tant le marché du NFC reste aujourd’hui relativement tremblotant. Une conséquence de l’arrivée tardive des premiers téléphones NFC sur le marché, notamment. Mais également - rappelons le - d’un éco-système très étendu - des constructeurs de puces aux banques, en passant par les opérateurs télécoms et les constructeurs de terminaux. Autant d'acteurs aux intérêts parfois divergents qui doivent s’assoir à la même table de négociations pour créer la chaîne de valeur et les inévitables modèles économiques.

"Mettre les utilisateurs au cœur du système”

Le pôle de compétitivité TES, selon certains de ses administrateurs, est parvenu aujourd’hui à créer cette forme de synergie, notamment en rassemblant quelque 112 membres issus d’institutions gouvernementales, de PME (la majorité, 69), de grands comptes et du monde académique. De leur expérience TES, ils retiennent notamment “une rencontre”. Et cette rencontre, c’est notamment la confrontation entre les différents acteurs de la chaîne du sans-contact, semblent-ils dire unanimement. Etaient ainsi présents des représentants d’Orange Labs, du GIE Cartes bancaires et de l’université ENSI Caen - dont une des spécialités est la monétique.

“On sait aujourd’hui que la technologie marche, on sait comment mettre en place les usages. Reste à mettre les utilisateurs au cœur du système”, explique Jean-Pierre Le Couédic, le nouveau président fraîchement nommé du pôle TES. "Le rôle du pôle pour les années à venir va être d’utiliser l’ensemble des media pour promouvoir les usages. […] Et pour pousser l’adoption, il faut toucher toutes les couches de la population”. En clair,  rapprocher NFC et ses innovations du public pour l’éduquer et favoriser la notion d’acceptation. Cette promotion des usages devra également s’opérer dans “une consolidation et fédération des projets”, commente-t-il. D’autant que la région réalise un audit des 5 pôles de compétitivé régionaux avec, dans le viseur, “la rationalisation financière”, comme l’explique Laurent Beauvais, président de la région Basse-Normandie.

TES poursuivra ainsi des expérimentations localement, avec un fort accent mis sur le NFC multi-services. Exemple de projet mis en avant lors de l’événement, la plate-forme citoyenne multi-services CEV (clés de la Ville), un “passe” qui permet d’accéder aux services municipaux de la ville de Saint-Lô (bibliothèque, piscine, bus, services scolaires, théâtre). Le service est mis en place sur un modèle de carte et est actuellement testé sur un téléphone mobile, commente Cédric Ouvry, un des responsables du projet. CEV repose sur la plate-forme de développement NFC Container, un des projets phares du pôle, initié par France Télécom et labellisé en 2007. “Il s’agit de proposer une plate-forme NFC et d’y greffer des cas d’usages”, explique-t-il. Ici le multi-services aux citoyens. Une illustration des intentions de Jean-Pierre Le Couédic, qui, en bon technicien, explique : “en mode mono-usage, on est déjà dans l’industrialisation, reste à aborder le multi-services. Sur ce point, nous nous concentrerons sur la fourniture d’API [à une multitude de services].” En espérant faire ainsi émerger des usages chez les nombreuses PME du territoire.

“Ne pas avoir peur d’un certain pôle en PACA”

Reste qu’aujourd’hui, alors que le pôle s’est positionné pour concourir dans le cadre Grand Emprun et qu’une ré-évaluation de ses actions est en cours, il lui faut aussi éviter d'entrer dans une logique de rivalités entre territoires. Comme l’illustre parfaitement Alain Espinasse, secrétaire général des affaires régionales, lors d’une cérémonie organisée à la Mairie de Caen : “ Avec le Grand Emprunt, il faut faire attention à ce que les pôles ayant des similitudes ne se marchent pas sur les pieds, mais misent sur la complémentarité.” TES, ce sera à coup sûr les usages. "Le pôle en PACA [comprendre SCS, Solutions Communicantes sécurisées, NDLR] est plus techno”, affirme Jean-Pierre Le Couédic. Et au lieu de se poser en concurrent, il convient de “collaborer avec d’autres territoires pour aller plus rapidement”, comme le soulignait à son tour Philippe Duron, maire de Caen et député du Calvados.

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