Data Liberation Front : Google raconte comment il ne verrouille pas les données utilisateurs

Pour rassurer les utilisateurs quant à l'eventuel verrou du fournisseur, Google crée un mouvement de libéralisation de la donnée, le Data Liberation Front. Son programme : centraliser dans un portail l'ensemble des procédures d'exportations et d'importations des données et fichiers hors ou vers ses services et applications en ligne.

Tout à sa stratégie de rassurer le quidam, tant particulier qu'entreprise, sur les manipulations des données au sein de ses multiples services en lignes, Google a décidé d'ouvrir un portail internet, sobrement baptisé le Data Liberation Front. Objectif du projet : centraliser toutes les informations liées à la migration des données vers et hors des services de la marque. Et ce, sur l'ensemble de la très vaste gamme de produits de Mountain View, du plus commun, comme les Alertes Google, au plus orienté développeur, comme le Google App Engine, l'infrastructure de Cloud Computing. Aujourd'hui, le portail couvre deux-tiers des offres Google.

Le très révolutionnaire portail – de part son interface et son nom inspiré par la Vie de Brian des Monty Python, comme expliqué dans la FAQ – se veut symbole de la transparence du groupe en matière de données.

« Nous avons élaboré ce projet parce que nous voulons que nos utilisateurs restent avec nous parce qu'ils le souhaitent. Comme nous estimons que verrouiller les utilisateurs est un moyen de les garder seulement sur le court terme, nous pensons que le seul moyen de les conserver sur le long terme est de continuer à innover et de rendre nos produits encore meilleurs pour qu'ils choisissent de rester avec nous. Et au-delà, si une personne abandonne un de nos produits aujourd'hui, nous espérons qu'elle sera prête à ré-essayer de nouveau l'une de nos autres offres, dans le futur .»

Dans le détail, Google liste toutes les manipulations à réaliser pour exporter les fichiers (pour les Google Apps par exemple) et les données de ses serveurs avant de les stocker en local sur son disque dur dans des formats standards et ouverts. Il ne s'agit pas ici d'effacer ses propres données des centres de Google - pour en effacer ses traces, par exemples. Mais de bien de dresser un inventaire de toutes les méthodes d'exportations et d'importations de données.

Le site décrit comme exporter ses documents réalisés par le traitement de texte de la marque, Google Document

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depuis Blogger

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Ou plus complexe, le portail dirige encore vers des méthodes de scripting hébergées sur le site Google Code qui permettent de réaliser des exports de données par lots depuis Google App Engine.

La firme « We-are-not-Evil » affirme ses intentions de ne pas nuire aux utilisateurs et compte avec ce projet préserver la confiance en son modèle qui repose sur la monétisation de profils par de la pub. Le modèle Google souffre depuis sa naissance d'une mauvaise image auprès du public et des entreprises quant à la manipulation des données personnelles. A l'heure du Cloud Computing et du modèle d'applications hébergée (de type Saas), les entreprises redoutent elles aussi le sempiternel « lock-in » du fournisseur. C'est en partie ce que cherche à dissiper ici Google. D'autant que cette fermeture est souvent reprochée aux concurrents de Moutain View sur le terrain du Cloud Computing, comme Amazon.

Reste que cela porte aujourd'hui sur le contenu même fourni par les service Google, un document dans Google Document, un flux RSS dans Google Reader, une carte dans Google Maps.

On peut exporter, puis ré-intégrer les serveurs Google. Mais quid des informations liées à l'identité? En ce sens, le Data Portability Project, qui réfléchit à porter l'ensemble des données liées à un profil (tant l'identité que les fichiers associés) pousse l'idée un peu plus loin.

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