Google met un turbo à Python pour accélérer App Engine

Avec Unladen Swallow, Google veut gonfler Python aux stéroïdes et donner à App Engine une place de choix sur le marché des infrastructures de Cloud. Le groupe fait le choix de capitaliser sur ce langage qu'il utilise aussi en interne.

Alors qu'Amazon et Microsoft avancent leur pion sur l'échiquier très convoité des infrastructures de Cloud Computing, Google a décidé de donner un turbo à App Engine, son service d'applications hébergées. Le groupe de Mountain View a entrepris de prendre à bras le corps les problèmes de performances de Python, le langage qui  - pour l'heure - motorise son infrastructure. Et au lien d'ouvrir son système à un énième langage – la rumeur veut que Java soit pourtant sur les rangs – a décidé d'accélérer son rendu.

« Unladen Swallow, le nom du projet, vise ainsi à reprendre le principe du compilateur à la volée (JIT), cher au monde Java », explique Victor Stinner, l'un des contributeurs phares à l'interpréteur Python. L'effet d'accélération vient du fait que le code est interprété au moment même de l'exécution, sans version intermédiaire.
Un bienfait pour Python, un langage ultra-dynamique qui, comme Ruby, a néanmoins la réputation d'être lent, comparé à Java ou C++.

Et Google a mis la barre haut. Le groupe s'est engagé à produire une version de Python qui doit multiplier par 5 le rendu, tout en respectant la compatibilité avec l'existant. « Le projet de Google repose sur la version 2.6.1 qui correspond à la version la plus populaire » , souligne Victor Stinner. Toutes les applications reposant sur cette version fonctionneront de ce fait avec Unladen Swallow. »
Dans un blog, Google a lui même confirmé travailler à conserver la compatibilité pour ne pas réduire les performances.

Google capitalise sur Python

Reste à savoir pourquoi Google a fait le choix de modifier Python et non pas, d'ouvrir App Engine à un langage comme Java. Notre confrère Gigaom, quant à lui, rappelle que la firme de Mountain View serait prêt à supporter Java dans son Cloud, mais le groupe n'a pour l'heure rien confirmé.
Pour Victor Stinner, Google capitalise tout simplement sur un langage dans lequel il a beaucoup investi. Outre le recrutement de l'inventeur du langage, Guido van Rossum, le groupe a fait reposer une partie de son système interne sur Python. « Si le langage va ainsi 5 fois plus vite, ce sont les services Google qui iront aussi 5 fois plus vite » explique Victor Stinner.

Enfin, si Google souligne qu'il ne s'agit que d'une modification et non d'un fork [projet ayant une même source mais dont les évolutions ne sont pas connectées, NDLR], rien ne dit pour l'heure si le projet sera, ou non, reversé à la communauté Python, Victor Stinner n'ayant rien constaté encore sur les listes de diffusion. « Mais le projet ne fait que démarrer et leur feuille de route est fixée sur minimum 12 mois », dit-il confiant. Et de conclure : « Si le projet aboutit, et que les développements de Google sont intégrés dans Python, le langage pourrait bien écraser PHP et Perl ».

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