Emploi : 5 % des informaticiens au chômage dès le mois de juin ?

Le nombre de chômeurs est toujours en augmentation et les perspectives ne sont pas bonnes. Si la Dares ne publie plus de chiffres sectoriels, les tendances demeurent et rien n’indique que les informaticiens – plutôt plus touchés depuis le début de la crise – soient désormais protégés. Selon notre décompte, la barre des 5 % d'informaticiens au chômage pourrait être franchie en juin.

Nouvelle croissance du nombre de demandeurs d’emploi en février. Ceux-ci sont désormais à 2 448 200 dans l'Hexagone. Et parmi eux… impossible de dénombrer le nombre de chômeurs informaticiens supplémentaires pour le second mois consécutif. Si les tableaux de bord de l’emploi proposés par la Dares sont plus clairs qu’auparavant, l’absence de classification par code Rome - qui permettait jusqu’en janvier un détail par métier – empêche de savoir combien d’informaticiens sont désormais concernés. Interrogée le mois dernier Manifestement, un mois n'a pas suffi... sur cette disparition statistique, la Dares nous indiquait alors vouloir tout mettre "en œuvre pour que cette série soit à nouveau accessible en ligne", sans toutefois s'engager sur "le délai que cela prendra".

Reste donc à tenter de reconstituer les chiffres pour dégager une tendance. Entre décembre et janvier, la croissance du nombre d’informaticiens demandeurs d’emploi était de 4,7 %, pour atteindre 21 821 chômeurs au 31 janvier. Dans le même temps, le nombre de chômeurs recensés tous secteurs confondus (catégorie A, en recherche active, disponibles, sans emploi) augmentait de 4,2 % pour atteindre 2 304 900. La croissance du chômage dans la profession était donc supérieure de 20 % à la croissance moyenne toutes catégories confondues.

4,7 % des informaticiens déjà chômeurs

En prolongeant cette tendance - l'hypothèse que nous avons retenue -, la croissance du chômage chez les informaticiens tels que le Pôle emploi les recensait jusqu’en janvier se serait établi à 4,2 % en février et à 3,2 % le mois suivant pour atteindre au 31 mars 2009 le nombre de 23 454 demandeurs d’emploi. Soit 4,7 % d’une population estimée en France à 500 000 informaticiens. A ce rythme, la barre des 5 % de la profession sans emploi pourrait être passée au mois de juin.

Et le plus dur est certainement devant nous. Le récent échec des négociations entre les syndicats et le Syntec sur la mise en place d’un système de chômage partiel pour les SSII pourrait pousser certains acteurs à procéder à des licenciements massifs. Les périodes d’intercontrats sont en train de s’allonger dangereusement pour des directions générales de SSII soucieuses de maintenir leur marge alors que les revenus devraient baisser en 2009. Si la soupape du chômage partiel - manière de faire supporter temporairement à l’Unedic et à la collectivité un coût d’intercontrat prohibitif - n’est pas déclenchée, l’arbitrage se fera entre deux coûts : celui de l’intercontrat et celui des restructurations. Plus la perspective d’une sortie de crise rapide s’éloigne, plus la seconde hypothèse devient probable. Officiellement, aucune amélioration n’est attendue avant 2010. Et la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a d’ores et déjà prévenu qu’entre la reprise et la décrue du nombre de demandeurs d’emploi, plusieurs trimestres s’écouleraient.

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