Microsoft attaque Barnes & Noble et ses fournisseurs pour violation de brevets dans Android

Microsoft décide de monter d’un cran son combat contre Android, et traine le bouquiniste Barnes & Noble devant les tribunaux pour avoir violé certains de ses brevets dans son e-reader Nook. Après HTC et Amazon, Redmond poursuit sa croisade et compte rallier également les constructeurs asiatiques, partenaires du bouquiniste, à son modèle de licence.

Microsoft est puissant et peut taper sur tout ce qui est fait d’Android. C’est un peu le sentiment que l’on a à la décision du géant de Redmond de poursuivre Barnes & Noble, Inventec et Foxconn pour violation de brevets. Contrairement aux sempiternels procès pour violation de propriété intellectuelle aux Etats-Unis, entre deux éditeurs ou constructeurs de solutions technologiques, Microsoft attaque aujourd’hui un bouquiniste, et ses constructeurs de composants électroniques, pour un lecteur numérique (e-reader) sous Android, baptisé Nook ainsi que pour une tablette tactile commercialisée sous le marque du bouquiniste.

Selon Microsoft, la plainte porte sur des brevets définissant “un pan de fonctionnalités embarquées dans les terminaux Android qui sont essentiels à l’expérience utilisateur” et couvriraient plus concrètement des méthodes “naturelles” d’interaction avec le terminal, entre des documents ou des livres électroniques ainsi que des mécanismes de navigation rapide sur Internet, souligne Redmond dans un communiqué.

Selon le blog Foss Patents, animé par Florian Mueller, spécialiste des brevets logiciels, le procès intenté par Microsoft porterait sur cinq brevets, dont un déjà brandi contre Motorola dans le cadre d’un autre procès pour violation de propriété intellectuelle d’Android.  Microsoft rappelle par ailleurs dans son communiqué que d’autres constructeurs et éditeurs, comme HTC ou encore Amazon.com - un concurrent de Barnes & Noble -, ont signé des accords de licence avec Redmond pour mettre un terme à de tels litiges. Motorola Mobility (la branche grand public du constructeur depuis la cession des activités) n’a toujours pas trouvé de terrain d’entente avec Microsoft. Barnes & Noble, selon lui, a toujours refusé, de signer un accord de licence avec Redmond, malgré une année de négociation, explique Hector Gutierrez, vice président et responsable des affaires juridiques de Microsoft dans le même communiqué.

Florian Mueller note par ailleurs que si la cour du district de Washington - en charge du procès contre le bouquiniste - reconnait qu’Android viole ces 5 brevets, Microsoft pourrait bien les agiter au nez et à la barbe de Motorola et s’en servir comme d’un énième élément dans le cadre de leur procès.

Rappelons également qu’Android repose sur un noyau Linux. Or, Microsoft a toujours revendiqué la paternité de certains brevets contenus dans Linux, sans jamais porté l’affaire devant les tribunaux, toutefois.

Créer un antécédent pour l’écosystème Android

Si le verdict donnait raison à Microsoft, les conséquences pour Inventec et Foxconn pourraient être considérables, souligne Florian Muller. “Si Microsoft l’emportait et obtenait une injonction (et / ou une interdiction d’importation) contre ces entreprises, ils seraient alors interdits de commercialiser tous autres produits Android  violant les mêmes brevets à moins d’un accord de licence pour un produit donné”, commente-t-il tout en ajoutant que Foxconn construit des terminaux Android pour Acer, Asus, Dell, Samsung et Sony Ericsson.

En brandissant son arme de la violation de brevets, Microsoft essaie notamment de contrer la montée en puissance d’Android sur le marché de la mobilité. Un segment où Microsoft tente actuellement de combler son retard avec Windows Phone 7 et à grand coup d’alliance, comme c’est la cas avec Nokia. Selon le baromètre Statcounter, Android, en constante progression avait dépassé le Blackberry en février 2011 sur le marché mondial des OS mobiles, s’accaparant la 3e place avec 15,16% de parts de marché. Derrière iOS (24,56%) occupe la 2e place et Symbian, toujours n°1, avec 30,66%.

Ce n’est pas le premier procès qui place Android au coeur d’une affaire de violation de brevets. Oracle a également entamé des poursuites contre Google, qui a initié Android, accusant ce dernier d’avoir intégré des technologies Java dans son OS mobile sans autorisation. Plus tard, il avait été rapporté que Google avait copié 43 fichiers Java dans son Android.

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