Cloud en temps de crise : il y aura bien des datacenters derrière Azure

Semaine agitée pour ceux qui – chez Microsoft – sont en charge de déployer les centres de données monstres annoncés depuis un an par l’éditeur. La communication financière les avait quasiment estampillé « facultatifs ». Mais le lancement en fanfare de Windows Azure les a rendus indispensables. Les monstres prévus sortiront donc bien de terre.

Le nuage de Microsoft, baptisé Azure, reposera bien sur une infrastructure ambitieuse. Si les annonces de la semaine passée, liée aux économies envisagées dans le cadre de la crise, évoquaient des coupes dans les programmes de déploiement de datacenters, leur nombre va tout de même être multiplié par 15 au cours des 5 prochaines années. Selon nos confrères de Computerworld, c’est en tout cas le programme que s’est fixé Benjamin Ravani, patron de Global Foundation Services chez Microsoft, qui s’exprimait dans l’une des sessions techniques organisées dans le cadre de la PDC 2008, qui se tient ces jours-ci à Los Angeles.

De quoi donner de la consistance à l’outil d’administration d’infrastructure de cloud computing concocté par Redmond et destiné tant à recevoir les couches applicatives online pour entreprise de l’éditeur qu’à accueillir les développements de services en ligne de ses partenaires.

Pour Microsoft, l’enjeu est donc autant de séduire par son savoir faire en matière d’administration ou d’environnement de développement que de devenir un énorme opérateur d’infrastructure face aux puissances de calcul que sont en train de constituer Amazon, Google, voire Salesforce.com. Face à EC2 d’Amazon, AppEngine de Google ou Force.com de SalesForce, Azure n’arrive pas franchement en avance en tant que grand environnement d’administration et de déploiement de services en ligne. Et Microsoft se doit donc de mettre les bouchées doubles pour ne pas se retrouver encore à la traîne. Alors même que son incompréhension initiale du phénomène en fait un acteur parmi d’autres sur le Web, loin de son leadership sur nombre de couches logicielles dans les architectures clients/serveurs.

[sur la stratégies des différents acteurs en matière d’informatique en nuage, consultez notre dossier sur le cloud computing]

Un déploiement de fermes au forceps

Depuis septembre 2007, Microsoft a ainsi annoncé la construction de cinq datacenters, dont deux énormes à Chicago et Des Moines, dans l’Iowa. Le coût de ce dernier – annoncé en août – serait de 500 millions de dollars. Il n’y a guère qu’IBM pour rivaliser dans ce gigantisme.

Et il faudra bien ça pour supporter l’offre que Microsoft promet de proposer pour son propre compte, via sa stratégie S+S, le Saas maison. Aujourd‘hui, le cœur du online estampillé Microsoft bat du côté grand public et de Windows Live Messenger avec 450 millions d'utilisateurs revendiqués pour 8,3 milliards de messages échangés au quotidien, selon Benjamin Ravani.

Mais la liste des applications attendues, notamment pour les entreprises, est longue. Dynamics CRM est déjà proposé sous cette forme aux Etats-Unis depuis fin avril et l’offre européenne est censée démarrer dans les mois qui viennent. En juin dernier, Ray Ozzie – architecte en chef chantre de cette bascule vers le Saas – lançait Online Services, suite orientée communication et collaboration. Aujourd’hui, outre la couche administration de l’infrastructure que représente Azure, c’est au tour d’Office, la suite bureautique aux marges faramineuses de l’éditeur, d’être à son tour proposée… dans une version Web cependant très allégée. Et 2009 devrait être encore plus riche en annonces.

De quoi affirmer les ambitions de Microsoft, des ambitions qui dépendent cruellement des ses investissements dans les datacenters. Là où la communication aux actionnaires avait laissé penser que ces déploiements onéreux pourraient devenir moins stratégiques en période de vaches maigres.

[sur la stratégie Saas de Microsoft, consultez notre dossier sur le cloud computing]

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