Salaires IT : après le statu quo, une légère hausse possible et ciblée en 2012

Sauf exceptions, et en dépit d'une reprise de l'embauche et du turnover, les salaires des informaticiens n'ont guère progressé en 2011. Entre autres suivis barométriques, celui des salaires de l'intérim laisse entrevoir une légère révision à la hausse en 2012.

Au mieux, 5% de plus. C'est l'évolution des salaires que peuvent espérer les informaticiens en 2012 à en croire les taux horaires pratiqués sur le marché de l'intérim en ce début d'année. Ce sera toutefois un peu plus généreux qu'en 2011, année de stagnation. « De zéro à 2% de hausse par rapport à 2010, tous profils confondus », précise David Gallot, senior manager de Walters People, société dédiée à l'intérim expert. D'après le suivi des salaires pratiqué par ce cabinet, concernant les juniors expérimentés (jusqu'à cinq ans d'expérience), 2012 s'annonce en effet sous le signe d'une « légère hausse maîtrisée ».

« L'intérim en informatique est un marché d'impulsion, dirigé par les cycles d'évolution des technologies », explique ce consultant. Ainsi, pour les profils concernés par les courants technologiques en phase ascendante, comme le cloud computing, encore et toujours les développements Java, J2E, .Net ou PHP, la tendance se confirme, avec une progression pouvant atteindre +5% entre les salaires pratiqués en 2011 et ceux observés au premier trimestre 2012. Soit environ 1000 euros de plus sur l'année (salaire brut, à l'exclusion de toute prime), ou un taux horaire (l'indicateur de base de l'intérim) progressant d'un euro pour la plupart des profils (voir tableau 1 ci-dessous).

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« Pour les chefs de projet techniques, spécialistes des technologies en vogue ou certains consultants fonctionnels positionnés sur les projets en plein essor comme les applicatifs pour smartphones par exemple, la hausse peut aller jusqu'à 10%», ajoute David Gallot. Et ce, d'autant plus qu'en dépit de la reprise de l'embauche et malgré une plus forte volatilité des candidats ("qui n'ont plus hésité à se montrer opportunistes"), l'an dernier, les salaires sont restés stables. Il en est de même pour la cote des spécialistes ERP, toujours recherchés, surtout s'ils présentent une double compétence technique et fonctionnelle. Autre atout de poids, selon l'enquête Walters People, l'aisance linguistique. « Un technicien parlant anglais couramment a pu toucher 10% de plus que la moyenne du marché ».

Au second semestre 2012 pour les permanents

Qu'en déduire pour les informaticiens en postes permanents (hors intérim) ? Un coup d'oeil sur les barèmes pratiqués cette fois pour les cadres confirmés (plus de cinq ans d'expérience) (enquête internationale du groupe Robert Walters) montre une continuité totale entre 2011 et 2012. Même fourchette de salaire d'une année à l'autre, quel que soit le poste. Même situation conjoncturelle ou presque. Selon l'analyse de ce cabinet de recrutement, l'externalisation poussée de ces dernières années amène les employeurs à rechercher des professionnels capables d'assurer leur rôle d'informaticien avec une perspective stratégique et/ou sous l'angle de la réduction des coûts. Ce qui profite à ceux qui arguent d'une « valeur ajoutée fonctionnelle » au delà des compétences techniques indispensables à l'exercice de leur métier. Les niveaux de salaire des profils expérimentés (8 à 15 ans d'expérience) en témoignent (voir tableau 2 ci-dessous). Mais sans surenchère visible toutefois. Ni en 2011, ni au premier trimestre 2012. En sera-t-il de même tout au long de 2012 ?

« Par rapport au marché de l'intérim, considéré comme précurseur du point de vue des évolutions de salaire, du fait qu'il suit quasi-immédiatement les tendances technologiques et les courants porteurs de projets, l'embauche à des postes permanents a un cycle d'adaptation un peu plus long à ces mêmes tendances », commente David Gallot. D'où un décalage dans l'évolution des salaires « généralement de l'ordre de six mois ». Au final, il est vraisemblable que la « hausse maîtrisée » des rémunérations (de 5%, voire10% selon les profils) concerne également les informaticiens recherchés et embauchés en CDD, mais pas avant le second semestre 2012.

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A consulter également :

-l'enquête salaires du cabinet de recrutement Hays (division Hays IT Services) à consulter ici ;

-les fiches de salaires de l'Apec (les relevés datent de 2008), sachant qu'en 2009-2010, déjà, les évolutions de salaire à l'embauche et en poste, ont été très modérées (étude salaires Apec publiée en septembre 2011, d'après enquête menée au premier trimestre 2011).

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