Pour Syntec, les logiciels et services vont résister en 2009

De 2 à 4 % de croissance au premier semestre 2009, contre 6 % en 2008. Pour Syntec Informatique, l'impact de la crise sur l'investissement en logiciels et services est réel, mais les dépenses des entreprises et administrations vont continuer de croître. Grâce à la solidité d'activités comme l'infogérance ou de secteurs comme le public.

Sans réelle surprise, compte tenu de ses déclarations depuis le début de la crise financière à la mi-septembre, Syntec Informatique prévoit une résistance du marché des logiciels et services. Après une progression de 6 % en 2008, la chambre patronale des SSII et éditeurs s'attend à une croissance plus modérée, comprise entre 2 et 4 % au premier semestre 2009. Hypothèse qualifiée de "prudente", par l'organisation.

Au-delà, Syntec Informatique dit manquer de visibilité pour émettre des prévisions. Si elles se limitent à la première moitié de l'année, les prévisions du syndicat patronal rejoignent toutefois la tendance dessinée il y a quelques jours par le cabinet Pierre Audoin Consultants, qui s'attend lui à une progression du marché des logiciels et services de 3 à 4 % en 2009.

Coup de froid sur le quatrième trimestre

"A ce jour, le ralentissement est perceptible mais l'activité reste bonne, note Jean Mounet, le président de Syntec Informatique. On a revalidé nos prévisions avec nos adhérents après de le krach de la mi-septembre. Ce qui a changé des choses." Et ce changement se ressent dès le quatrième trimestre 2008. En effet, lors de sa conférence de mars, le syndicat patronal prévoyait une progression du marché comprise entre 5 et 7 %. Tout en reconnaissant avoir minoré ses prévisions pour 2008 et en se disant confiant sur la capacité de ses membres a tutoyer, voire dépasser la barre haute de la fourchette. Le fait que Syntec Informatique ramène cette prévision sur 2008 à 6 % montre que le freinage sera net au quatrième trimestre de l'année. Le moral des dirigeants des SSII et éditeurs, mesuré par Syntec Informatique et le cabinet IDC, reste toutefois positif (au-dessus de 100), même s'il s'affiche en recul de 8 points, au niveau d'août 2006.

Banque : un trou d'un an, peut-être moins

Face à ce retournement de tendance - après une année 2008 où tous les segments progressent de façon assez homogène -, certaines activités apparaissent mieux profilées pour résister, voire bénéficier du ralentissement. "L'infogérance (d'infrastructures et applicatives, ndlr) va profiter de la crise, note Romain Hugot, le président de la commission économie-marché de Syntec Informatique. D'autant que la France affiche un retard dans l'adoption de cette solution par rapport à ses voisins. En revanche, le conseil et l'assistance technique seront au mieux stables". La situation dans l'édition s'annonce aussi contrastée, prévient Syntec. Avec une progression des investissements dans le décisionnel, la gestion de la relation client, la gestion documentaire, notamment. "Les entreprises font des arbitrages en faveur de tout ce qui sert au pilotage", commente Romain Hugot.

Par secteur d'activité, Syntec Informatique note sans surprise la dégradation de l'activité dans la banque. "Nous pensons que ce n'est qu'un délai peut-être d'un an, voire moins. La conformité réglementaire et la rationalisation des systèmes, qui sont les moteurs de l'investissement dans ce secteur, vont reprendre le dessus", dit Romain Hugot. A l'inverse, l'organisation met en exergue l'accélération des investissements dans le secteur public. "Je n'ai jamais vu auant d'appels d'offres publics des grandes administration qu'en ce mois de novembre 2008", relève Jean Mounet.

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