Le chômage augmente encore, les informaticiens ont tout à craindre

Les chiffres sont de moindre ampleur mais la tendance demeure : le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter dans l’Hexagone. Selon nos projections, plus de 4,8 % des 500 000 informaticiens sont désormais concernés. Les SSII tentent de conserver leurs effectifs mais les amortisseurs n’auront qu’un temps et la rentrée de septembre risque d’être difficile.

Encore un mois noir pour l’emploi en France en avril 2009. Même si la tendance est au ralentissement des pertes d’emploi, le nombre de chômeurs continue de croître selon la Dares, avec 58 500 demandeurs d’emploi supplémentaires (+2,4 %). Ce qui porte le total à plus de 2,5 millions d'inscrits en catégorie A. Du côté des informaticiens, il est toujours impossible d’avoir un décompte précis. Depuis le mois de février et le changement de ses règles de publication, la Dares se refuse en effet à publier des chiffres par type de poste, sur la base de la nomenclature ROME utilisée de longue date par l’ANPE, désormais fondue dans le Pôle Emploi. Mais si l’on s’en tient à la tendance observée depuis plusieurs mois, et notamment au mois de janvier – le pire de tous, avec plus de 100 000 demandeurs d’emploi supplémentaires –, il est possible d’avoir une estimation du nombre d’informaticiens supplémentaires concernés.

Entre décembre et janvier, la croissance du nombre d’informaticiens demandeurs d’emploi était de 4,7 %, pour atteindre 21 821 chômeurs au 31 janvier. Dans le même temps, le nombre de chômeurs recensés tous secteurs confondus (catégorie A, en recherche active, disponibles, sans emploi) augmentait de 4,2 % pour atteindre 2 304 900. La croissance du chômage dans la profession était donc supérieure de 20 % à la croissance moyenne toutes catégories confondues.

Vers les 5 % de la profession sans emploi

En prolongeant cette tendance - l'hypothèse que nous avons retenue -, la croissance du chômage chez les informaticiens tels que le Pôle emploi les recensait jusqu’en janvier se serait établie à 3,2 % en mars et donc à 2,9 % le mois suivant pour atteindre au 30 avril les 24 129 chômeurs. La barre des 5 % de la profession sans emploi n’est donc plus très loin, alors même qu’il y a quelques trimestres seulement, la tendance était plutôt à la tension sur les recrutements. Les mois à venir seront donc cruciaux.

Les tensions se font de plus en plus vives sur l’intercontrat, qui augmente. Les SSII cherchent pour l’instant officiellement des issues leur permettant de conserver leurs marges sans licencier. Les dernières années les ont vu confrontées à une guerre des profils rendant les recrutements onéreux. Certaines que la reprise pointera bien le bout de son nez, elles souhaitent avant tout conserver leurs compétences. Mais pas au prix d’une réduction de leur marge. Jusqu’à présent, elles ont joué la carte institutionnelle en tentant de négocier un accès au chômage partiel. En vain. Quelques-unes tentent d’impliquer les salariés en proposant des congés sans solde… rémunérés ! Mais, globalement, il sera certainement difficile pour le secteur d’attendre une reprise des projets et des investissements côté DSI au-delà de l’automne. Sachant que les amortisseurs auront joué tout au long du printemps, il se pourrait que la rentrée soit donc très dure pour les informaticiens.

D’un autre côté, l’Unedic se veut rassurant. N’évoquant certes que le contexte général, son président, Geoffroy Roux de Bézieux, s’exprimait aujourd’hui sur BFM et a prédit un mois de mai avec un chômage toujours important, mais une décrue possible dès les mois de juin ou juillet. Sur l’année, le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues pourrait augmenter de plus de 640 000 personnes.

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              Source : STMT-DARES, ANPE, LeMagIT

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