Crise : Syntec Informatique continue à se vouloir rassurant

Le syndicat des SSII et des éditeurs des logiciels croit toujours que ses membres connaîtront la croissance au premier semestre. Mais pointe le manque de visibilité dont souffre la profession sur l'ensemble de l'année.

Malgré les mauvaises nouvelles qui s'accumulent, avec notamment les charrettes que connaît l'industrie du PC, le syndicat français des SSII et éditeurs, le Syntec Informatique, continue à se vouloir rassurant. "La crise de 2009 n'a rien à voir avec celle de 2002", a martelé le président de l'organisation, Jean Mounet, lors de ses voeux à la presse ce matin. Avant de détailler les facteurs de résistance qui devraient permettre à l'IT de sortir moins éprouvée de cette crise que de celle qui a suivi l'explosion de la bulle Internet : "contrairement à 2002, il n'y pas eu de surinvestissement dans les technologies. On constate même plutôt un sous-investissement notamment dans les moyennes entreprises. D'autre part, les SSII se sont profondément transformées depuis 10 ans : la part de leur activité récurrente dépasse aujourd'hui les 50 %, contre environ 25 % il y a une décennie. Enfin, l'informatique a pris, dans les organisations, une importance qu'elle n'avait pas lors de la crise précédente."

Intercontrat : une remontée "légère"

Autant de raisons - déjà connues - qui poussent le Syntec à s'accrocher à la prévision donnée en novembre dernier, soit une croissance du secteur allant de 2 à 4 % au premier semestre. Même si Jean Mounet y apporte une nuance : "nous aurons une croissance faible au premier semestre. Ma perception personnelle, c'est que nous serons dans la fourchette que nous avons donnée."

Si le Syntec insiste sur les facteurs de résistance, il reconnaît les difficultés traversées par des secteurs comme l'automobile, des métiers comme l'assistance technique ou le conseil. "Mais l'outsourcing se porte bien, et devrait connaître une croissance allant de 5 à 10 %", plaide Jean Mounet. Qui reconnaît tout de même une "légère remontée" du taux d'intercontrats, "mais nous partions d'un niveau plancher en 2008", ajoute le président du syndicat professionnel. Cette vision d'un repli en bon ordre - sans explosion des intercontrats - a été confirmée peu ou prou par les représentants des SSII présents lors de cette conférence.

Corrélation avec le PIB : une exception

Mais, selon Brice Thebaud, analyste financier chez Aurel BGC, il s'agit là surtout de préparer le marché à un retournement : "historiquement, le marché IT a toujours été corrélé au PIB, en accentuant les tendances de ce dernier. Je ne vois pas pourquoi il en serait, cette fois, autrement." Une corrélation qui se vérifie sur de longues périodes comme le montre d'ailleurs le graphique ci-dessous provenant de.... Syntec Informatique.

Dans une étude récente, Brice Thebaud prévoyait une baisse de 5,7 % de la dépense IT dans le monde en 2009, et une nouvelle érosion de 1,3 % en 2010, hors dépenses du secteur public.

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