L'Open Cloud Consortium avance sur un nuage plus Open Source et standardisé

Alors que le mot d'ordre de l'IT tourne autour du Cloud Computing, l'Open Cloud Consortium prône l'interopérabilité des nuages et de ses services pour en augmenter les performances. Il place l'Open Source et les standards au coeur de sa stratégie.

Si tout est affaire de nuage dans l'industrie informatique, de décloisonnement des données, de distribution de l'infrastructure, rien ne garantit pour l'heure une interopérabilité entre toutes les offres Cloud. C'est notamment pour cette raison que mi-2008, le projet Open Cloud Consortium a décidé d'apporter une dimension Open Source dans un discours marketing très huilé autour du sacro-saint nuage. Son objectif : d'abord travailler à améliorer les performances et la fiabilité du modèle, mais également – et surtout – pousser à l'usage de l'Open Source et du respect des standards dans un monde qui pourrait tomber dans « l'emprisonnement » d'un éditeur ou d'un unique centre de calcul.

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Le consortium, une initiative qui compte parmi ses membres pour l'heure essentiellement des universités américaines (celle de l' Illinois à Chicago, Northwestern University, Johns Hopkins University, University of Chicago et Calit2 - California Institute for Telecommunications and Information Technology) vise à jeter les premières briques d'un framework standard et Open Source pour que l'utilisateur puisse « switcher » d'un nuage à l'autre, sans perte de données, de performance et en toute transparence. Passer d'un Salesforce – et de l'ensemble de son écosystème de développement et de place de marché – à un centre de calcul Amazon, par exemple, sans qu'il soit nécessaire de redévelopper from scratch le mécanisme de consommation de service propre au modèle Cloud. Voler d'un centre de calcul à un autre, d'un réseau étendu à un autre, sans perte de performance, malgré de fortes distances.
Autrement dit, alors qu'un premier pas vers l'interopérabilité se réalise en standardisant la structure des données, l'Open Cloud Consortium, lui, passe au niveau de l'infrastructure et des services. Ce qui explique notamment pourquoi Cisco, l'équipementier réseau n°1, est la première entreprise privée à rejoindre le projet en tant que membre.

Un nuage tout Open Source

Dans le détail, l'Open Cloud Consortium travaille au développement de plusieurs briques logicielles. Un nuage haute performance baptisée Sector, une application cloud de gestion des données, des algorithmes visant à sécuriser les transactions financières réalisées dans le nuage et enfin des applications pour les scientifiques. Le consortium confirme qu'elles seront placées sous une licence Open Source.
Une plateforme d'essai, le Open Cloud Testbed, forme le show-room du consortium en mettant en application les expérimentations et les développements. Outre Sector, ce puissant Cloud s'adosse notamment à Hadoop de la fondation Apache, qui compile une série de bibliothèques Java pour le développement de systèmes de fichiers distribués étendus. Puis devrait bientôt intégrer Thrift, un framework de développement de services multi-langages (C++, Java, Python, PHP, et Ruby) développé par Facebook, comme l'indique le site du consortium.
Ce prototype relie pour l'heure quatre points par une connexion 10 Gigabit Ethernet : deux à Chicago, un à Baltimore (Johns Hopkins University) et un autre à Calit2 à La Jolla.

Très logiquement, le consortium entend proposer l'ensemble des développements pour la création de benchmark dédiés au Cloud Computing. Un volet performance, traçabilité des services, niveau de la qualité de service qui fait encore défaut dans ce monde distribué. Un segment dans lequel IBM s'est récemment engouffré en ajoutant à sa division Service une offre de support et de certification pour le Cloud.

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