EMC poursuit ses travaux dans la Flash et dévoile ses nouvelles baies 100%Flash

EMC poursuit ses travaux autour du stockage à base de mémoire Flash. À l’occasion de VMworld, la société a annoncé la mise à jour du logiciel de ses cartes Flash VFCache et levé le voile sur les baies de stockage 100 % Flash issues du rachat d’ExtremeIO. Lancement attendu au début 2013.

EMC a profité du salon VMworld qui s'est achevé la semaine dernière pour lever un peu plus le voile sur ses solutions de stockage à base de mémoire Flash NAND, à commencer par la présentation de la version 1.5 de sa solution de cache VFCache. Pour la première fois, la firme en a aussi dit un peu plus sur l'architecture et les performances de ses futures baies de stockage 100% Flash, attendues pour le début 2013.

VFCache désormais compatible vMotion et disponible sur les serveurs lames Cisco UCS

EMC VFCache 1.5 ne révolutionnera pas la planète des cartes Flash PCIe, mais apporte des améliorations bienvenues comme le support embarqué de la déduplication de données pour les données en cache, le support de VMware vMotion – une fonction déjà supportée par la solution de NetApp combinant son logiciel Flash Accel et les cartes de Fusion-io, ainsi que par ce même Fusion-io avec son logiciel ioTurbine -, et le support de multiples cartes dans un même serveur. Une autre nouveauté est le support de la version haut de gamme des cartes Flash PCIe Micron – une carte à base de Flash SLC de 700 Go – et celui des cartes PCIe mezzanine LSI Nytro WarpDrive, utilisées notamment par les lames Cisco UCS B-series. Le support des cartes mezzanine LSI pourrait ouvrir la voie à des vBlock ou à des systèmes convergés vSpex embarquant des cartes PCIe. Il est à noter qu’EMC a utilisé l’algorithme de déduplication inline d’Avamar dans son logiciel embarqué VFCache, mais que l’efficacité attendue n’est pas aussi grande que sur des données de sauvegarde. Selon EMC, le gain sera d’environ 20 % contre 90 voire 95 % sur des données de sauvegarde. Enfin, signalons que VFCache supporte désormais officiellement les baies NetApp et IBM, en plus des baies EMC.

Si EMC peut se féliciter d’avoir été le premier grand constructeur de systèmes de stockage à s’intéresser aux cartes Flash PCIe, il n’est aujourd’hui plus le seul sur un marché qui reste encore largement confidentiel et dont on perçoit encore mal l’avenir. EMC, comme NetApp, ont ainsi fait le pari d’utiliser les cartes Flash PCIe comme un étage de cache vers leurs baies de stockage, quand la plupart des utilisateurs de ces cartes ont plutôt tendance à les utiliser comme un stockage local à haute performance. En limitant ces dispositifs au rôle de cache, les deux constructeurs courent le risque d’avoir du mal à expliquer leur rôle lorsqu’ils produiront des baies 100 % Flash à même de garantir des latences inférieures à la milliseconde, surtout au vu du prix de ces équipements.

Avec les baies 100% d'ExtremeIO, EMC promet plus d'un million d'IOPS avec des latences inférieures à la milliseconde

VFCache n’est toutefois que le premier étage d’une fusée Flash plus complète chez EMC. Au printemps 2012, le constructeur a racheté la start-up israélienne ExtremeIO, afin de mettre la main sur ses développements en matière de baies de stockage 100 % Flash.

Le résultat est pour l’instant connu sous le nom de code Project X. Selon EMC, il s’agit d’une baie 100 % Flash (basée sur de la Flash eMLC) capable de délivrer des performances supérieures à 1 million d’IOPS en lecture aléatoire tout en dédupliquant les données à la volée…

 extremeio1
Chaque noeud dispose d'une bande passante
et d'une puissance très élevées

Chaque nœud d’un cluster ExtremeIO – baptisé X-Brick- est un serveur équipé de deux puces Xeon hexacoeur « WestMere » et se présente dans un boîtier au format 4U disposant de multiples disques SSD de 400 Go pour un total de 10 To de Flash (7 To utiles). Chaque nœud dispose de 4 ports FC 8Gbit et de 4 ports 10Gigabit Ethernet pour l’accès iSCSI et participe de façon active au cluster. Tous les nœuds sont ainsi à même de traiter simultanément des entrées/sorties vers l’ensemble des volumes (il n’y a pas de notions de propriété de LUN comme avec les baies VNX, même si cette aspect devrait évoluer dans les baies unifiées d’EMC).

La baie gère l’ensemble des données sous la forme de blocs de 4 Ko, dont l’assemblage produit des volumes, des LUNs, des images d’instantanés. Un même bloc peut ainsi être présent logiquement dans plusieurs volumes. Chaque bloc est « hashé » lors de son entrée dans le système. Ce hash permet de le positionner de façon unique dans l’un des nœuds composant la baie et au passage, d’assurer une distribution aussi uniforme que possible des blocs entre les nœuds. Le hash ainsi calculé sert aussi de base aux opérations de déduplication en ligne. De ce point de vue, le design d’ExtremeIO ressemble à celui d’autres start-ups du monde Flash telles que Pure Storage, SolidFire ou Tintri (même si ce dernier ne supporte pas le mode cluster). Il permet d’optimiser les données de façon à minimiser les écritures sur la Flash mais aussi à réduire le coût de stockage par Gigaoctet. C’est ainsi en utilisant la déduplication en ligne que les start-ups de la Flash promettent des prix au Go similaires voire inférieurs à ceux des baies de disques des grands constructeurs.

 extremeio2
Dans un premier temps, EMC promet des
clusters à 8 noeuds avec une linéarité parfaite
des performances.

Dans un premier temps, EMC devrait supporter des clusters à 8 nœuds tout en garantissant des latences inférieures à la milliseconde. Cette performance sera garantie même en cas de snapshot ou de création de clones. En fait, selon le constructeur, un cluster ExtremeIO pourra supporter plus de 400 000 IOPS en environnement hautement transactionnel avec une latence de 500 à 600 microsecondes par transaction. Autant dire qu’à un tel niveau de performance, le débat sur le tiering de données dans la baie pour optimiser les performances des données les plus sensibles ne se pose plus – le débat sur un tiering externe fourni par un contrôleur de virtualisation reste en revanche plus que jamais d’actualité.

Pour approfondir sur DevOps et Agilité

Close