EMC et Cisco en dévoilent un peu plus sur l'offre Vblock

A l'occasion de l'officialisation de leur co-entreprise, Acadia, Cisco et EMC ont dévoilé la gamme Vblock, une gamme de solutions serveurs, réseau et stockage intégrées et prêtes à l'emploi, pour la conception d'architectures de datacenter virtualisées. LeMagIT revient sur les détails dévoilés par les deux constructeurs.

L'annonce officielle hier par EMC et Cisco de la création d'Acadia, la co-entreprise qui aura pour mission la commercialisation de leur offre conjointe pour les datacenters virtualisés et les infrastructures de nuage privatives, a aussi été l'occasion pour les deux sociétés d'en dire un peu plus sur ladite architecture. LeMagIT le révélait lundi, les composants de cette offre sont regroupés sous le terme générique Vblocks Infrastructure Packages.

Le jeu dangereux d'Intel
L'une des surprises de l'annonce de la création d'Acadia est la participation au capital de la nouvelle entreprise d'Intel. Selon le communiqué conjoint d'EMC et Cisco, Intel a investit dans la co-entreprise car ses systèmes reposent lourdement sur les processeurs Xeon et sur d'autres technologies d'Intel pour le DataCenter. L'un des non-dits du communiqué est que l'un des axes de l'alliance Acadia est de déloger les serveurs Unix des datacenters des grandes entreprises. Le marché Unix représente toujours près du tiers des dépenses d'infrastructure des grands comptes et c'est un marché convoité par Intel. Reste que cette convoitise est en décalage avec les stratégies d'HP, IBM et Sun et pourrait valoir au fondeur l'ire de ses grands partenaires, de la même façon que l'entrée de Cisco sur le marché des serveurs lui a valu les foudres de Dell, HP et IBM…
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Ces "packages" sont en fait des systèmes pré-assemblés et prêts à l'emploi combinant les serveurs UCS de Cisco, des commutateurs matériels et virtuels Cisco (les UCS 6140 XP de classe Nexus et le Nexus 1000V), des directeurs Cisco MDS, des plates-formes de stockage EMC (Symmetrix ou Clariion) ainsi que vSphere de VMware. Le tout est fourni avec la console  Ionix Unified Infrastructure Manager, une déclinaison de l'offre de management d'EMC adaptée à l'administration des packages Vblock.

Trois niveaux de blocs virtuels

Cisco et EMC ont prévu trois niveaux de systèmes Vblock, chacun adapté à un profil d'usage et de charge différent. Baptisés Vblock 0, Vblock 1 et Vblock 2, ces packages sont à même d'héberger respectivement de 300 à 800 machines virtuelles (VM), de 800 à 3000 VM et de 3000 à 6000 VM. Tous les systèmes Vblocks sont assemblés autour de châssis lames Cisco UCS, interconnectés par des unités de concentration réseau UCS6140XP. Ces dernières assurent un pont vers des directeurs Fibre Channel Cisco MDS eux-mêmes reliés aux éléments de stockage fournis par EMC. Dans la configuration haut de gamme, cette couche de stockage est fournie par des contrôleurs Symmetrix V-Max, tandis que les autres configurations (Vblock 0 et Vblock 1) s'appuient sur des baies Clariion. La différence est que, dans le modèle VBlock 0 et 1, chaque bloc d'infrastructure dispose de son propre espace de stockage dédié, tandis que dans le modèle Vblock 2, la nature même des contrôleurs Symmetrix fait qu'il sera possible d'agréger plusieurs blocs autour de contrôleur de stockage en cluster fournissant une couche de stockage mutualisée pour l'ensemble des blocs serveurs. La sécurité de l'ensemble est assurée par le framework enVision de RSA qui assure la gestion des identités, et la sécurité des données et des éléments d'infrastructure. Il est à noter que ni Cisco, ni EMC n'ont fourni d'indications sur le prix des solutions Vblock.

Une console d'administration unifiée signée EMC

L'une des nouveautés des Vblocks est l'outil d'administration qui sera proposé par défaut. EMC a en effet développé un outil spécifique, baptisé EMC Ionix Unified Infrastructure Manager (UIM), dont le rôle sera de fournir une solution d'administration de bout en bout de la pile Vblock. Encore en version bêta, UIM devrait arriver en version finale d'ici à la fin de l'année. Dans sa première incarnation, le logiciel s'intègrera avec l'UCS Manager de Cisco pour fournir une solution de gestion des composantes serveurs et réseau de Vblock. Une seconde mouture, promise pour le tout début 2010, ajoutera la gestion du stockage ainsi que des capacités de provisionning de bout en bout de l'ensemble des éléments de la pile VBlock. Cette seconde mouture devrait sans doute tirer parti des intégrations à venir des composants d'administration des baies de stockage EMC avec l'API vStorage de vSphere.


vblock

Si Ionix UIM tient ses promesses et ne ressemble pas à l'habituel patchwork de solutions d'administration plus ou moins bien intégrées disponibles actuellement chez tous les grands de l'IT, cette couche de management unifiée et intégrée des éléments serveurs, réseau et stockage du datacenter pourrait s'avérer être l'un des points les plus séduisants de l'offre conjointe d'EMC et Cisco. Le nouveau modèle de management de ses serveurs, incarné par UCS Manager, était d'ailleurs déjà l'un des arguments phares mis en avant par Cisco pour sa gamme UCS.

Acadia devra convaincre face à Dell, HP, IBM ou Sun

Dans les prochains mois, l'alliance Acadia et ses partenaires - l'offre sera aussi vendue par six grands intégrateurs systèmes mondiaux dont Accenture, Capgemini, CSC, Tata et WiPro - devront faire la preuve que l'offre Vblock est pertinente face aux solutions actuelles des Dell, IBM, HP et Sun/Oracle, mais aussi face aux approches de type «best of breed» couplant les serveurs de ces constructeurs avec des briques de stockage tierces, comme celles de NetApp, Compellent, 3Par et autres Pillar Data Systems.

Acadia pourra certes compter sur la réputation et sur la force de frappe de ses deux principaux co-fondateurs, Cisco et EMC, déjà très présents dans les datacenters des grandes entreprises. Mais il lui faudra surtout convaincre que son modèle intégré - à la Mc Donald's suggérait d'ailleurs Chad Sakac, le patron de l'alliance EMC/VMware chez EMC - est supérieur à l'approche best of breed largement utilisée aujourd'hui par les entreprises.

Acadia devra aussi faire face à la montée en puissance de ses concurrents, qui sont eux aussi en train de bâtir des offres intégrées, à l'instar d'HP avec son BladeSystem Matrix, première incarnation de sa stratégie Converged Infrastructure. Certes, ces concurrents n'ont pas eu le luxe de pouvoir partir d'une feuille blanche pour penser leurs architectures. Mais ils ont aussi l'avantage de proposer aux entreprises une migration plus en douceur vers un datacenter virtuel. Tout en offrant une approche sans doute un peu plus ouverte (notamment en matière de choix d'hyperviseur).

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