Ruby et Rails draguent la communauté Java à Paris

Ruby et Rails font leur show à l'occasion de Paris on Rails. L'environnement Web, qui connait actuellement un fort engouement, poussé notamment par Sun et Microsoft, enregistre des taux d'adoption en progression dans les applications internes. La raison : une connivence avec Java qui fait de Ruby et de Rails, une alternative de choix.

Conquérir la communauté Java. C'est un des vastes défis auxquels doit aujourd'hui faire face Ruby et son framework associé, Ruby on Rails. Alors que le langage grimpe vitesse grand V dans les SI et lorgne de plus en plus vers les applications métiers, l'étoile montante du développement Web, dont la version 2.0 reste très attendue – le langage est aujourd'hui en version 1.9 - , doit atteindre le niveau de masse critique. Pour enfin se hisser au niveau d'un PHP par exemple.

Si aujourd'hui Sun et Microsoft s'y sont risqués, notamment à travers leurs implémentations respectives JRuby et Ruby DLR, c'est bien parce que le bruit autour de Ruby devenait de plus en plus assourdissant. « On assiste à un regain d'intérêt de Sun et de Microsoft pour des langages plus dynamiques que Java, C# et .Net. Plus dynamiques dans la façon dont on programme et dans la capacité à s'autoanalyser », commente Laurent Julliard, directeur associé de Nuxos, société en développement et conseil autour du langage. Ruby est notamment intégré à Silverlight, la machine virtuelle RIA de l'éditeur de Redmond, et fonctionne au dessus de la JVM (Java Virtual Machine) de Sun. Une prise en compte qu'il juge pour l'heure pourtant un peu hésitante. « On y va encore doucement, pour voir comment ça marche.», souligne-t-il au milieu des quelques 220 développeurs venus assistés à la 3e édition de Paris on Rails. 

D'autant que l'un des points forts de Ruby est bien de pouvoir fonctionner avec Java, grâce notamment à JRuby. En s'attirant les développeurs de Java, Ruby et Rails gagnent forcément en force de frappe. En s'appuyant sur Java, Ruby séduit dans la foulée les entreprises et les DSI. C'est là le point de départ d' « un gros engouement pour le langage », commente Laurent Julliard. « JRuby permet depuis le langage Ruby d'utiliser toutes les classes Java que l'entreprise a pu développer  tout le long de son histoire, comme son backoffice par exemple. […] Jruby a du succès car il permet d'user du meilleur des deux mondes. » Une réponse à la sempiternelle problématique du « Legacy » des SI.

Pas étonnant alors que les principaux adeptes de Ruby et Rails en entreprise soient des personnes en provenance de Java. « Certaines banques ont compris que développer des applications internes en Java était une perte de temps colossale. Ruby a davantage conquis les gens venant de Java, qui cherchaient de la flexibilité, de la productivité, de la réactivité pour certains types d'applications. Comme par exemple les applications internes à base d'interface Web. »

Reste encore à éduquer les entreprises hexagonales qui, exception culturelle oblige, demeurent trop cloisonnées, sclérosées par « le manque de remise en question de certains DSI.  Ruby souffre d'une attitude trop suiveuse de la France en matière de nouvelles technologies », constate Laurent Julliard, qui ajoute que la communauté française n'est pas aussi dynamique que son pendant américain.

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