Quatre considérations avant de fournir le VDI aux travailleurs nomades

Avant de laisser les utilisateurs mobiles recourir à leurs tablettes et smartphones pour accéder à des applications et postes de travail virtuels, il faut se poser les questions du type de sessions supportées, de l’expérience utilisateur, et du nombre d’adresses IP nécessaires.

Le VDI est une solution naturelle pour les organisations qui ont un usage intensif des terminaux mobiles. Il permet de fournir des postes de travail virtuels sur presque n’importe quel terminal, offrant une expérience utilisateur cohérente sur chacun d’entre eux. Mais quelques questions méritent d’être abordées au préalable.

Au cours des dernières années, le recours au VDI s’est répandu. Cette tendance est sans aucun doute liée à la prolifération des terminaux mobiles grand public dans les environnements professionnels, dans le cadre du phénomène du BYOD.

Les terminaux mobiles peuvent largement tirer profit du VDI, mais ils présentent aussi leurs défis propres. Ainsi, il est important de comprendre l’effet des terminaux mobiles sur l’infrastructure de VDI avant de permettre aux utilisateurs d’accéder à leurs postes virtuels depuis leurs tablettes.

Type de session

La première question touche au type de session. Certains outils de VDI exposent les postes virtuels via un navigateur Web, tandis que d’autres utilisent une application client, notamment lorsqu’il s’agit de recourir au protocole RDP. Pour les terminaux mobiles, la seconde option, reposant sur une application cliente dédiée est souvent préférable.

De fait, les navigateurs Web varient considérablement d’une plateforme mobile à l’autre. Par exemple, la Surface Pro de Microsoft utilise Internet Explorer, tandis que l’iPad d’Apple utilise Safari. Les différences de ces navigateurs peuvent induire des irrégularités dans la manière dont les sessions VDI sont affichées. Le processus d’ouverture de session et d’authentification peut également être entaché d’anomalies.

A l’inverse, les applications clientes sont spécifiques à chaque plateforme. Dans la pratique, elles garantissent la capacité à fournir de manière fiable des sessions VDI sur de multiples plateformes. Reste à s’assurer de l’existence d’une telle application pour chaque plateforme mobile supportée, en fonction de l’infrastructure VDI utilisée.

Implémenter des restrictions géographiques

L’une des raisons de la popularité des terminaux mobiles est qu’ils permettent à leurs utilisateurs de travailler depuis n’importe où. Dans une perspective de sécurité, toutefois, un accès depuis n’importe où n’est pas souhaitable, en particulier dans les secteurs réglementés.

Avant donc de commencer à fournir les postes virtuels sur des terminaux mobiles, il est important de se demander d’où ceux-ci seront accessibles. Pour certains, un accès sans limite géographique peut être acceptable, mais pour d’autres, l’accès peut ne devoir être autorisé qu’au sein des limites du parefeu de l’entreprise.

Le format du matériel

Les utilisateurs l’apprennent souvent de manière douloureuse : ce n’est pas parce qu’il est possible d’accéder à un poste de travail virtuel depuis un terminal mobile que c’est souhaitable. Certains terminaux offrent une expérience utilisateur moins optimale que d’autres, jusqu’à parfois entraîner des pertes de productivité.

Par exemple, certains appareils ne disposent que d’un écran tactile, et pas de souris ni de clavier. Et là, l’expérience utilisateur est souvent loin d’être parfaite avec un poste de travail virtuel Windows, avec applications souvent inadaptées au doigt comme dispositif de pointage, et avec un clavier virtuel qui cache souvent des parties de l’interface.

En outre, l’écran du terminal mobile ne suffit pas forcément à afficher l’intégralité du poste virtuel, obligeant à zoomer et recadrer régulièrement l’affichage du poste virtuel. De toute évidence, ce n’est pas très confortable.

La consommation d’adresses IP

La consommation d’adresses IP est une dernière considération souvent négligée. Les environnements VDI consomment, par construction, plus d’adresses IP que les postes physiques : ces derniers consomment chacun une adresse IP, mais en VDI, le terminal client en consomme une, ainsi que le poste virtuel. Le VDI double donc la consommation d’adresses IP.

Lorsque la mobilité est ajoutée à l’équation, la consommation d’adresses IP augmente à un taux encore plus important. Ce qui touche à la manière dont le serveur DHCP est configuré, parce que les utilisateurs sont susceptibles d’avoir de multiples terminaux.

Lorsqu’un appareil se connecte au réseau, il contacte un serveur DHCP pour obtenir une adresse IP. Ce serveur affecte l’adresse pour une durée prédéterminée – généralement quelques jours. Les terminaux mobiles peuvent rapidement conduire à une saturation de la ressource en adresses IP : chacun est susceptible de consommer une adresse pour plusieurs jours alors même qu’il n’est utilisé que pour quelques minutes.

Et si un même utilisateur alterne entre terminaux, ils consommera deux adresses IP : éteindre un appareil n’entraîne pas la fin du bail de son adresse IP. D’où l’impératif de bien dimensionner son pool d’adresses IP.

Adapté de l’anglais.

Pour approfondir sur Poste de travail virtuel (VDI, DaaS)

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