Syntec Numérique : les SSII peu optimistes pour 2013

Peu de croissance en 2012 et pas de croissance en 2013 : c’est le message un peu alarmiste diffusé par Guy Mamou Mani, Président du Syntec, le syndicat représentant les entreprises du secteur numérique, à l’occasion de sa présentation semestrielle des tendances du marché. En 2012, la croissance du marché des logiciels et des services sera dans le bas de la fourchette des prévisions initiales publiés par Syntec (+0,7 %).

Peu de croissance en 2012 et  pas de croissance en 2013 : c’est le message un peu alarmiste diffusé par Guy Mamou Mani, Président du Syntec, le syndicat représentant les entreprises du secteur numérique, à l’occasion de sa présentation semestrielle des tendances du marché. En 2012, la croissance du marché des logiciels et des services sera dans le bas de la fourchette des prévisions initiales publiés par Syntec (+0,7 %). 

Les activités Conseil et Services informatiques ne progressent pas tandis que celles du logiciel et du conseil en technologies restent en croissance de 1,6 % et de 2 %. Selon Syntec, la situation s’est considérablement dégradée au deuxième semestre avec notamment des réductions de budgets et une forte pression, tant du côté des grandes entreprises que du secteur public, pour consolider les infrastructures informatiques et réduire les coûts. A titre d’exemples, le président du Syntec a cité le secteur bancaire avec des projets de consolidation informatique au Crédit Agricole ou à la Société Générale. De son côté, Luc François Salvador, 1 er vice-Président du Syntec, a mis en avant le secteur de la Défense, engagé lui aussi dans des chantiers de consolidation. 
Conséquence immédiate de ce ralentissement : les créations nettes d’emplois seront très inférieures en 2012 aux prévisions et devraient se situer entre 5 000 et 10 000. Pour 2013, compte tenu des perspectives assez sombres, cela devrait être encore plus difficile, mais Guy Mamou Mani s’est refusé à jouer les mauvais augures et ne prévoit pas une diminution des effectifs du secteur pour 2013. En reprenant l’hypothèse d’une croissance - néanmoins peu probable - du PIB à 0,5 %, Syntec prévoit une croissance zéro sur le secteur IT. Le Conseil et les Services informatiques baisseraient de 0,9 % tandis que l’édition logicielle continuerait de progresser (+1,3 %), tirée notamment par le Saas. Le segment du conseil en technologie progressera de son côté de 1 %. Des prévisions trop optimistes ? On sait notamment depuis 2007 que le secteur des logiciels et des services est de plus en plus corrélé à l’activité économique et qu’en cas de récession, la baisse de ce marché sera plus brutale. 

Comment créer un contexte plus favorable pour le secteur ? 
Surtout que les nouvelles du front gouvernemental semblent décevoir Guy Mamou Mani. Ce dernier regrette que les recommandations du rapport Gallois sur les réductions de charges sur les salaires de plus de 3,5 fois le smic n’aient pas été adoptées. Du coup, il craint que les entreprises françaises misent de plus en plus sur l’offshore pour réduire leurs coûts. Selon lui, la mesure Gallois sur les charges aurait permis au secteur de rester plus compétitif sur le territoire. Et de privilégier un secteur qui rémunère ses salariés, selon Pascal Brier -citant une étude du Syntec Numérique et du BIPE, où il préside la commission communication -, à un ratio de 45 % supérieur à la rémunération brute moyenne nationale en 2010. 
Seule la banque fait mieux. Tout en continuant à privilégier l’ouverture au numérique - Google est désormais membre du Syntec - et le dialogue positif sur le développement de cette filière, Syntec devrait cependant adopter une position plus agressive sur le terrain de la compétitivité. Pour Luc François Salvador, il est clair que l’on ne peut pas se contenter de favoriser une industrie en jouant sur des détails réglementaires ou juridiques favorisant, par exemple dans le domaine de la protection des données, l’émergence d’une industrie Cloud à la française. Et de pousser plutôt à un soutien plus actif de la filière en prenant pour exemple ce qui marche ailleurs : le Québec subventionne à hauteur de 30 000 dollars par an la création d’emplois d’ingénieurs et le Luxembourg, en interdisant l’offshore des données bancaires, créent chacun à leur manière un éco-système favorable. 
Enfin, Guy Mamou Mani a souhaité revenir sur les efforts entrepris sur le terrain social par les SSII, qui avaient besoin de redresser leur image. Parmi les chantiers engagés, il cite notamment le handicap, la formation professionnelle des jeunes en difficulté avec l’opération « Nos quartiers ont des talents » , la féminisation avec notamment l’opération « femme du numérique » sensibilisant les jeunes filles à ce secteur dans différentes villes. Le taux de féminisation de la profession d’ingénieur étant très faible à seulement 16 %.  

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