Oracle invente la communication en forme d'appliance

Dans un debriefing express pour la presse, Mark Hurd, le président d'Oracle, a explicité la stratégie de l'éditeur suite à sa grand messe, OpenWorld, qui s'est déroulé au début du mois. Notamment le volet tournant autour des systèmes intégrés maison, les exa-machines. A raison d'une question par personne, chacun a pu en savoir (un tout petit peu) plus.

Service minimum. Deux semaines après sa grand messe annuelle (OpenWorld qui se tenait début octobre à San Francisco), deux dirigeants d'Oracle - le président de la société Mark Hurd (en photo) et le vice-président responsable des systèmes John Fowler - sont venus rencontrer une poignée de journalistes à Paris. Format hyper-minuté, discours formaté, les deux dirigeants sont venus marteler leurs messages. Objectif : clarifier la stratégie d'un éditeur qui, à force de rachats et de discours à l'emporte-pièces, a fini par brouiller son image sur le marché. Comme l'explique Mark Hurd, la stratégie technologique d'Oracle se déploie selon quatre axes : - "être le n°1 des solutions best-of-breed dans tous les segments de marché où nous opérons" ; - "proposer des solutions verticales hautement intégrées", délivrant les meilleures performances que l'éditeur peut offrir. Un volet de la stratégie Oracle qui se décline aujourd'hui en plusieurs appliances, les "exa-machines" (Exadata, Exalogic, Exalytics, Sparc SuperCluster...) ; - proposer une suite d'applications complète et cohérente, en mode on-premise, Cloud ou hybride ; - cibler les besoins d'un certain nombre d'industries (télécoms, distribution, secteur public, énergie...) avec des solutions dédiées.

Appliances : Oracle seul au monde ? Au-delà du virage que prend l'éditeur vers le Cloud - avec le lancement d'un Cloud public (hébergé en Europe dans deux datacenters à Amsterdam et en Ecosse) et l'arrivée prochaine d'une nouvelle génération de base de données, 12c, à l'architecture multitenant -, la principale offensive de l'éditeur réside dans la sortie des systèmes intégrés. "Notre offre est très différente de celles d'un Cisco ou d'un IBM, car nous offrons toute la pile de technologies, des serveurs aux outils de BI ou au middleware, en passant par le stockage, le système d'exploitation, les machines virtuelles et la base de données, explique Mark Hurd. Dans le monde des appliances, tous nos concurrents courent après nos offres. Qui d'autre pourrait proposer une compression par dix de la base de données Oracle : pour ce faire, il faut contrôler l'ensemble de la pile technologique". "Personne d'autre ne consacre des ressources de R&D à l'intégration applicative", ajoute l'ex-Sun John Fowler. Avant de préciser : "quand Oracle a racheté Sun, je savais qu'ensemble, nous pourrions bâtir des systèmes sur des bases radicalement nouvelles, par exemple en s'assurant que la partie stockage comprenne entre guillemets la base de données." Exadata permettrait ainsi d'accélérer par un facteur 50 les traitements sur la base de données. Manifestement, l'éditeur-constructeur n'entend pas s'arrêter là, John Fowler expliquant que le futur des puces Sparc passe par l'intégration de fonctions de haut niveau (compression, support du In-Memory...), qui vont optimiser l'utilisation des bases directement au niveau du silicium. Lors de son dernier exercice fiscal annuel, Oracle est parvenu à hisser l'activité "exa" au dessus de la barre du milliard de dollars (sur un total de plus de 37 Md$ de chiffre d'affaires). Et Oracle ambitionne de doubler ce chiffre au cours de son année fiscale en cours : "au premier trimestre, nous avons tenu cet objectif", glisse un Mark Hurd aussi sec qu'un communiqué de presse financier.

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