Cet article fait partie de notre guide: In-Memory : quels sont les usages

Hekaton : Microsoft muscle SQL Server à l’In-Memory

Dès 2012, Microsoft a levé le voile sur son projet Hekaton qui ajoute un moteur de traitement en mémoire à SQL Server. Microsoft entend jouer des coudes sur un segment où SAP et Oracle ont pris de l'avance.

Une pierre Microsoft dans le jardin d’Oracle et de SAP. A l’occasion de sa conférence Pass (Professional Association for SQL Server) Summit qui se tient actuellement à Seattle, l'éditeur de Windows a donné un avant gout de son projet « Hekaton », un outil de traitement de données en mémoire pour le monde transactionnel qui devrait, à terme, venir se greffer au serveur de base de données fer de lance du groupe, SQL Server. Une avancée de Microsoft dans le monde aujourd’hui très tendance du in-memory, où il entend désormais lutter avec SAP Hana et Oracle Exalytics et Exadata. 

Hekaton n’est pourtant pas la première incursion de Microsoft sur les terres du traitement en mémoire. Le groupe propose notamment le moteur d’analyse xVelocity (ex-Vertipaq) avec SQL Server 2012, pour alimenter le module décisionnel PowerPivot pour Excel et Sharepoint. Ce moteur, qui repose sur un mode de stockage en colonne en mémoire, a été mis au point afin de permettre de réaliser des requêtes analytiques dans Excel en quelques secondes, à partir de plusieurs sources de données. 

Hekaton vient donc compléter ce mécanisme en proposant de l’associer au traitement transactionnel. Microsoft prévoit d’intégrer son projet dans une prochaine version majeure de SQL Server, sans toutefois donner de calendrier fixe. Selon certains observateurs et analystes, et fonction des rythmes de changement de version du groupe, l’arrivée d’une prochaine mouture pourrait avoir lieu à horizon 2014. 

Selon Microsoft, la fonction in-Memory est un élément critique à l’ère du Big Data et alors que les DSI sont aux prises avec le traitement de larges volumes de données issues de sources hétérogènes, et doivent proposer des analyses décisionnelles le plus rapidement possible. Hekaton, en s’appuyant sur le socle SQL Server, entend ainsi favoriser l’intégration avec l’existant, et non proposer un énième produit tiers. Dans son discours d’inauguration, Ted Kummer, Corporate Vice President de la division Microsoft Business Platform présente ainsi Hekaton, comme un moteur transactionnel complètement en mémoire pour SQL Server ». Lors d’une démonstration, un représentant de chez Microsoft a d’ailleurs expliqué qu’Hekaton pouvait convertir en mémoire des tables ainsi que les procédures stockées sans avoir à modifier l’application et le matériel sous-jacent. Microsoft évoque des performances susceptibles d’être multipliées par 10 pour les tables et par 50 pour les procédures stockées. 

« Vous connaissez SQL Server, vous connaissez alors Hekaton » 

Rick Kutschera, ingénieur employé dans la société Bwin, spécialisée dans le jeux et le pari en ligne, a décrit les enjeux auxquels il était confronté en matière de requêtes utilisateurs. Actuellement la société est limitée à quelque 15 000 requêtes par secondes, un traitement qui parait suffisant, fait-il remarquer lors d’un retour d’expérience lors du Pass Summit. « Toutefois, dans le jeu en ligne, les requêtes déferlent à vitesse grand V et la latence est inacceptable.» Bwin a ainsi testé Hekaton et est parvenu à gérer 10 fois plus de requêtes. Le système a plafonné à 250 000 requêtes par seconde. « Hekaton s’intègre avec le moteur de SQL Server, donc si vous connaissez SQL Server, vous connaissez alors Hekaton », commente-t-il. 

Notons par ailleurs que Microsoft n’est pas non plus le premier à proposer des possibilités de traitements en mémoire pour le transactionnel. Outre Hana, Sybase / SAP propose également une option In-Memory, très étroitement intégrée à sa base de données ASE (Adaptive Server Enterprise) depuis sa version 15.5, que le groupe positionne pour les environnements hautement critiques comme les services financiers. SAP a travaillé dur à rendre compatible ASE avec son ERP, à la suite du rachat de Sybase. Oracle, quant à lui, propose sa base de données in-memory TimesTen, mais embarquée dans son appliance Exalytics.

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