L'informatique en tête de liste de la contraction de l'embauche des cadres

Secteur de pointe pour l'embauche de cadres, l'informatique est celui qui accuse le plus fort recul des intentions d'embauche. Sans pour autant que le marché (équilibre offre-demande) se détende. Trois employeurs IT sur quatre disent pourvoir difficilement les postes ouverts.

Croissance du PIB atone, moins de projets d'investissement : selon la note de conjoncture trimestrielle de l'Apec (Agence pour l'emploi des cadres), le recul de l'embauche de cadres enregistré au troisième trimestre (T3) risque fort de s'amplifier d'ici la fin de l'année. La crispation est générale : quatre points de moins pour la proportion d'entreprises ayant recruté au moins un cadre (53% au T3 2012 contre 57% au T3 2011). Mais plus nette encore pour le secteur informatique (-7 points), avec quatre entreprises IT sur dix qui, en volume, ont moins recruté que l'an dernier. 

D'ici à fin 2012, les intentions de recrutement du secteur informatique reculent encore de dix points (en nombre d'entreprises qui envisagent au moins une embauche) par rapport à l'an passé même période (moins 4 points pour l'ensemble des cadres). A noter, cependant, que dans cette contraction généralisée de l'embauche de cadres, la fonction informatique des entreprises (hors SSII) reste dans les mêmes eaux que l'an dernier avec 22% des entreprises qui envisagent de recruter au quatrième trimestre (toutefois, deux fois moins en proportion que celles qui ciblent en priorité l'embauche de commerciaux, soit 46% des entreprises). Principale raison généralement invoquée : pas de départ, la chute du turnover (51% des réponses), mais aussi le manque de perspectives de développement de l'activité (20% des réponses). 

L'atonie se ressent particulièrement dans la proportion de jeunes diplômés (35%) envisagée au sein des plans d'embauche : six points de moins que l'an dernier. L'attentisme des filières informatique et ingénierie (R&D), traditionnellement en tête des débouchés de début de carrière, y est pour beaucoup. 

Ralentissement et crispation du marché 

Nénamoins, l'informatique reste en tête de l'offre d'emplois avec 26% des offres enregistrées par l'Apec au T3 2012. Soit près de 40 000 offres et 8% de plus l'an dernier même période, mais une progression en net ralentissement, selon le suivi de l'Apec. Ce qui, pour autant, ne réduit pas sensiblement la tension ressentie dans cette filière. Avec moins de vingt candidatures par offre, l'informatique se distingue par le plus bas volume de candidatures observé (37 candidatures par offre en moyenne pour l'ensemble des cadres). « Le contexte économique incite à la prudence : pour sécuriser les embauches, les recruteurs fixent des exigences élevées », commente l'Apec. C'est particulièrement vrai pour la filière informatique : 74% des recruteurs disent rencontrer des difficultés à pourvoir les postes ouverts à l'embauche au premier semestre 2012 (contre 63% toutes fonctions confondues). Le fait que l'embauche se focalise sur les profils confirmés (moins de jeunes diplômés), mais pas trop confirmés (baisse de 7 points du nombre d'entreprises comptant embaucher des cadres de 10 à 20 ans d'expérience) joue certainement dans cette crispation du marché de l'emploi cadres. Une crispation plus nettement ressentie encore chez les informaticiens. 

Offre en recul de 2% en septembre 

Confirmation avec le relevé barométrique de septembre : comme pour l'ensemble des cadres, l'indicateur mensuel Apec des offres d'emploi en informatique marque un recul de deux points en septembre 2012 par rapport à l'an dernier même mois, avec 12787 offres enregistrées. Sur douze mois glissants, la progression de l'offre en informatique est de 17%, marquant le net ralentissement de l'activité de recrutement des derniers mois. L'offre se maintient à un bon niveau du côté de l'exploitation et de la maintenance informatique (+37%) et des nouvelles technologies (informatique web, sites et portails internet) (+33%).

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