Hébergement, nom de domaine : Wikileaks perd ses prestataires américains

Les prestataires américains de Wikileaks lâchent le site suédois, officiellement pour des motifs techniques et non en raison des pressions de l'administration américaine. Une coupure qui n'a toutefois que peu d'effets.

Après avoir vu son hébergeur Amazon Web Services - qui explique que le site  a violé les conditions d'utilisation de son service en mettant en ligne des contenus portant atteinte à d'autres organisations -, le fournisseur de noms de domaine de Wikileaks a lui aussi bouté hors de ses serveurs le sulfureux site de publication de documents confidentiels.

EveryDNS.net, la filiale de Dynamic Network Services chez qui était enregistré wikileaks.org, explique avoir pris cette décision en raison des attaques répétées en déni de service contre son infrastructure. Selon la société, "ces attaques - et celles qui ne manqueraient pas de venir - mettent en danger la stabilité de l'infrastructure d'EveryDNS, sur laquelle reposent 500 000 autres sites Web".

Le registrar explique avoir prévenu Wikileaks 24 heures avant la coupure effective, intervenue dans le courant de la nuit dernière. Dans un message sur Twitter, Wikileaks affirmait que les attaques par déni de service avait atteint les 10 Go/s au cours de la journée du 30 novembre. Amazon avait lui aussi affirmé que le site était la cible de ces afflux de données, mais affirmait que ces assauts avaient pu être contenus. Wikileaks est désormais hébergé en Suède et, pour partie, chez le Français OVH.

Wikileaks trouve asile en Suisse

Rappelons que Wikileaks est au centre d'une vaste polémique suite à la publication de messages diplomatiques échangés entre les ambassades américaines et le département d'Etat. Documents qui jettent une lumière crue sur la diplomatie des Etats-Unis, mais aussi sur d'autres états. Wikileaks n'en est pas à son coup d'essai : le site a déjà publié des documents compromettants pour l'armée américaine, documents relatifs à son engagement en Afghanistan et en Irak.

Le site a trouvé un nouveau port d'attache, wikileaks.ch, un nom de domaine enregistré par le Parti pirate suisse. A l'heure où nous écrivons ces lignes, ce domaine était toutefois inaccessible. L'impact de la fermeture de wikileaks.org est de toute façon limité, car le service dispose de plusieurs sites miroirs et les documents qu'il a mis en ligne s'échangent sur les réseaux pair-à-pair. Wikileaks dispose par ailleurs de relais dans de grands journaux, dont Le Monde en France, avec lesquels il a noué un partenariat.

En complément :

- Wikileaks : Pékin, responsable du piratage de serveurs américains depuis 2002

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