Nils Brauckman, CEO de Suse : "Nous annoncerons notre plate-forme cloud lors de BrainShare"

De passage la semaine dernière à Paris pour l'Open World Forum, Nils Brauckman, le CEO de Suse a accepté de répondre aux questions du MagIT sur la stratégie de l'éditeur en matière de cloud et de virtualisation mais aussi sur ses relations avec VMware et Microsoft. Il a aussi annoncé que la firme devrait dévoiler son choix de plate-forme cloud à la mi-octobre, lors du prochain BrainShare.


LeMagIT : Alors que nombre d'entreprises s'intéressent au Cloud, on a du mal à cerner la stratégie de Suse en la matière, surtout face à des acteurs plus remuant comme VMware, Microsoft ou Red Hat ?

Nils Brauckman : Nous nous appuyons sur une distribution Linux, qui a une vraie réputation de solidité, et autour de laquelle nous avons développé des extensions appréciées en matière de temps réel ou de haute disponibilité. Ces fonctions sont très demandées dans le cadre de la migration de workload critiques depuis les serveurs Unix et elles sont importantes dans le cadre d'environnements cloud. (...)
Pour nous le Cloud est une réalité, Suse Linux fonctionne sur Amazon EC2 et on a des clients qui paient à l'usage SLES dans le nuage Amazon. SAP fonctionne par exemple très bien sur Suse sur EC2. Notre outil Suse Studio est aussi une brique clé dans ces environnements puisqu'il permet aux éditeurs et aux entreprises de construire des stacks applicatives complète autour de Suse Linux dans ces cloud.

Voila pour ce qui concerne les clouds publics. Le reste est l'évolution des datacenters d'entreprises vers un mode plus virtualisé et plus automatisé, bref vers le cloud privé. On supporte nos clients dans cette évolution et notre ligne de produits va évoluer pour être à même de fournir une infrastructure cloud open source pour les entreprises.

LeMagIT : Justement on voit se multiplier les efforts de développements de solutions de construction de cloud open source comme OpenStack, cloud.com, OpenNebula. Et Suse reste très discret sur ce sujet.

Ce que l'on entend de nos clients est qu'ils veulent travailler avec des solutions libres pour leurs implémentations cloud. Nous allons être plus actifs dans le développement de ces frameworks car c’est ce que nos clients nous demandent.

LeMagIT : Entendez-vous vous rapprocher d'une de ces plates-formes pour l'intégrer à votre distribution ?
La seule chose que je peux dire est que nous aurons une offre en la matière et qu'elle sera open source. Mais je ne peux pas encore vous dire quelle plate-forme nous allons rejoindre. Cela sera sans doute officialisé à Brainshare.

LeMagIT : Sous Novell, l'ancien Suse avait affiché son ambition d'être un client idéal ("a perfect guest") pour les solutions de virtualisation de Microsoft et de VMware, au point peut-être de faire passer en arrière-plan vos efforts dans la virtualisation.
 
Les partenariats avec Microsoft et VMware sont essentiels pour nous, car nous voulons assurer à nos clients que nos outils fonctionnent de façon interopérable sur l'ensemble des infra virtualisées. Nous sommes la seule distribution certifiée et supportée à la fois par Microsoft, VMware et SAP.

La relation avec VMware est importante car partout ou la virtualisation arrive, Linux est une plate-forme de choix pour faire tourner des applications. La stratégie de perfect Guest de Suse joue alors pleinement son rôle

Microsoft est important car dans une entreprise, l'environnement système est hétérogène. Windows et Linux ont chacun leur rôle à jouer. Les deux parties admettent donc que les clients ont des environnements hétérogènes et l'accord garantit l'interopérabilité. Nous avons aussi avec Microsoft une collaboration business où nous traitons de façon commune avec certains clients.

LeMagIT : Justement, Microsoft a récemment renouvelé l'accord de revente de services de support Suse déjà en place…

Oui cet accord porte sur les cinq prochaines années. Et le montant payé par Microsoft [100M$] couvre cette durée. Dans la pratique, lorsque Microsoft rencontre des clients qui ont des infrastructures mixtes Linux et Windows, l'éditeur agit comme un revendeur de nos abonnements de support.

LeMagIT : Vous évoquiez un peu plus tôt Suse Studio. À l’origine Suse espérait voir éclore une offre d'appliances intégrées proposées par des éditeurs tiers au-dessus de Suse Linux. Ce business a-t-il décollé.
Le concept de distribution à deux niveaux lié à Suse Studio est toujours en place. Mais le modèle des software appliance n'a pas marché aussi bien que prévu. On continue avec le modèle appliance mais on va concentrer notre message pour positionner Studio comme un produit de provisioning d'environnements pour le cloud.

LeMagIT : Une dernière question : Oracle a récemment décidé d'abandonner la plate-forme Itanium comme Microsoft et Red Hat avant lui. Quelle est la position de Suse quant à cette plate-forme ?

Je ne peux vous donner une réponse sur le futur de Suse sur Itanium. Nous le supportons aujourd'hui, mais je n'ai pas de réponse pour l'avenir. Il est encore trop tôt pour vous fournir une réponse définitive.

En savoir plus sur LeMagIT :

Microsoft et Suse prolongent leur accord d'interopérabilité

Nils Brauckmann, CEO de Suse : "Notre indépendance retrouvée va nous permettre d'être plus agiles"

Pour approfondir sur Administration et supervision du Cloud

Close