NumInnov : Bull s’associe à la Caisse des Dépôts pour pousser le HPC dans le Cloud

Le groupe français compte porter son expertise dans le calcul intensif et dans les super-calculateurs dans le cloud avec NumInnov, une co-entreprise créée avec la Caisse des Dépôts qui injecte, via les investissements d’avenir, quelque 10 millions d’euros. Objectif : ouvrir les usages et favoriser la création d’un opérateur européen.

«Bull entretient une certaine proximité avec les investissements d’avenir», nous avait confié Bruno Pinna, directeur du Cloud Computing chez Bull, à l’annonce, la semaine dernière de la co-entreprise SFR - Bull - à laquelle est également associée la Caisse des Dépôts via le FSN - dans le cadre du projet de Cloud Computing à la française. Le groupe de Philippe Vannier confirme cette tendance cette semaine. Bull a annoncé, hier lundi 14 mai, s’être associé à la Caisse des Dépôts pour créer la société indépendante NumInnov, spécialisée dans le calcul intensif (HPC - High Performance Computing) dans le Cloud.

Cette société, qui dispose d’un financement de 28 millions d’euros en fonds propres, reçoit ainsi la participation de la Caisse des Dépôts à hauteur de 10 millions d’euros dans le cadre des précieux investissements d’avenir, via le FSN (Fonds national pour la Société Numérique). Logiquement, Bull y injectera quelque 18 millions d’euros. «Le projet ‘NumInnov’ vise la création d'un opérateur indépendant de services de calcul intensif en mode Cloud à l'échelle européenne auquel Bull apportera toutes ses compétences», souligne le groupe dans un communiqué.  Il s’agit donc pour Bull de pouvoir offrir une vitrine en France et à l’Europe pour l’un de ses domaines d’expertise, la conception de super-calculateurs ainsi que celle des logiciels associés. Ce projet vise également à porter la bonne parole européenne à un secteur trusté par des acteurs américains. Amazon Web Services a par exemple pris place sur le segment du HPC dans le cloud en novembre dernier avec son offre Cluster Compute Eight Extra Large (CC2). Le groupe de Seattle était parvenu à se hisser à la 42e place du classement Top 500 des supercalculateurs, en y soumettant une configuration sur-vitaminée.

Bull, de son côté, est un cadre des super-calculateurs. Le groupe est placé dans le top 10 du classement mondial des super-calculateurs de novembre 2011, avec le Tera 100 déployé au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). En février dernier, le groupe a également mis en service le super-calculateur Curie au sein du Genci (Grand Equipement National de Calcul Intensif). Surtout, Bull est moteur dans plusieurs projets de R&D associés au calcul intensif. On note ainsi le projet Magellan, rebaptisé XL Cloud, qui a également bénéficié des investissements d’avenir du Grand Emprunt. Ce projet vise notamment à développer des technologies clés du HPC, comme la capacité à déployer de façon dynamique des clusters dans un cloud ou encore - et c’est un point clé du projet - permettre le développement de technologies de visualisation à distance, depuis le cloud.

Le projet NumInnov s’appuie ainsi les racines HPC du groupe, mais aborde davantage le domaine des services et des usages. «Ce projet aura un effet d'entraînement sur la démocratisation des technologies du calcul intensif et sur la création de nouveaux usages et services par les grandes entreprises et les PME», explique Philippe Vannier. La société estime d’ailleurs que le calcul intensif «devrait voir ses applications se multiplier dans de nombreux métiers ». Parmi les nouveaux usages mentionnées par Bull, on retrouve le secteur de l’industrie et des services, comme l’aéronautique, l’aérospatial, l’automobile et le smart grid ; la santé (simulation et d'assistance aux actes chirurgicaux) ; la simulation et la création de contenu multimédia (3D, réalité augmentée) ; et enfin la protection civile (pour la gestion des crises sanitaires, par exemple).

Dans cette logique, la société entend fournir des outils de type Paas et Iaas qu’il mettra à disposition d’éditeurs. Bull précise que 25 PME se seraient déjà associées à la plate-forme du groupe, sans en lister les noms.

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