Nerim, contraint de repousser le VDSL2, dope ses offres de cloud avec un cloud VMware

Contraint de repousser ses plans en matière de VDSL2 du fait de la reculade de l'Arcep, l'opérateur se concentre sur ses offres cloud avec le lancement d'une nouvelle offre basée sur VMware, qui vient compléter ses offres XenServer existantes

A l’occasion du Salon IP Covergence qui se tenait la semaine passée à Paris, LeMagIT a rencontré Pierre Olivier Lompré, le directeur technique de Nerim, l’un des pionniers de l’ADSL français, aujourd’hui reconverti en opérateur télécom et en hébergeur pour les PME. L’occasion de faire le point sur l’état des déploiements VDSL2 de la société mais aussi sur l’offre de cloud récemment annoncée.

VDSL2 repoussé à la mi-2013

Comme l’explique Pierre Olivier Lompré , Nerim a équipé l’ensemble de ses DSLAM de cartes capables de supporter la technologie VDSL2. Ce déploiement, achevé dans le courant de l’été sur les DSLAM Alacatel et Huawei de l’opérateur n’a malheureusement pas pu se tranformer en une offre commerciale à l'automne comme l’avait espéré la société.

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Pierre Olivier Lompré est le directeur technique de Nerim[/caption] Comme l’explique Pierre Olivier Lompré, « Nous avons a eu la désagréable surprise de voir l’Arcep repousser encore la décision d’ouverture des vannes ». Et d’estimer qu’en la matière l’autorité a encore une fois cédé au lobbying intense de France Télécom.

Pour Lompré, VDSL2 aurait le mérite de permettre des débits très supérieurs à ceux de l’ADSL pour les abonnés situés dans un rayon de 900 m d’un DSLAM (10% des abonnes français sont situés à une distance inférieure à 1km d’un DSLAM). Le directeur technique met toutefois en garde les utilisateurs de ne pas espérer de miracle sur de plus longues distances. Et de rappeler qu’au-delà de 1,5km, VDSL2 n’apporte aucun bénéfice par rapport aux technologies DSL en place.

Nerim vise sans le nommer les communications très optimistes d’OVH sur VDSL2. L’opérateur nordique indique ainsi dans ses simulations que des débits de l’ordre de 50Mbit/s en voie descendante seraient possibles à 1,5km de distance du DSLAM, ce qui paraît d’autant plus optimiste qu’en laboratoire, sur des paires de cuivre neuves, de tels débits ne sont même pas possibles.

Il convient aussi de rappeler que VDSL2 est une norme asymétrique et qu’en tant que telle, la norme propose des débits très supérieurs en téléchargement (voie descendante) qu’en upload (voie montante). La seule façon d’assurer une montée en débit symétrique est la fibre optique, qu’il s’agisse de fibre optique d’entreprise ou de fibre FTTH en mode point à point ou GPON. Nerim utilise ainsi le réseau fibré parisien de Sipartech pour fournir des services de fibre optique aux PME de la région parisienne avec des débits symétriques typique de 20 à 60 Mbit/s, voire plus.

Une nouvelle offre de cloud VMware

Pour Pierre Olivier Lompré, il s’agit d’un moyen idéal pour connecter les clients de l’opérateur à ses propres services de cloud. Nerim s’est développé sur ce marché via l’acquisition de l’hébergeur Sivit, en 2009.  Il héberge aujourd’hui près de 600 baies clients dans son datacenter. Selon le directeur teechnique de Nerim, les métiers des opérateurs télécoms et des hébergeurs convergent rapidement. Et Nerim entend bien profiter de sa double compétence pour offrir à ses clients des services de cloud ainsi que la connectivité nécessaire pour y accéder.

Pour son offre de cloud, l’opérateur indique avoir une approche modulaire, par brique et mise sur cette approche pour se différencier des offres sur étagères. Le client peut ainsi choisir entre IaaS public, privé ou semi-privé, sous VMware ou sous Citrix XenServer. Dans les deux cas, l’administration et le provisionning se font via un portail web maison et non pas avec les outils d’administration des deux éditeurs. Nerim, du fait de l’historique Sivit, opère déjà près de 3600 VM Xen mais entend se développer via son offre VMware. Pas question toutefois de casser les prix. « Nous pensons avoir trouvé le bon rapport qualité/prix » explique Lompré tout en notant que la tarification se fait sur devis en fonction de la configuration spécifique à chaque client.

Seul reproche de l’opérateur : le tarif de VMware. « Le modèle de licence de VMware est compliqué pour nous » explique Lompré soulignant que pour les opérateurs, VMware a établi un prix prenant en compte la mémoire et le CPU, là où l’éditeur à récemment décidé de revenir en arrière sur la tarification à la mémoire pour les entreprises….

Pour démarrer, Nerim se lance avec deux clusters de deux châssis lâmes répartis entre deux datacenters parisien. Le plan est ensuite d’étendre cette capacité avec des systèmes à Lyon ou Marseille. Nerim fournit aussi bien des VM nues que des VM avec des prestations d’infogérance qui vont de la maintenance en conditions opérationnelles, à la gestion des OS et de certains services de base comme les DNS.

Il fournit aussi certains de ses services, comme les services de PABX IP virtuels sur la même infrastructure (un repackaging de son offre de téléphonie basée sur la technologie de PABX de Centile). Signalons pour terminer que si les offres de cloud VMware sont sur devis, celles basées sur XenServer sont accessibles directement sur le web de l’opérateur avec un prix à la VM.        

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