Etats généraux du Cloud : l’Etat ré-affirme son engagement dans le Cloud

Jacques Marzin, le DSI de l’Etat, est venu décrypter la politique de l’Etat en matière de Cloud devant les professionnels du secteur. Alors qu’une expérimentation de Cloud privé devrait s’ouvrir aux ministères en septembre, l’Etat s’est fixé 10 ans asseoir son édifice de Cloud à des fins internes.

A l’occasion de la 8e édition des états généraux du Cloud Computing, qui se sont tenus hier mardi 21 mai, Jacques Marzin (en illustration ci-dessous), le directeur de la Disic (Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication) a tenu à ré-affirmer l’engagement de l’Etat français dans une politique d’adoption du Cloud Computing. 

Le DSI de l’Etat a ainsi soutenu que l’informatique en nuage correspondait à la mise en place d’une politique de « gestion maîtrisée des coûts » et faisait figure de facteur de convergence des SI public, évoquant notamment la consolidation de la centaine de salles informatiques de l’Etat. 

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S’adressant à un parterre de professionnels de l’industrie du Cloud Computing, réunis notamment par EuroCloud France, organisateur de l’événement, Jacques Marzin a toutefois confirmé que cela se ferait progressivement, tenant à souligner le dynamisme et le volontarisme de la politique que la Disic conduit actuellement. Mais cela se fera sans précipitation.

Secteur public : le mauvais élève du Cloud

Selon le baromètre Markess International des Prestataires du Cloud Computing de 2013 (conduit entre le 19 avril et le 10 mai), le secteur public est encore un faible consommateur de Cloud en France. Sur le panel de 135 professionnels du Cloud interrogés, seulement 13 % évaluent la demande des administrations centrales comme étant « soutenue » - 16 % chez les administrations territoriales. La demande des administrations centrales est « moyenne » pour 51 % des répondants et « faible » pour 36%. Ce baromètre fait ainsi état « d’un décrochage public - privé ». La demande en applications Saas, dans le secteur public, reste moyenne, « avec une administration territoriale plus réceptive », note encore Markess. En ce qui concerne le Iaas, la demande du secteur public est encore faible, sauf dans les collectivités.

Le DSI de l’Etat est intervenu après un discours de Pierre-José Billotte, président d’Eurocloud France, qui appelait à la mise en place d’une politique « Cloud-First » par l’Etat, inspirée des modèles américain et britannique. L’administration de James Cameron a en effet développé sa politique autour d’un Cloud gouvernemental baptisé G-Cloud dont un des volets comprend la mise à disposition d’un magasin applicatif, le CloudStore, qui référence des solutions et des prestataires Cloud pour faciliter les procédures d’achats, notamment. 

En France, l’Etat avance méthodiquement, par le biais d’expérimentations, soutient encore Jacques Marzin. L’Etat s’est en effet engagé dans des réflexions sur le Cloud en 2011 avec, pour objectif de construire un prototype de Cloud privé de l’Etat. L’expérimentation en question est menée avec la Dila (direction de l’information légale et administrative), ainsi qu’avec le ministère de l’Ecologie. Ce prototype de catalogue de VM à la demande - il en contient 6 000 ainsi qu’un système d’automatisation du déploiement et de la facturation -, adossé à OpenStack, servira donc ainsi de démonstrateur aux ministères dès septembre, avant d’entrer dans une phase de généralisation. 

Et l’Etat confirme nourrir de belles ambitions en la matière : celles d’adosser, d’ici à 10 ans, 80 % des SI de l’Etat sur des technologies de virtualisation inter-applicative. « Dans 10 ans, toute nouvelle application doit être déployée n’importe où, dans un datacenter interne ou externe à l’Etat », a lancé Jacques Marzin. « Aujourd’hui, certains SI sont déjà éligibles au Cloud public », ajoute-t-il. 

Reste que « 10 ans, c’est très long et j’espère que nous n’aurons pas à attendre ce délai », lance-t-il, en direction de l’auditoire.  « On essaie de trouver les champs où on peut aller plus vite », ajoute-t-il. Et tendant la main de l’Etat en direction des professionnels du Cloud en France présents lors cet événement : « Nous voulons sentir là où vous allez, ce qui vous fait vibrer. Venez nous présenter vos innovations » ! De quoi engager le dialogue.

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