Fujtsu lance les serveurs Oracle Sparc M10...

Le constructeur japonais vient officiellement de dévoiler ses nouveaux serveurs Sparc Solaris Sparc M10 à base de puces Sparc64 X. Curieusement, les nouvelles machines portent le logo Oracle, alors que le géant américain n'a jusqu'alors pas communiqué sur cette gamme de machines...

On aura rarement vu plus bizarre dans le monde informatique. Hier, Fujitsu a officialisé le lancement de ses serveurs Sparc M10, de nouvelles machines motorisées par les puces Sparc64 X (nom de code Athena) du constructeur japonais – des puces présentées lors de la dernière conférence HotChips 2012. Problème, les machines portent le double logo Fujitsu et Oracle alors qu’Oracle n’a à ce jour pas communiqué sur ces machines. La logique voudrait que ces machines Sparc M10 soient en fait celles qu’Oracle désigne depuis deux ans comme les Sparc M4 sur ses roadmap. Mais de multiples rumeurs ont par ailleurs circulé sur l’intention d’Oracle d’abandonner l’utilisation de puces Fujitsu au profit d’une nouvelle puce Sparc pour ces nouveaux serveurs haut de gamme. 

Faute de plus de précision de la part du constructeur américain, il est difficile d’en avoir le cœur net. Mais il est peu probable qu’Oracle ait laissé Fujitsu apposer son logo sur des serveurs Sparc s’il n’avait pas l’intention de les commercialiser lui–même… D’autres indices permettent de penser qu’Oracle va commercialiser ces machines. La documentation d’oracle VM Server for SPARC 3.0, lancé cette semaine, fait ainsi de multiples références à la plate-forme Sparc M10 (curieusement le document n’est pas indexé par le moteur interne du site Oracle mais l’est par Google). 

Une gamme de 3 serveurs, dont une machine NUMA 

La famille Sparc M10 lancée par Fujitsu se compose pour l’instant de 3 machines, le Sparc M10-1, le Sparc M10-4 et le Sparc M10-4S. Toutes sont motorisées par le processeur Sparc64 X, une puce qui affiche des performances en calcul entier près de 7,6 fois supérieures à celle des Sparc64 VII+ qui motorisent les actuels serveurs Sparc M3. Autant dire que les nouvelles machines devraient afficher des performances détonantes par rapport à leurs prédécesseurs. Il faudra toutefois attendre un peu pour en savoir plus en la matière, Fujitsu n’ayant à ce jour publié aucun benchmark. Ceux –ci devraient arriver si Oracle se décide à communiquer sur ces machines. A l’heure où nous publions ces lignes toutefois, les questions posées directement à Oracle France et à Oracle US par LeMagIT restent sans réponse.  

Le Sparc M10-1 est un serveur 1U " d'entrée de gamme" 

Le Sparc M10-1 est un serveur 1U " d'entrée de gamme"

Le premier modèle de la gamme Sparc M10, le M10-1 est un serveur rack 1U mono-socket motorisé par un unique Sparc64 X cadencé à 2,8GHz. La machine dispose donc de 16 cœurs CPU et peut gérer jusqu’à 32 threads en parallèle. Elle peut accueillir jusqu’à 512 Go de mémoire et jusqu’à trois cartes PCI-express 3.0 8x. Elle dispose en standard de 8 emplacements pour disques durs 2,5’’ (Small form factor) et de 4 ports Gigabit Ethernet. Fujitsu la positionne comme un modèle d’entrée de gamme capable de jouer le rôle de serveur d’applications ou de serveurs de virtualisation d’entrée de gamme. A n’en pas douter, le Sparc M10-1 devrait aussi faire une excellente machine de test et de développement pour les clients Sparc Solaris. 

Le Sparc M10-4 est le remplaçant des actuels serveurs de milieu de gamme Sparc M4000 et M5000 (cliquer pour agrandir)

Le Sparc M10-4 est le successeur naturel des actuels M4000 et M5000 dans les gammes de Fujitsu et Oracle. Ce serveur rackable 4U dispose en standard de 4 socket processeur et est motorisé par 4 puces Sparc64 X à 2,8 GHz (soit un total de 64 cœurs et de 128 threads). Cette machine de milieu de gamme peut accueillir jusqu’à 2 To de mémoire vive et jusqu’à 11 cartes PCI-express 3.0. En façade, elle dispose de 8 emplacements pour disques 2,5’’ et sur l’arrière de 4 ports Gigabit. Le M10-4 est le cœur de l’offre Sparc de Fujitsu et il est idéalement positionné pour servir de serveur de base de données ou pour fournir le support physique à de multiples machines virtuelles. 

Le Sparc M10-4S est un système NUMA conçu par assemblage de multiples noeuds via un crossbar. (cliquer pour agrandir).

Enfin, le Sparc M10-4S est la pièce maîtresse de la nouvelle offre serveur du constructeur japonais. Cette machine est pour l’essentiel un Sparc M10-4 équipé du module Crossbar nécessaire afin de constituer un plus grand ensemble de serveurs. Chaque serveur M10-4S est équipé de 2 ports Crossbar capables de délivrer une bande passante de 14,5 Go/s. Ce Crossbar permet à Fujitsu d’assembler des serveurs SMP/NUMA massifs composés de multiples nœuds Sparc M10-4S. La configuration haut de gamme permet ainsi d’agréger jusqu’à 16 nœuds Sparc M10-4S au sein d’un système à image unique avec 1024 cœurs CPU (2048 threads) et 32 To de mémoire. A l’évidence, vu du côté Fujitsu, le Sparc M10-4S est le remplaçant tout désigné des actuels Sparc Entreprise M8000 et M9000. 

Support complet de Solaris et d'Oracle VM 

Tous les serveurs de la gamme Sparc M10 supportent les versions les plus récentes de Solaris et incluent des fonctions avancées de partitionnement matériel. Fujitsu annonce aussi le support d’Oracle VM for Sparc 3.0 pour le partitionnement logique (ou la virtualisation). Il est d’ailleurs vraisemblable que le lancement de cette version 3.0 d’Oracle VM for Sparc, annoncé en parallèle du lancement d’Oracle VM 3.2, mardi 22 janvier, a été synchronisé avec celui des serveurs de Fujitsu. Selon le constructeur nippon, les Sparc M10-1 et M10-4 sont disponibles immédiatement à partir d’environ 24 500 $ et 63 500$, tandis que les livraisons du Sparc M10-4S ne devrait commencer qu’en février. Il faudra compter environ 1,68 M$ en entrée de gamme (Fujitsu ne précise pas s’il s’agit là d’une configuration à 8 ou 16 nœuds).

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