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Covid-BOT : un chatbot open source français pour lutter contre la désinformation

Clevy, un éditeur français de chatbots open source s’engage lui aussi contre le coronavirus en lançant le Covid-BOT. L’objectif est d’éviter la saturation des numéros d’urgence comme le 15, de lutter contre la désinformation et proposer un auto-diagnostic indicatif.

Comme d’autres acteurs du logiciel, la startup Clevy propose une solution gratuite dans le but de soulager la charge de travail des soignants. Cet éditeur spécialisé dans les chatbots travaille habituellement auprès de clients comme Danone, Axa, SNCF, Capgemini, le ministère des Armées ou encore l’Agence Nationale de l’Habitat. 

Dans cette période de confinement, elle veut mettre à contribution son savoir dans la conception de chatbots pour renseigner les citoyens français en temps réel en s’appuyant sur les flux d’informations du gouvernement, de l’OMS et de l’Institut Pasteur. Ainsi, le public doit pouvoir retrouver les actualités et les consignes de sécurité liées aux événements en cours. Ce chatbot nommé Covid-BOT peut également générer des attestations de déplacement, ou encore renseigner quant à l’utilisation d’un masque de protection.

L’intérêt du Covid-BOT repose principalement sur l’apport d’un auto-diagnostic indicatif, construit à partir de l’algorithme d’orientation conçu par l’Institut Pasteur sous validation du ministère de la Santé. Concrètement, le bot pose les 23 questions établies par le site maladiecoronavirus.fr. La procédure vise à détecter les premiers symptômes de la maladie (toux, mal de gorge, maux de tête, etc.), à évaluer les facteurs de risques (maladie chronique, lieu d’habitation, âge, poids…) et à conseiller le grand public quant aux mesures à prendre.

Lutter contre la désinformation et faire progresser rapidement la recherche

Depuis son lancement le 11 mars, l’éditeur affirme que plus de 500 000 messages ont été échangés avec Covid-Bot. Le service est disponible depuis le site web covidbot.clevy.io, mais aussi Messenger, WhatsApp, ou Twitter depuis un ordinateur ou un mobile. Les utilisateurs peuvent écrire ou utiliser le microphone de leur appareil. Il a été mis en place sous les recommandations de l’État français et financé par l’Alliance Digitale contre le COVID-19.

Plus important encore, les données récoltées dans le cadre de cet auto-diagnostic sont allouées à la recherche. « Toutes les données seront envoyées à l’Institut pour construire une étude épidémiologique sur le développement et les impacts du coronavirus en France. L’algorithme a été rendu public hier (le 23 mars) et le code source du covid-bot est public, permettant à tout un chacun de vérifier la concordance des informations. Ce niveau de transparence est primordial dans ces temps de fake news et désinformation », explique Salim Jernite, CEO de la start-up Clevy dans un communiqué de presse.

Une mobilisation générale des éditeurs de chatbots

En effet, Clevy s’appuie sur la technologie CSML, un framework open source qui doit simplifier la création et le déploiement de chatbots. Il permet de connecter les agents par API ou connecteurs à différents systèmes et applications. Le langage associé, Conversationnal Standard Meta Language, doit également s’intégrer avec les autres langages comme Go ou Python.

Clevy invite ses clients, les entreprises et les organismes de santé à héberger Covid-Bot sur leurs propres infrastructures pour « démultiplier les canaux de communication auprès du grand public ».

La startup n’est pas la seule structure à concevoir des chatbots qui luttent contre les fake news. En Estonie, le groupe de hackers eeBot Team a collaboré avec le gouvernement pour mettre au point Suve, un bot capable de répondre à plus de 200 questions afin d’éviter la désinformation. L’éditeur IPSoft a mis au point l’agent conversationnel Amelia disponible par téléphone ou messagerie instantanée pour les résidents américains. L’OMS a elle aussi présenté un chatbot conçu en collaboration avec Facebook et disponible en anglais depuis Whatsapp, ou par numéro de téléphone.

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