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Transformation digitale : les trois conseils de Capgemini pour numériser sa Supply Chain

Selon une étude de l'ESN, les entreprises voient bien l'intérêt de numériser leurs chaînes logistiques. Mais 85 % d'entre elles se perdraient en route. L'ESN donne ses conseils pour augmenter les chances de réussite de ces projets, par ailleurs sous-estimés en France.

Les entreprises veulent numériser leurs chaines logistiques... mais elles n'y arrivent pas. C'est la conclusion d'une étude de Capgemini.

Selon l'ESN, la moitié des organisations interrogées considèrent la numérisation de la gestion de la Supply Chain comme une priorité mais « seulement 14 % d’entre elles ont réussi à mettre en œuvre au moins une de ces initiatives sur plusieurs sites ou à l’échelle de l’entreprise ».

Pour cette étude, le Capgemini Research Institute a interrogé des responsables logistiques de 1001 entreprises sur leurs projets en cours, dans les secteurs des biens de consommation, du commerce de détails et de l’industrie manufacturière.

Un fort ROI

Concrètement, la numérisation de la Supply Chain passe, le plus souvent, par le RPA (Robotic Process Automation) et l'Internet des Objets (IoT). « Le RPA et l’IoT reviennent souvent dans les cas d’usage comme le traitement des commandes, les capteurs intelligents pour surveiller le conditionnement des produits, ainsi que dans la mise à jour et la maintenance des produits connectés », liste l'ESN.

En moyenne, les entreprises auraient une trentaine de projets de numérisation de leurs Supply Chains - qu'ils soient en phase de conception, de PoC ou de pilote.

Ce nombre élevé s'explique par leurs forts ROI potentiels - 18 % en moyenne (contre un ROI estimé de 15 % pour les projets RH ou 13 % pour la numérisation des services clients). Leurs amortissements se feraient par ailleurs en un an.

Le bénéfice le plus cité est, sans surprise, la diminution des coûts (à 77 %).

Mais ce nombre élevé de projets en cours, en interne, serait aussi et paradoxalement une des raisons du gros taux d'échec de leurs réalisations.

« Il semblerait que les entreprises aient tendance à trop se disperser, sans se concentrer suffisamment sur les priorités stratégiques », avance Capgemini. « Les organisations qui ont réussi à digitaliser leur chaîne logistique à grande échelle géraient en moyenne 6 projets en phase de proof-of-concept, contre 11 pour celles qui ont échoué ».

Autre point différenciant, ces entreprises vertueuses disposaient d’une procédure clairement définie pour évaluer la réussite de leurs pilotes (à 87 %) et des critères précis pour les classer par ordre de priorité d’investissement (à 75 %).

Des entreprises qui se dispersent

Ce constat, détaillé dans l'étude, amène l'ESN à formuler quelques conseils.

« La plupart des grandes entreprises ont bien compris l’importance de la digitalisation de la Supply Chain, mais peu d’entre elles ont mis en place les mécanismes et les procédures nécessaires à sa concrétisation », regrette Dharmendra Patwardhan, en charge de la Pratique Digital Supply Chain des activités Business Services de Capgemini. « Elles mènent trop de projets en même temps, [sans] adopter le type d’approche ciblée et long terme qui a fait le succès des leaders du marché dans ce domaine ».

Les conseils de Capgemini sur les projets à mener en priorité, en fonction de leurs bénéfices et de leurs simplicités de mise en œuvre.

« La digitalisation de la chaîne logistique passe par la rationalisation des investissements en cours et la poursuite des projets rentables » ajoute Dharmendra Patwardhan.

Des éléments communs de réussites

Capgemini remarque que les projets réussis partagent trois points communs.

Le premier est que le projet a été soutenu par les dirigeants au plus haut niveau. « [Ils] doivent promouvoir cette transformation et donner une orientation stratégique à la définition des objectifs et des priorités [du fait qu’il s’agit] d’un processus complexe qui implique la planification, les achats, l’IT et les RH. Il ne peut donc pas être piloté par une seule division ».

L'ESN recommande également de ne pas se focaliser sur le seul objectif de réduction des coûts mais d'insuffler une ambition plus grande (par exemple l'augmentation de la satisfaction client ou une traçabilité produit plus transparente).

Deuxième point commun, ces projets ont impliqué les acteurs en amont et en aval de la chaine - fournisseurs, distributeurs et prestataires logistiques - et ne se cantonnent pas aux murs de l'entreprise.

Troisième point commun, ces projets sont pensés sur le long terme. Ils pérennisent les savoir-faire avec la mise en place « de stratégies pour attirer, retenir et former les collaborateurs » et constituer ainsi un « vivier de talents pour assurer son entretien ».

A noter que des neuf pays interrogés, la France est bonne dernière dans le degré de priorité que ses entreprises donnent aux projets de transformation digitale de la chaine logistique.

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