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Contrôles des OIV : les tarifs de l’Anssi gagnent 20 % en cinq ans

Le prix des contrôles effectués par l’agence est fixé par décret. Le dernier remontait à mai 2013. Le nouveau, tout juste publié, va faire significativement augmenter la facture des opérateurs concernés.

Le coût unitaire des contrôles effectués par un service de l’Etat pour les systèmes d’information d’importance vitale (SIIV) des opérateurs d’importance vitale (OIV) vient d’être revu à la hausse par décret : à compter du 1er avril, il faudra compter 1 200 € par agent de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi) mobilisé, et par jour, jusqu’à révision ultérieure.

Jusqu’à présent, l’agence appliquait un tarif journalier bien inférieur à cela : il avait été fixé à 1 000 € en mai 2013. Mais le décret d’alors prévoyait l’indexation de ce montant « sur la valeur du point d’indice de la fonction publique ». Et cela n’était probablement pas une très bonne affaire pour les caisses publiques : tout mieux le tarif avait-il pu progresser en 5 ans de… quelques 12 €.

Sur Twitter, Frédéric Charles, directeur stratégie digitale et innovation chez Suez Smart Solutions, juge cette tarification relativement modeste, notamment comparée à celles de certains acteurs privés. Philippe Gillet, Pdg d’Armature Technologies et directeur technique de Gatewatcher, ne trouve pas non plus le tarif avancé « délirant », s’interrogeant sur le prix d’experts Splunk, Palo Alto Networks ou encore Sourcefire (Cisco).

Le tarif nouvellement fixé par décret reste toutefois plus élevé que ceux pratiqués par les freelances. Selon plusieurs baromètres, il tend à s’établir entre 450 et 650 € selon les régions et les spécialités. Mais il ne s’agit que de moyennes, indiquées sans écart type.

Quoiqu’il en soit, ce nouveau tarif peut, d’un côté, faire grincer des dents, ou de l’autre, enchanter. Car la loi prévoit que les OIV doivent soumettre leurs SIIV à des contrôles « à la demande du Premier ministre ». Ceux-ci peuvent être réalisés par l’Anssi, ou par des tiers qualifiés. Dans tous les cas, le coût des contrôles est à la charge de l’opérateur concerné. Mais avec un prestataire privé, il est possible de négocier : le coût des contrôles est là « déterminé librement par les parties ».

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