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Le projet de cyberguerre américain en Iran

Le New York Times lève le voile sur Nitro Zeus, le projet de cyberoffensive que prévoyait l’administration Obama en cas d’échec des négociations sur le nucléaire iranien.

Que prévoyaient les Etats-Unis en cas d’échec des négociations sur le nucléaire avec Téhéran ? Une vaste opération qu’il est difficile de qualifier d’autre chose que de cyberguerre.

De fait, révélé dans un documentaire réalisé par Alex Gibney et rapporté par le New York Times, le projet, baptisé Nitro Zeus, visait à faire tomber les systèmes de communication iraniens, mais également ses défenses anti-aériennes ou encore des nœuds clés de son réseau de distribution électrique. Des logiciels malveillants auraient été implantés, à cette fin, dans les réseaux informatiques du pays.

L’une des composantes de ce projet renvoie au programme Jeux Olympiques, révélé par nos confrères en juin 2012. Conjoint entre les Etats-Unis et Israël, il aurait permis le développement du célèbre Stuxnet. Fin 2013, Ralph Langner, l’un des premiers experts à s’être penchés sur Stuxnet lors de sa découverte, estimait que la seconde routine présente dans son code viser à tester grandeur nature les moyens de sabotage de l’installation de Natanz, un site d’enrichissement d’uranium.

Et justement, selon le New York Times, pendant que le Pentagone travaillait au projet Nitro Zeus, les agences américaines du renseignement œuvraient à la préparation d’une offensive informatique sur le site d’enrichissement de Fordo, construit très en profondeur sous la montagne, près de la ville de Qum, pour résister à toute tentative de bombardement. Là, l’objectif aurait été de « détruire la circuiterie alimentant les centrifugeuses et leurs contrôleurs ».

Nos confrères ont pu confirmer les révélations d’Alex Gibney et de ses équipes, mais sans obtenir de commentaires officiels de la Maison Blanche, du Pentagone, ou des services du renseignement. Selon eux, le programme Nitro Zeus est né de l’administration Bush mais a été ravivé en 2009 et 2010 par Barack Obama, demandant « le développement d’un plan militaire pour l’Iran au cas où la diplomatie échouerait ».

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