La qualité de données Cloud : les entreprises prennent le risque, elles doivent apprendre à gérer

Les entreprises utilisent de plus en plus d'applications Cloud mais la plupart d'entre elles doivent encore mettre en place des politiques pour affronter les nouveaux enjeux liés à la qualité des données, la consistance et la gouvernance des données dans le nuage.

Selon une récente étude publiée par le cabinet américain Ventana Research, 43% des entreprises affirment avoir déployé 3 ou plus applications dans le Cloud, et ce nombre devrait atteindre 66% d'ici les 12 prochains mois. Toutefois, toutes ne sont pas prêtes.

"Les processus censés encadrer ces applications Cloud n'ont pas été mis en place", affirme David Menninger, vice président et directeur de recherche chez Ventana et auteur de l'étude, qui a interrogé 141 responsables et directeurs de différents départements entre mai et juillet. "Les entreprises ont fait le grand saut et maintenant, elles doivent apprendre à nager."

Si Menninger n'est pas surpris par la progression de l'adoption du Cloud par les entreprises, il trouve en revanche inattendu ce manque de planification et de prévision.

Alors que le marché montre un engouement pour les technologies Cloud, l'étude révèle également une forme de défiance envers elles. La majorité des utilisateurs sont encore sceptiques sur la qualité de leurs données. Seulement 21% des entreprises affirment avoir pleinement confiance en leur données dans le cloud, moitié moins que celles qui ont confiance en leurs données on-premise.

Les responsables IT ont quant à eux un haut niveau de confiance dans les données de cloud (30%) alors que, côté métiers, seulement 11% ont fait part de cette même confiance. 

Menninger perçoit deux autres problèmes liées aux données : une incapacité à intégrer les données cloud aux autres applications et l'absence de processus pour dresser un inventaire de la qualité des données dans le Cloud. Pour lui, les entreprises réagissent ainsi : une fois le processus de contrôle de la qualité en place, les utilisateurs considèrent cette qualité comme acquise.

Les problèmes liés à l'intégration de données ont principalement été causés par des utilisateurs moins expérimentés qui exportent leurs données vers des feuilles de calculs, copient et collent, créant une version différente d'un même fichier sur plusieurs postes de travail. Une source forte de défiance.

Une extension vers le Cloud

Menninger considère le marché IT comme un segment qui s'oriente là où les besoins sont. Il s'attend donc à voir émerger des solutions, à court terme, qui adresseront les spécificités des applications Cloud. Il considère également que les freins à l'intégration de données - et par extension les moteurs du déficit de confiance - peuvent être ôtés en utilisant des outils adaptés au Cloud. Des outils que les entreprises devraient privilégier, au lieu de se reposer sur leurs applications existantes.

"C'est ainsi que les entreprises parviendront à résoudre ces problèmes dans le futur, souligne Menninger. Les outils doivent être modifiés et étendues aux caractéristiques du  Cloud."

Selon Menninger, les éditeurs de solutions de Cloud vont mener une double stratégie : optimiser leurs outils d'intégration de données et commencer à proposer des applications adressant la qualité des données, le Master Data Management et la gouvernance des données dans le Cloud. Dans cette même logique, il s'attend à ce que les éditeurs, spécialisés historiquement dans le on-premise, travaillent à des applications qui connecteront leurs offres au Cloud.

"C'est là que sera l'intérêt, commente-t-il ; c'est également là où les investissements iront. De quoi pousser les éditeurs traditionnels vers le Cloud."

La qualité des données dans le Cloud, un thème à prendre an considération

Bien que les lacunes d'intégration et de la qualité des données soient pour la plupart comblées grâce à de nouvelles applications Cloud, Menninger voit pourtant un autre problème bien plus important : que faire de toutes ces données ?

"La notion d'archivage de données est encore étrangère pour nombres de personnes", affirme-t-il.

Une majorité d'entreprises (76%) pensent qu'une entité différente de leur fournisseur Cloud aura à charge l'archivage de leurs données, et 64% estiment que les données dans le Cloud seront rapatriées on-premise. Seulement 12% affirment que les données dans le nuage seront stockées chez un autre fournisseur de Cloud [que celui de l'infrastructure, NDLR].

Rapatrier ses données en interne pour un stockage longue durée est la méthode préférée de 88% des entreprises sondées ayant des revenus importants, indique le rapport. Mais le coût associé en terme de stockage risque de diminuer les gains financiers et de ressources liés au Cloud Computing.

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