Les datacenters de proximité, une réponse pour l’IoT
Avec la faible latence des connexions qu’exige l’IoT, se pose le problème de la localisation des datacenters.
L’Internet des objets (IoT) ainsi que la demande grandissante des connexions Web à faible latence qui en découle va modifier profondément la façon dont les datacenters sont opérés dans les 10 prochaines années. C’est une des conclusions qu’il fallait retenir de la conférence DataCloud Europe 2016, qui s’est tenue à Monaco.
Avec la montée en puissance de l’Internet des objets, la nécessité de mettre à disposition des connexions à faible latence et d’accélérer le temps de traitement des données va devenir primordiale. Sinon, il sera impossible de satisfaire les besoins des utilisateurs, se sont accordés les différentes intervenants de la conférence. Sauf si finalement l’industrie du datacenter s’engagent à construire des centres plus près des utilisateurs.
Selon Mark Bidinger, président des activités Cloud et fourniture de services chez Schneider Electric, le nombre grandissant d’objets connectés pousse l’industrie à repenser rapidement la façon dont elle distribue sa puissance de calcul. « L’Internet des objets va assurément déboucher sur la création d’une nouvelle méthode de déploiement dans l’industrie du Cloud et celle des datacenters. Cela signifie qu’il faudra être plus agile à la fois dans le compute et dans le déploiement », assure-t-il.
Dans cette nouvelle ère de l’IoT, les datacenters seront appelés à collecter et à traiter de grands volumes de données avant de renvoyer les résultats aux utilisateurs, ajoute-t-il. Dans ce contexte, la vitesse est au cœur du processus : l’industrie se doit de porter cette puissance au plus près des utilisateurs.
Et pour illustrer son propos, Mark Bidinger montre quelles seraient les conséquences commerciales si les entreprises, comme Google ou Amazon, s’adossaient à des connexions à forte latence. « Une demie seconde de retard causerait une chute de 20% du trafic de Google. Chez Amazon, un dixième d’un seconde de retard dans le temps de réponse aurait un impact sur 1% des ventes. »
« Pour l’industrie de la colocation, l’avenir tient dans la construction de datacenters plus petits et de proximité qui peuvent être utilisés pour héberger des services Cloud au niveau local et traiter plus rapidement les données », a-t-il encore ajouté.
Réduire l’écart
Mais ce n’est pas le seul enseignement de cet événement. Lors d’une autre session, Eric Schwartz, président Europe de Equinix affirme bien connaître les enjeux de la colocation lorsqu’il s’agit de répondre aux besoins d’une base d’utilisateurs mondiale.
«Plus de la moitié de nos revenus proviennent de clients qui déploient leurs workloads dans plusieurs régions du monde », explique-t-il. « Nombre d’entre eux déploient leurs applications et leurs services sur de nombreux marchés dans le monde. Et vous ne pouvez pas servir un marché mondial à partir d’un ou deux sites. Vous devez être proche des utilisateurs. »
« Ils ont besoin que leur infrastructure soit distribuée, afin que les exigences de leurs clients en matière de performances soient respectées. Et cela doit être réalisé à une vitesse grand V », souligne encore Eric Schwartz.
Du home-staging de centraux téléphonique
Reste alors à s’interroger sur la localisation de ses datacenters de proximité. Ce sujet a été abordé dans une autre session, par William O’Connell, directeur des ventes chez Commscope, un fournisseur de datacenter. Celui-ci explique que les spécialistes de la colocation pourraient par exemple regarder du côté des anciens centraux téléphoniques.
« Les opérateurs désertent ces bâtiments et il en existe beaucoup en Europe », soutient-il. Même si ces sites doivent être mis aux standards en matière d’alimentation et de refroidissement, ils ont l’avantage de disposer déjà des connexions cuivre et de réseaux de fibres.