Cet article fait partie de notre guide: Prism : un scandale aux vastes retombées

L’Anssi a bien soupçonné les Etats-Unis du piratage de l’Elysée

Alors qu’il s’était refusé à tout commentaire sur le piratage de l’Elysée survenu en mai 2012, entre les deux tours de l’élection présidentielle, Patrick Pailloux, Directeur général de l’Anssi, avait bien soupçonné les Etats-Unis.

Le 11 juillet 2012, le Télégramme de Brest révélait que l’Elysée avait été la cible de deux attaques informatiques lancées courant le mois de mai précédent, en pleine élection présidentielle. Interrogés sur ces attaques à l’occasion des Assises de la Sécurité, début octobre 2012, le sénateur Jean-Marie Bockel et Patrick Pailloux, patron de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi), s’étaient refusés à tout commentaire. Mais quelques semaines plus tard, L’Express révélait que « les conclusions [des experts de l’Anssi], fondées sur un faisceau de présomptions, convergeaient vers le plus vieil allié de la France : les Etats-Unis. » A l’époque, nos confrères s’étaient encore heurtés au mutisme de l’Anssi.

La confirmation de cette suspicion est venue, ce vendredi 25 octobre, d’une note interne de la NSA, l’agence américaine du renseignement extérieur, publiée par nos confrères du Monde. Celle-ci mentionne la raison d’une visite, le 12 avril 2013, près d’un an après les faits, de Bernard Barbier, directeur technique de la DGSE - le renseignement extérieur français - et de Patrick Pailloux : « partager des informations au sujet des attaques informatiques de mai 2012 sur le réseau de la Présidence française. »  

Mais les soupçons de l’Anssi étaient-ils véritablement fondés? Le doute persiste. La note interne de la NSA précise en effet que ni la NSA, ni la CIA, ni des services de renseignement canadiens ou britanniques ne seraient responsables de ces attaques. On y apprend en outre que la NSA s’est « volontairement » gardée de demander aux services de renseignement israéliens. Interrogée par nos confrères, l’Anssi s’est une fois de plus refusée à tout commentaire.

Alors que les dernières révélations du scandale Prism indiquent que la NSA aurait mis sur écoute 35 « leaders internationaux », deux d’entre eux, Angela Merkel et François Hollande, ont demandé, avec le soutien du reste de l’Europe, des éclaircissements à Washington. Ils ont également appelé à la conclusion d’un accord de non-espionnage, entre pays de l’Union, mais également avec les Etats-Unis.

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