IBM saute dans le train Docker

Tout à sa stratégie de prendre l’avantage sur Amazon et Microsoft, IBM a lui aussi souhaité prendre le train Docker pour créer des applications qui peuvent faire la navette entre les environnements internes à l’entreprise et le Cloud.

La semaine dernière, IBM a annoncé un mariage avec Docker. Les deux entreprises travailleront de pair à accélérer la création d’applications de nouvelle génération qui peuvent s’exécuter à la fois en interne ainsi que dans des environnements de cloud hybride. L’accord porte sur le développement conjoint d’applications intégrées et distribuées pour les grandes entreprises, via le nouveau Docker Hub Enterprise (DHE). 

La technologie doit ainsi permettre aux développeurs de créer des offres davantage personnalisées derrière le pare-feu et de les assembler. Ces offres peuvent ensuite être utilisées avec tous autres services dockerisés, parmi les 60 000 référencés dans le Docker Hub, un référentiel hébergé d’applications Docker.

Les départements IT auront donc la possibilité de concevoir des applications sous la forme de conteneurs Docker on-premise ou encore sur une infrastructure SoftLayer, puis de les déplacer ad lib. Ils pourront également les exposer sur un cloud public comme BlueMix pour développer des applications pour des environnements de cloud hybride, explique Angel Diaz, vice-président Open Technology and Cloud Performance Solution chez IBM.

Chez les utilisateurs IBM, on aime cette flexibilité qui permet de créer et de distribuer des applications en conteneurs sur plusieurs clouds. Toutefois, ils s’interrogent sur les coûts et le temps de formation nécessaires pour que leurs développeurs s’approprient suffisamment les technologies derrière Docker et BlueMix, l’environnement de développement Cloud d’IBM.

« Cela semble certes être un bon partenariat pour IBM, mais pour nous, cela demandera du temps avant que nous puissions former des personnes à des nouvelles plates-formes et outils », commente un informaticien d’une grande société américaine. « Mais je suis soulagé d’apprendre que IBM avance vers ces applications de nouvelle génération. »

Du côté des analystes, on reste globalement optimiste : cet accord pourrait renforcer le positionnement d’IBM dans le cloud, surtout s’il parvient à exploiter son portefeuille d’applications hébergées et autres services. « IBM essaie d’être tout à la fois et pour toutes les personnes, avec le support d’OpenStack, de nombreux autres frameworks et aujourd’hui Docker, je pense que leur approche peut fonctionner », soutient Jilian Mirandi, un analyste senior, du cabinet de conseil Technology Business Research (TBR). « Cela donne une autre option à leurs utilisateurs. Et avec son portefeuille produit, IBM a l’envergure pour le faire. »

Pour un autre analyste, cet accord avec Docker crée potentiellement de la distance entre IBM et ses concurrents directs comme HP et Dell, de par notamment son expertise technologique, même si rien ne les empêche de faire la même chose.

« IBM dispose d’un patrimoine de services managés et a bien fait les choses en matière de clouds privés », affirme Cassandra Mooshian, une analyste spécialisée cloud chez TBR. « Les fournisseurs  traditionnels d’infrastructure, comme HP, Dell ou IBM gagnent du terrain dans le Cloud public, mais si HP et Dell supportent également Docker, comment IBM peut-il se différencier ? ».

De nouveaux services Docker et IBM

Traduction de ce rapprochement, IBM a également lancé cette semaine la version béta d’IBM Containers, un service qui s’appuie sur les fonctions et les interfaces natives de Docker, y compris les nouveaux services d’orchestration Docker. Les conteneurs seront ainsi proposés dans BlueMix. Le service doit ainsi permettre de lancer des conteneurs Docker directement dans le Cloud IBM, sur les serveurs bare metal de SoftLayer.

Docker a également présenté trois nouveaux services qui doivent permettre aux développeurs et aux administrateurs système de concevoir et d’exécuter des applications distribuées sur n’importe quelle infrastructure.

Docker Machine permet ainsi de préparer les hôtes, que ce soit en local sur un laptop ou une VM dans un datacenter, à exécuter les applications distribuées Docker et de les pouvoir les administrer via une interface unique. Docker Swarm, de son côté, propose le clustering en natif pour étaler et exécuter des workloards Docker. Enfin Docker Compose permet d’assembler une application distribuée en utilisant un conteneur, que ce soit une application interne spécifique ou disponible via le Docker Hub.

« Ces trois nouveaux outils d’orchestration sont intéressants, deux d’entre eux étant centrés sur les développeurs », explique Mooshian. « C’est sur cela qu’IBM s’appuie, comparé à AWS et Microsoft. Il s’agit là d’un moyen de rattraper leur retard. »

Traduit et adapté par la rédaction

Pour approfondir sur Virtualisation de serveurs

Close