L’IA se dirige vers un mode de consommation as-a-service

L’intelligence artificielle (IA) fait actuellement beaucoup de bruit, poussant les entreprises à mieux en appréhender les concepts et tenter d’en déceler des cas d’usage types.

L’intelligence artificielle est devenue une tendance très forte de cette année 2016, dans le domaine  de l’analytique avancée par exemple. Toutefois, les technologies aujourd’hui  en place ne sont peut-être pas celles auxquelles les entreprises pensent.

Selon certains intervenants de Dataversity, le  futur des applications d’IA sera fait dapplications intelligentes consommables sous la forme de services. Un commerçant pourra par exemple mettre en place un service de chat automatisé (chatbot) pour ses clients en s’appuyant sur Bluemix d’IBM pour exploiter le moteur analytique de Watson. Azure (Microsoft) peut aussi être une option.

Toutefois, cela est bien loin de l’idée que se font les entreprises de l’intelligence artificielle. Adrian Bowles, fondateur du cabinet de conseil et de recherche Storm Insights, confirme que l’intelligence globale est « à des années lumières ».

L’IA, même limitée, apporte de la valeur

Cela peut d’abord être décevant , surtout pour ceux qui s’imaginent pouvoir avoir un dialogue constructif avec des machines. Toutefois, à y regarder de plus près, mêmes limitées, les applications d’IA peuvent aujourd’hui apporter de la valeur.

Adrian Bowles pense que l’un des premiers gains de ces apps est qu’elles contribuent, aujourd’hui, à donner du sens à toutes les données qu’une entreprise a pu empiler depuis les premières lueurs du Big Data. Ces systèmes ont la capacité d’extraire de la connaissance à partir de grands datastores, en s’appuyant sur des outils de Machine Learning - ceux-ci peuvent identifier l’information pertinente – ou encore sur les possibilités du langage naturel, et tout cela en quelques minutes. « Il s’agit principalement d’accompagner les entreprises à comprendre ce qu’il y a dans la donnée. Ce processus se retrouve ainsi accéléré », commente-t-il.

Mais cette intelligence artificielle-là a encore ses limites. Adrian Bowles fait par exemple référence au spot TV pour IBM Watson. Celui-ci montre comment le moteur cognitif analyse les paroles de Bob Dylan puis engage la conversation avec l’artiste au sujet des thèmes de sa chanson. Selon lui, la connaissance que livre Watson est du niveau d’un étudiant de première année. L’analyse du contenu est certes techniquement correct, mais il manque encore la compréhension, plus profonde, du contexte – l’époque durant laquelle cette chanson a été écrite – et qui constitue un point clé pour l’œuvre.

L’IA-as-a-service bientôt à maturité

Pourtant, il est probable que les entreprises  soient davantage confrontés à ces outils d’IA-as-a-service dans les mois à venir. Steve Ardire, consultant pour les start-ups chez Kimera Systems, confirme assister à un engouement pour l’IA chez certaines start-ups. Celles-ci cherchent à développer des applications intelligentes. Les assistants automatisés (chatbot) sont un cas d’usage clé car ils couvrent un spectre large - des assistants personnels aux agents des services clients. Steve Ardire pense que cela va se développer  dans le logiciel tant pour les entreprises qu’auprès du grand public. « On commence à voir des évolutions de cette tendance. Au final, chaque application deviendra des applications intelligentes. »

Seulement, tout ce buzz, et tout l’intérêt, autour de l’IA, a inévitablement créé un flou pour les entreprises. Celles-ci peinent à comprendre et donc à identifier les cas d’usages et quels problèmes métiers cette technologie pourrait bien résoudre.

Hadley Reynolds, co-fondateur et directeur général de Cognitive Computing Consortium, confirme que des ténors du secteur, comme IBM ou Amazon, misent sur l’intelligence artificielle pour assurer leur croissance dans les prochaines années. Conséquence, le marketing ne va qu’accentuer le bruit ambiant, et dans ce contexte, l’acheteur devra se comporter comme un consommateur averti.

Traduit et adapté par la rédaction

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