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A Google Next 2017, Google accélère dans les services Cloud

Un coup d’accélérateur pour contrer AWS et Azure : baisse des prix et nouveaux services sont à l’honneur lors de la conférence.

Google a profité de sa conférence Google Next 2017, qui s’est tenue à San Francisco la semaine dernière pour monter d’un cran sa présence sur le marché du Cloud en entreprise. Une stratégie qui résonne encore chez les professionnels du secteur.

Cela s’est traduit par un train d’annonces et de nouveaux services dont la vocation première est logiquement de se démarquer d’une concurrence acerbe : celle de Microsoft Azure et bien sûr d’AWS. A la clé, une baisse des tarifs et des réductions appliquées sur le long terme, des fonctions de sécurité avancées, du serverless et des options toujours plus nombreuses dans les bases de données.

Mais ce qui a visiblement attiré l’attention des participants à cette conférence est l’intérêt de Google dans le Machine Learning et de son approche qui font de la Google Cloud Platform une solution séduisante pour les entreprises.

Ce qui rend Google intéressant, c’est qu’il est davantage considéré comme une plateforme et non pas uniquement comme une infrastructure, affirme James Raby, chef de projet chez Lonely Planet, qui édite les célèbres guides de voyages. « Vous n’avez pas à vous préoccuper des serveurs, du réseau et de la configuration », soutient-il.

Concernant le serverless, les utilisateurs ont désormais la possibilité d’ajouter leur framework au- dessus de 7 langages déjà supportés par la plateforme. Google Cloud Functions est disponible en béta publique avec une longue période d’alpha. Sur ce volet, Google a fort affaire pour gagner du terrain face à Amazon Lambda, débuté en 2014 et bien intégré dans le portefeuille d’offres d’AWS. Google Cloud Functions ne supportent actuellement que Node.JS. L’une de ses fonctions les plus intéressantes est certainement son intégration à Firebase, un service de développement d’applications mobiles et Web.

De son côté, BigQuery est souvent présenté comme l’un des grands éléments différenciants de Google par rapport à la concurrence. Il n’est donc pas surprenant que Mountain View étende toujours plus les fonctions de son service managé. Le groupe a ainsi ajouté des pipelines vers ses services de publicité en ligne (Adwords, DoubleClick et YouTube Analytics). BigQuery peut désormais se connecter à des jeux de données externes, sans code additionnel, via un programme appelé Commercial Datasets (qui comprend les catalogues de Xignite, HouseCanary, Remine, AccuWeather et Dow Jones).

BigQuery a également étendu ses possibilités de recherche à la base de données NoSQL Cloud BigTable. Le service s’intègre également à Cloud Dataprep, un nouveau service de qualité des données créé en collaboration avec Trifacta.

Cloud Spanner et Machine Learning

AWS détient certes une solide avance en termes de parts de marché et de fonctions. Toutefois, les outils mis bout à bout, Google propose de plus en plus une offre concurrente et compétitive capable de séduire les entreprises, affirme David Smith, analyste chez Gartner.

Cloud Spanner et Video Intelligence API étaient au cœur de tous les débats lors de cette conférence, assure-t-il. Même si Google n’est pas le seul à avancer dans cette direction, le groupe met l’accent l’accent sur une des promesses initiales du Cloud : l’abstraction, ajoute encore l’analyste.

« A de nombreuses reprises, lorsqu’on évoque le serverless, que ce soit chez Google ou ailleurs, l’approche originale du Cloud revient sur le devant de la scène, cette approche qui a quelque peu été diluée avec le temps », poursuit-il.

Lors d’une session sur Google Next 2017, des représentants d’Evernote, Lush et Planet Labs ont débattu sur leur volonté d’accéder à des services Cloud de plus hauts niveaux, et comment ils comptaient capitaliser sur la Google Cloud Platform – même s’il existe d’éventuels risques en matière de verrou-vendeur.

« La rapidité dans les développements compense les interrogations que nous avons en matière de verrou-vendeur », explique Anirban Kundu, le CTO d’Evernote. La société souhaite remplacer sa propre base de données avec Cloud Spanner, associé à d’autres services analytiques.

Cette capacité de pouvoir décharger certaines responsabilités est l’une des parties les plus séduisantes du Cloud, soutient à son tour Troy Toman, directeur de l’ingénierie chez Planet Labs. La société, spécialisée dans l’imagerie, était sur AWS, mais a migré l’essentiel de ses workloads sur la Google Cloud Platform. Le Cloud de Google se détache également de la concurrence pour son adoption d’outils Open Source.

« J’étais très attiré par le fait qu’ils supportent HBase, que l’on puisse migrer vers un cluster Kubernetes ou que TensorFlow ne soit pas limité au Cloud de Google », raconte Troy Toman. « Cela nous a donné l’assurance que ce verrou-vendeur n’était pas très élevé. »

Des réductions de prix, encore et toujours

Si ces services ont certes été au centre de la conférence, l’infrastructure de Google a également occupé une place de choix. Celle de la baisse des prix.

Une nouvelle grille tarifaire, présentée par Google, doit en effet permettre de bénéficier de rabais conséquents à condition de s’engager sur le long terme. Ces « Committed Use Discounts » apportent des réductions pouvant aller jusqu’à 57% si, par exemple, un client achète un certain volume par mois, mais sur une période de 3 ans. Cela apporte en fait une réponse aux entreprises qui préfèrent encore planifier leurs dépenses sur un rythme annuel. Les utilisateurs du service ne se retrouveront pas bloqués par une taille ou un type de VM particuliers. Les clients paient tous les mois pour un usage prédéterminé et agrégé.

« Nous avons une facture élevée chez AWS », rappelle James Raby. « Le problème est qu’une migration vers la Google Cloud Platform sera difficile. Mais si vous pouvez réduire de moitié la facture, ce n’est pas rien. » Selon la région, Google Compute Engine a vu ses prix baisser jusqu’à 8%. Mountain View a ajouté des régions au Canada, en Californie et aux Pays-Bas. Au total, Google compte 17 régions dans le monde.

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